Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
...:::Ansible:::...

...:::Ansible:::...

Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Résultat pour “le seigneur des anneaux le retour du roi

Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

 



Le moins que l'on puisse dire est qu'on l'attendait, ce film. L'adaptation de l'œuvre la plus populaire de l'un des meilleurs auteurs de SF de tous les temps, par un réalisateur visionnaire qui a su nous surprendre dans le passé avec The Crow et surtout Dark City. A l'arrivée, la déception est grande. Tout d'abord, ce n'est pas une adaptation d'un ouvrage d'Isaac Asimov, mais plutôt un collage entre plusieurs de ses nouvelles, qui forment le multivers -ou le cycle-, selon les appellations- des Robots. Ensuite, le personnage principal, incarné par Will Smith (vous savez, le mec qui prend à lui seul la moitié de l'affiche), apparaît dans un autre roman de l'auteur, seulement "rattaché" à ce multivers.

La véritable héroïne du cycle est le Dr Susan Calvin, Robopsychologue, ici incarnée par Bridget Moynahan (vue dans La Recrue). Mais hélas, ce personnage a ici un rôle de faire-valoir, pour un Del Spooner (Smith) survitaminé et surhumain, c'est le cas de le dire. Del Spooner est un flic hors normes, une tête brûlée (un Will Smith, quoi) qui voue une haine viscérale aux  robots, dont la présence emplit désormais le quotidien en cette année 2035. Des robots dont tout le comportement est réglé par les fameuses Trois Lois de la Robotique, édictées par Asimov dans ses bouquins (et dont se servent les constructeurs de robots actuels, paraît-il).

Loi numéro un : Un robot ne doit pas causer de tort à un humain ou, restant passif, laisser un humain subir un dommage.
Loi numéro deux : Un robot doit obéir aux ordres d'un humain, sauf si l'ordre donné peut conduire à enfreindre la première loi.
Loi numéro trois : Un robot doit protéger sa propre existence aussi longtemps qu'une telle protection n'est pas en contradiction avec la première et/ou la deuxième loi.

Tout l'intérêt des écrits d'Asimov résidait dans la façon dont on peut détourner ou contourner ces trois lois, sans affecter la logique.

Spooner est appelé sur les lieux où un haut responsable de la firme US Robotics (le fabricant unique de robots) s'est défenestré. Dans le bureau d'où le Pr Lanning (James Cromwell - Babe) a sauté, Spooner débusque un robot dernière génération, Sonny, qui dit être capable d'éprouver des sentiments. Spooner pense qu'il a poussé Lanning dans le vide. Dans son enquête, il croise la route du Dr Susan Calvin, la robopsychologue, persuadée que l'on ne peut enfreindre les Trois Lois, et le propriétaire de US Robotics, incarné par Bruce Greenwood (Fusion-The Core et Abîmes), au jeu trouble. Sur cette trame assez convenue (écrite par Jeff Vintar -l'hermétique mais beau Final Fantasy, et Akiva Goldsman -Peur bleue, Les Chroniques de Riddick…), on assiste à un déferlement d'effets spéciaux du niveau de Minority Report, avec l'âme en moins. Il y a finalement peu d'acteurs dans I, Robot (j'en ai compté sept parlants), mais les seconds rôles font assez bien leur boulot, y compris le robot Sonny, pas trop mal fait.
La quasi-totalité des scènes voit Will Smith (pas désagréable -comme acteur- au demeurant) dans des scènes faites pour lui : Smith sous la douche, Smith au réveil, Smith conduisant une moto, Smith dans une voiture trop cool de la mort qui tue, Smith qui vole, Smith qui sort ses habituelles répliques censées être drôles… On a échappé à Will Smith qui fait pipi, et à Will Smith en train de se brosser les dents, mais c'est juste parce qu'il n'y avait pas de sponsor. Car I, Robot est aussi un gigantesque spot publicitaire : JVC, Audi, Converse, Suzuki, FedEx… Ca me rappelle Taxi et Seul au Monde, tiens…



Pour le reste, on a droit à une succession de scènes certes spectaculaires, mais pas vraiment inventives. Le logiciel Massive, qui a fait ses preuves sur Le Seigneur des Anneaux, fait bien des miracles, mais ne permet pas vraiment d'apprécier les scènes de combat ou de déplacements de foule. J'ai apprécié certaines scènes, comme cet effet "Space Mountain" lors de l'affrontement final, mais le popcorn style prime trop sur l'inventivité à mon goût… La plupart des plans, mais aussi certains éléments narratifs, sont "piqués" à de nombreux films récents : Matrix, Le Seigneur des Anneaux (sur un plan), Terminator, Blade Runner, Minority Report… Mais au lieu de se tourner vers la parodie multi-référentielle, le film garde son sérieux sur la longueur, seulement entrecoupé par des running gags de Smith (assez inégaux, en fait), ce qui en fait un blockbuster boursouflé, sans imagination et convenu. Où est passé l'artisan inventif et visionnaire de Dark City ? Probablement étouffé par les studios, Alex Proyas ne nous livre là qu'un film de commande, entièrement tourné vers le spectacle et l'acteur principal, ce qui est une trahison assez incroyable de l'œuvre d'Asimov. Un film réalisé par un robot, en quelque sorte.

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Ansible
Publié dans : #Fictions
Voici l'une de mes humbles contributions à la science-fiction, conçue comme un hommage au génie de ses auteurs. Le Chant de la Terre est un petit texte écrit le 29 mars 1998. Il comprend 87 références à des titres d'ouvrages ou de films de SF. Saurez-vous les retrouver ?




En 1984 la Guerre des Mondes est déclarée. "Mars Attacks !" déclara le Dr Frankenstein, tout en déclarant le Monde perdu. Pour cette planète des singes, c'est le dernier rivage que l'Anneau-Monde. Les Femmes de Stepford s'en prennent au dieu Rama lui-même, le maître du Haut Château à la Rose, pour ce qu'il a fait au bébé de Rosemary.

En 2001, c'est "Panique année zéro". le Nuage noir, venu d'Hypérion, fait monter la tempéraure à Fahrenheit 451. L'homme tombé du ciel s'avère être un créateur d'étoiles, un Seigneur de lumière en terre étrangère. Face au silence de la terre, il commet les pires xénocides sur cette planète à gogos.

A la poursuite des Slans, les plus qu'humains franchissent la grande porte et asistent au vol du dragon du monde vert, Ubik. Puis ils entrent dans la Forêt de Cristal, traversée par le Fleuve de l'Eternité, refuge des enfants d'Icare. Serait-ce le meilleur des mondes ? Encore un peu de verdure et, à l'aube des ténèbres, ils arrivent sur une tere brûlée où les villes nomades errent les dunes. Quel voyage fantastique !

Vient la fin de l'éternité. On entend le "crash !" des ailes de la nuit dans les abysses du canal Ophite. Le neuromancien, un homme dans le labyrinthe, entonna alors un cantique pour Leibowitz et interrogea son cristal qui songe.

Demain les chiens seront la seule faune de l'espace, car cette chère Humanité est plus noire que vous ne pensez.

Le vagabond Jack Barron, Elric le Nécromancien et le Dr Adder partent affronter l'armée des 12 singes près de Shambleau, capitale du monde des Â. Les maîtres chanteurs, n'écoutant que leur oreille interne, partent en quête de l'oiseau blanc de la fraternité, celui-là même qui doit pondre l'Oeuf des Ténèbres des neuf Princes d'Ambre.

En 3001, c'est l'odyssée finale. Au carrefour des Etoiles, le troupeau aveugle des Triffides emprunte les voies d'Anubis enchâssées dans un temps incertain pour rejoindre Babel 17, la Porte des Etoiles. Pour cette croisière sans escale, ils contemplent un paysage du temps ravagé. A Pavane, ils rencontrent l'homme démoli, Tschaï, qui livre une guerre éternelle avec l'épée de Rhiannon contre les envahisseurs de la planète interdite, Barbarella.

Leur destination n'est plus la lune, mais le village des damnés, investi par les profanateurs de sépulture. Ce fut l'ère des gladiateurs. Il y eut un météore dans la nuit, couleur orange mécanique, et la planète redevint sauvage.

Mars 1998.

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Personne ne sait exactement quand et où tout a commencé. Sur le corps des individus contaminés apparaissent des tatouages mordorés qui s’embrasent, causant la mort par combustion. Boston, Detroit, Seattle ont déjà basculé dans le chaos. Il n’existe aucun antidote. Lorsque Harper, infirmière dévouée et bienveillante, découvre les premières marques sombres sur sa peau, elle vient d’apprendre qu’elle est enceinte. Paniqué, son mari fuit.
Dans un monde en ruine, où de petites communautés se forment et des milices traquent les malades pour les exterminer, Harper est secourue par un homme capable de contrôler ce feu intérieur. Mais l’infirmière ne dispose que de peu de temps pour percer le secret de l’homme-feu, avant qu’elle et son enfant ne soient réduits en cendres...

 

Je suis un grand fan de Stephen King, et je suis également la carrière de son fils aîné, lui aussi auteur de romans fantastiques. Après Le Costume du Mort et Cornes, l'Homme-feu est son troisième roman en solo, un roman déjà remarquable par sa pagination : près de 1 000 pages en édition de poche...

 

Si l'on regarde le roman dans son ensemble, l'argument fantastique est assez ténu : dans un monde en pleine déliquescence, pour ne pas dire apocalypse, Harper croit trouver un refuge au sein d'une micro-société aux règles bienveillantes. Mais de la bienveillance à la dictature, la distance est courte, et elle sera vite franchie lorsque le patriarche de la communauté se retrouve dans l'impossibilité d'assumer ses prérogatives. Et l'infirmière va se retrouver au coeur des dissensions au sein du camp Wyndham. Seul John, un pompier un peu bravache, peut peut-être la sortir de là, lui qui semble être le seul -ou l'un des rares- à pouvoir maîtriser l'Ecaille, cette étrange maladie qui ronge puis consume -littéralement- celles et ceux qui en sont atteint(e)s...

 

Comme je l'ai déjà constaté dans ses romans précédents, Hill a un style d'écriture beaucoup plus conventionnel que son père, moins aguicheur. Mais il sait cependant faire preuve de pas mal d'imagination, lui permettant de mener à bien des pitchs intrigants. Par contre il semble avoir hérité de la fibre paternelle en ce qui concerne les longueurs, des longueurs qui au final me semblent ici justifiées. Il n'y a au final pas trop de scories, de bla-bla ou de passages inutiles. Le récit s'étire sur 9 à 10 mois, et il se passe beaucoup de choses. Hill m'a surpris : certains passages sont très bien écrits, plutôt émouvants. Ce fut une oeuvre de longue haleine ; 4 années pour réaliser ces 1000 pages. Il y fait preuve également d'une belle érudition : j'ai relevé, parmi beaucoup de références, Sur la route, de Cormac Mc Carthy, Le Seigneur des Anneaux, Harper Lee, Les Garennes de Watership Down ou encore La Servante écarlate.

 

Avec l'Homme-Feu, Joe Hill est devenu un grand écrivain.

 

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky

Une semaine après la conférence consacrée à Tolkien père et fils, la BNF a proposé un autre rendez-vous, cette fois-ci dédié à l'invention des langues. L'intervenant était Damien Bador, membre du Bureau de l’association Tolkiendil, qui œuvre à la promotion de l’œuvre littéraire de Tolkien et il est le co-auteur de L’Encyclopédie du Hobbit et du Monde des Hobbits aux Editions Pré-aux-Clercs. Il a également collaboré au Dictionnaire Tolkien publié aux éditions du CNRS (réédité chez Bragelonne) sous la direction de Vincent Ferré.

 

Des aléas de transports ne m'ont pas permis d'arriver au début de la conférence, mais à mon arrivée Damien était en plein dans l'explication de l'évolution des langues elfiques, les plus développées au sein du Légendaire de Tolkien. Il a donné l'exemple du Seigneur des Anneaux, dans lequel les langues étaient au service du récit. Pour donner un exemple précis, jusqu'à l'apparition de Gimli (dans la scène du Conseil d'Elrond), les Nains étaient jusque-là nommés uniquement par leurs noms elfiques, le dévoilement de leurs noms "véritables" étant une preuve de confiance absolue envers son interlocuteur, ce que la peuplade naine était généralement peu, voire pas encline du tout, à faire. Cette disposition est en fait un stratagème pour Tolkien, qui n'avait alors pas le temps de réfléchir à un système de noms propres aux Nains (car il aurait dû, pour cela, élaborer un système long et fastidieux). Tolkien "s'amuse" également au sujet du nom des Ents, dont on nous dit que la langue est très complexe, et que leur retranscription est très approximative.

 

Parmi les autres créatures "intelligentes", on notera que les langues des Wargs (des loups monstrueux, alliés des orcs) et des créatures arachnoïdes ne sont pas du tout présentes. probablement fatigué après le travail qu'a constitué son épopée, Tolkien a cessé de modifier ses alphabets après sa publication. Cela ne l'a pas, en revanche, découragé d'inventer des nouvelles extensions à son Légendaire, et donc à trouver des nouveaux noms.

Damien Bador a ensuite effleuré l'onomastique, en indiquant par exemple que le nom de Frodo était tout sauf un hasard. Puisqu'il était en partie dérivé du nom du dieu nordique Freyr, qui représente l'abondance et la paix. Car c'est là le destin, ou du moins l'action de Frodo à la fin du roman...

 

La conférence, qui a duré plus d'une heure, laisse un goût d'inachevé et de frustration. Car en effet Damien Bador n'a fait qu'effleurer la surface de l'histoire des langues chez Tolkien, et l'a abordée d'une façon qui, si elle est érudite, n'en était pas moins un peu... aride, dans le sens où certains des noms ou des termes techniques qu'il a pu utiliser n'étaient pas à la portée de tou(te)s. Il semblait parfois s'adresser à des personnes ayant une connaissance avancée de l'oeuvre de Tolkien ou de la linguistique, voire les deux. L'un des désavantages d'avoir écrit son intervention à l'avance. Cette impression a été en partie corrigée par les réponses aux questions posées ensuite par le public, où il s'est montré nettement plus accessible, et même plein d'humour. La soirée fut tout de même passionnante.

Pour les curieuses et les curieux, le replay de la conférence est par ici.

 

Spooky.

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/84/60/29/19765980.jpg

 

Quand j'étais plus jeune j'ai vu La Planète des singes. C'était à la télévision. Je me souviens du malaise en voyant ces primates parler et arborer une attitude presque "humaine". J'étais à la limite de me demander si c'était vraiment des singes qui jouaient et comment ils pouvaient faire ça...

 

Pierre Boulle a sorti son roman en 1963. Et il est toujours d'actualité. J'avoue qu'en terme d'anticipation, celui-ci est extrêmement bien ficelé. Nous humains, au sommet de la chaîne alimentaire, rencontrons notre futur, nos ancêtres les primates. Génial. A l'époque j'étais conquis par le récit, l'ambiance (même si je considère que les producteurs hollywoodiens ont étiré le filon jusqu'à que l'on se lasse). Mais revenons à notre film. Il faut je pense un peu connaitre (là encore) le devenir de ces origines dont on nous parle. Cela nous aide tout au long de cette révolution en marche, à concevoir toute l'étendue de la catastrophe humaine. Au début le film relate l'histoire d'un jeune scientifique employé dans une entreprise aux dents longues. Celui-ci fait des test sur des singes afin d’accroître leur intelligence. Et il y arrive. Il y voit aussi le moyen de faire régresser la maladie d’Alzheimer. Il fait des tests sur son père qui est atteint. Sans le savoir, il a franchi le pas de trop vers la conquête de l'évolution des espèces.

 

Le film est très bien tourné. Les effets spéciaux des singes en image de synthèse, un peu dérangeants pour ma part au début, s'estompent au fur et à mesure du récit. Andy Serkis que l'on a déjà vu jouer dans les même conditions Gollum dans Le Seigneur des anneaux, déploie là encore une palette d'expressions qui donne vie à César (le singe révolutionnaire) grâce au motion capture. Aidé par un formidable spécialiste des primates Terry Notary. A eux deux il ont su donner une âme aux singes virtuels.

 

L'histoire évolue dans deux directions. La première la rébellion des singes. La seconde, l'anéantissement de la race humaine (qui nous rappelle quelque peu celle de Terry Gilliam avec L'armée des 12 singes (tiens tiens!!!) - un de mes films préférés). Le seul bémol reste pour moi le rôle de Freida Pinto, jolie femme qui est un faire-valoir au rôle principal (parce qu'il faut absolument une histoire d'amour dans tous les récits hollywoodiens, vision dogmatique qui m’insupporte).

 

Conclusion le film est un excellent prequel grâce à son interprétation et à une écriture fidèle à l'univers de Pierre Boulle. Je ne serai pas surpris d'une suite au vu de la fin de ce film. Un prequel 2 en quelques sortes. En même temps, c'est aussi ça Hollywood !


KAMI

 

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/84/60/29/19765983.jpg

 

A lire aussi chez Soleil vert.

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

 

Je n'avais jamais entendu parler de ce film avant d'écumer des listes des "meilleurs films de SF", histoire de sortir des grosses cylindrées US et des classiques qui sont parfois anciens. Attack the Block est à peu près tout le contraire ; c'est un film britannique de 2011, réalisé avec peu de moyens mais beaucoup d'énergie, pas l'équipe qui a fait Hot Fuzz et Shaun of the Dead, des films qui avaient éveillé en moi à peine plus qu'un intérêt poli. Joe Cornish est également le coscénariste de Ant-Man et des Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne.

 

Partant d'une agression par de jeunes délinquants dont il a été victime une décennie auparavant, le scénariste-réalisateur a imaginé une invasion extraterrestre qui permettrait à de tels adolescents d'utiliser leur énergie dans une autre direction et de se révéler. S'inspirant du cinéma de John Carpenter (Assaut, New York 1997), Cornish utilise le cadre de la banlieue sud de Londres comme unique décor de l'histoire, dans une sorte de Banlieue 13 avec des aliens.  L'invasion extraterrestre commence dès les premières minutes, et les personnages passent leur temps à courir ou se cacher sous la menace des terribles chiens-gorilles, réalisés en effets optiques traditionnels. C'est fou ce qu'on arrive à faire avec des fumigènes, deux vélos-cross et un peu d'inventivité.

 

 

Cette course-poursuite est rythme par la partition musicale de Steven Price, dont c'est le premier travail, après avoir été le monteur de la musique des deuxième et troisième volets du Seigneur des Anneaux. Un coup d'esai qui se révèle un coup de maître puisque les rythmes techno sont aussi importants que le montage effréné. Au niveau technique le film est bien réalisé, très efficace, et Cornish filme même une scène au ralenti, une nouvelle poursuite d'une facture tout bonnement excellente.

 

Les acteurs sont des quasi-inconnus, à part Nick Frost, que l'on a pu croiser dans Shaun of the dead, Hot Fuzz, le Dernier bar avant la fin du monde, Good morning England, Paul... Il tient solidement son rôle de dealer/grand frère de la bande de petites frappes, mais c'est le duo qui tient le haut de l'affiche qui m'a le plus impressionné : Jodie Whittaker, qui joue la jeune femme dépouillée au début par la bande menée par John Boyega, tous deux acteurs de séries et de séries B, voire C. La prestation de Boyega, remarquable dans un contexte où il aurait pu être très moyen, lui vaut de participer à l'Episode VII de Star Wars, et même d'être le premier personnage à apparaître lors de la première bande-annonce officielle.

 

 

Bref, vous l'aurez compris, je recommande chaudement ce petit film de SF, cet Alien en banlieue.

 

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Enlisés en pleine guerre du Pacifique, les États-Unis ont besoin de renforts très spéciaux pour combattre les Japonais. Ils font appel aux êtres les plus aguerris aux milieux hostiles, un peuple en totale harmonie avec la nature et aux sens plus développés que ceux des humains : les Elfes, dont la dernière réserve se situe au Sylvaniel, en territoire américain.


Après de délicates négociations, les habitants du Sylvaniel acceptent d'envoyer en Asie cinq des leurs pour former les alliés aux techniques de guérilla. Leur seule exigence : emmener avec eux un distingué gentleman spécialiste de l'elfique, un professeur nommé Tolkien.


Au coeur de la jungle, le cauchemar commence pour les humains et les Elfes...

 

Vous vous en doutez, c'est le nom de Tolkien qui m'a amené à lire ce roman. Car pour moi comme pour beaucoup le nom de Christophe Lambert est lié à des films comme Greystoke, Vercingétorix... Sauf qu'il ne s'agit pas du même, mais d'un homonyme, auteur d'une trentaine de romans et qui touche un peu à tous les genres. Ici il inclut des éléments de fantasy dans une trame historique, à savoir les opérations terrestres des Alliés face au Japon en territoire asiatique.

 

Le roman est raconté du point de vue du professeur Tolkien, officier de réserve à qui l'on propose de rencontrer des Elfes au cours d'une telle opération, mais aussi de celui de Cealendar, un semi-elfe dont la condition est un supplice quotidien, et l'amène vers l'alcoolisme. Ce voyage au coeur des ténèbres (et cette référence n'est pas fortuite) va amener Tolkien à réfléchir plus précisément au roman sur lequel il travaille (et qui deviendra Le Seigneur des Anneaux).

 

J'ai été très agréablement surpris par ce récit ; d'une part, si Tolkien est le personnage central, il n'est pas le seul digne d'intérêt, l'auteur développant Cealendar et même Brody, cet officier britannique érudit qui accompagne l'expédition. Bien sûr le traitement du Professeur pourrait faire hurler les puristes, mais on est clairement dans une fiction aux frontières de l'uchronie et de la fantasy, et ces interprétations ne m'ont pas gêné. J'ai été intéressé par le personnage du semi-elfe également, même si j'aurais apprécié un chouïa plus d'approfondissement psychologique le concernant.

 

Mais Lambert (pas l'acteur, l'autre !) ne se contente pas d'insérer une figure de la fantasy et des Elfes, il fait également basculer son récit, dans le dernier tiers, vers un récit de terreur, une ambiance que ne renieraient pas H. Rider Haggard, HP Lovecraft ou même Tolkien lui-même avec un passage rappelant celui de la Moria. Il y a même quelques beaux moments de bravoure, ce séjour dans un village birman ou bien la touffeur de la jungle. Du beau boulot, qui m'a permis d'apprécier grandement ma lecture.

 

Ce n'est pas un chef-d'oeuvre, mais assurément un bon bouquin, bien écrit, conduit par un bel hommage, et couronné par le Prix Bob Morane du meilleur roman français en 2009.

 

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Reportages

J'ai pour la première fois entendu parler d'une grande exposition consacrée à Tolkien il y a presque trois ans, lorsqu'avait été organisée une soirée -déjà à la Bibliothèque Nationale de France- sur le Professeur et son oeuvre, à l'occasion d ela nouvelle traduction du Seigneur des Anneaux.

 

Hier soir donc a eu lieu l'un des trois (!) vernissages consacrés à cette exposition qui s'étale sur plus de 1 000 m². Trois vernissages, oui, sans compter la "journée presse" car les demandes d'invitations ont largement dépassé le volume habituel. J'étais encore une fois en compagnie des amis de l'association Tolkiendil, dans le premier groupe de visiteurs, en compagnie de membres de la Tolkien Society, et même de quelques membres de la famille Tolkien. Nous avons été chaleureusement accueillis par Vincent Ferré, responsable des publications relatives à Tolkien chez Bourgois, Directeur de collection chez Bragelonne, professeur de littérature comparée à l'Université de Créteil, mais surtout présent en qualité de co-commissaire de l'exposition, qui a dû être un véritable casse-tête.

Mais enfin nous y étions, dans ce temple de la culture et de la lecture, dans cette exco expectionnelle, expo exceptionnelle, pardon. Les yeux de Vincent brillaient à l'idée de nous faire découvrir ces pièces, dont certaines nous viennent de l'Université de Marquette, dans le Wisconsin, et d'autres de la Bodleian Library à Oxford. Deux des endroits qui conservent des manuscrits, des cartes de la main même de JRR Tolkien. Je l'avoue, une forte émotion s'est emparée de moi en entrant dans les lieux, et je n'étais pas le seul. Très vite, une évidence s'est fait jour : ce n'était pas ce soir, même entouré de gens aussi passionnés que moi, que j'allais profiter pleinement de l'évènement, visible jusqu'à la mi-février 2020. L'achat d'un pass illimité fut donc décidé dès les premières minutes, avant d'ouvrir les yeux en grand, de voir ma mâchoire tomber à plusieurs reprises.

Car l'exposition, inspirée de celle qui a été organisée deux ans auparavant par la Bodleian Library à Oxford, accompagnée par -tenez-vous bien- France Télévisions, Le Monde, Connaissance des Arts, Télérama et France Culture, propose quelques 180 pièces : des aquarelles, des manuscrits, dont certains sont calligraphiés, d'autres illustrés, des cartes, des photos et des videos de la vie de Tolkien. Des oeuvres de Tolkien, mais aussi des objets avec lesquels elles rentrent en résonance : des estampes, des livres anciens et des objets présents dans le fonds patrimonial de la Bibliothèque Nationale de France. Voilà le facteur X adapté au public français. DES PUTAINS D'ORIGINAUX. DES DIZAINES. Les tapisseries inspirées des illustrations de Tolkien pour le Hobbit et d'autres oeuvres étaient également présente. Un beau mur représentait la porte de la Moria, avec le texte en frontispice, et sa signification en plusieurs langues... J'ai demandé à Vincent Ferré si je pouvais rester dormir dans l'exposition, il m'a rétorqué que ce ne serait probablement pas possible. A l'intérieur de moi-même, j'ai pleuré. Beaucoup.

Mais quelle beauté. Mais quel talent. Les mots me manquent encore, après une nuit d'insomnie, pendant laquelle des dizaines d'images merveilleuses ont tourné dans ma tête.

Allez, j'y retourne.

 

Spooky

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Hobbit... Quel mot étrange... David Day, écrivain canadien spécialiste de Tolkien, s'est penché sur la question dans cet ouvrage intitulé The Hobbit Companion, illustré par Lidia Postma. S'attachant à ce qui fit l'essence de l'oeuvre du Professeur, il se base sur la langue, ou plutôt les langues pour analyser ce mot ainsi que d'autres qui l'entourent ou le composent. Ainsi le terme Hobbit, dans un dictionnaire de langue anglaise fantasmé, est-il entouré de termes qui pourraient le définir, tels hoax (blague, canular), hob, (furet, belette), hobbledehoy (jeune homme gauche, grand dadais), hoblike (drôle, rustaud), hobnob (boire, trinquer)... Nous avons ainsi les analyses sémantiques de Bilbo, Baggins, Gollum, Brandybuck, Took, Bag End, puis par glissement Thorin et Gandalf (premiers compagnons de Bilbo dans Bilbo le Hobbit), Smaug, Frodo et ses amis (Sam, Pippin et Merry). Day revient par la suite sur la vocation cachée de Bilbo, à savoir devenir un hobber, c'est à dire un chapardeur...


Loin de moi l'idée de taxer David Day d'incompétence (son Tolkien's Ring, par exemple, est reconnu comme un ouvrage de premier plan), mais force est de constater que cet ouvrage est d'une légèreté rédactionnelle assez effrayante. La plupart du temps Day se contente d'accoler les termes anciens ayant inspiré Tolkien, avec leurs significations propres (en vieil anglais, en allemand, en norvégien ancien) ; cela se justifie pour les langues anglo-saxonnes, mais lorsque Day cite le français (pas forcément ancien) et le grec antique, cela me laisse pantois. Je soupçonne le traducteur d'avoir "arrangé" certains cheminements sémantiques à sa sauce, pour rendre l'ouvrage plus accessible aux Français ne connaissant pas grand-chose aux langues anglaises. Je trouve que c'est limite une insulte à l'intelligence des lecteurs de Tolkien... D'ailleurs si on regarde de plus près le texte, on se rend compte que cette traduction est assez approximative, ne se référant que très vaguement aux textes de Tolkien, même traduits.

Autre constatation négative : Day focalise complètement son analyse sur les éléments présents dans Bilbo le Hobbit, bien évidemment une mine d'or sur le sujet, mais se détourne de façon coupable du Seigneur des Anneaux, traité seulement au sein d'une demi-douzaine de pages sur les 92 de l'ouvrage... Pourtant il y a 4 Hobbits présents presque en permanence dans le roman...


Rajoutez à cela de nombreuses redites (y compris des phrases entières copié-collées successivement), et vous obtiendrez un ouvrage mal écrit, traité par-dessus la jambe par l'éditeur (incapable de relire une bibliographie visiblement composée à la hâte), et en plus illustré par des dessins d'une laideur à pleurer. Le pire bouquin sur Tolkien que j'aie jamais lu. Il en fallait un, je l'ai trouvé.

 



Spooky.

Voir les commentaires

Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/72/62/63/19824227.jpg

 

Terry Pratchett est un auteur britannique qui a marqué la fantasy. Ses Annales du Disque-Monde ont plu (et plaisent encore) par leur inventivité et leur humour débridé. Il est surprenant que le cinéma ne se soit pas emparé d'un tel succès ; peut-être parce que l'humour anglais n'est pas universel ? En tous les cas, après le Timbré que j'ai vu il y a quelques temps (et dont je n'ai pas parlé, curieux), la télévision britannique continue à exploiter le filon.

 

Voici donc un téléfilm de plus de trois heures, qui reprend grosso modo la trame du Huitième Sortilège et de La Huitième Couleur, les deux premiers romans du cycle. On y trouve Rincevent, futur pilier de Pratchett, un Mage totalement incompétent, de l'âme duquel un sortilège majeur (le huitième des huit contenus dans un grimoire magique, l'In-Octavo) s'est emparé. Viré de l'Académie Invisible, il est mis au pied du mur par le Patricien (l'équivalent du maire, ou du gouverneur) de la ville d'Ankh-Morpok, la capitale, qui l'oblige à servir de guide à Deuxfleurs, un touriste venu de l'autre côté de la mer. Parallèlement à cela, le Mage Trymon intrigue pour prendre la place de l'Archichancellier de l'Académie Invisible. Un peu plus loin, une communauté scientifique met sur pied une expédition pour savoir... quel est le sexe d'Atuin, la tortue géante qui porte sur son dos les quatre éléphants qui portent le Disque-Monde.

 

C'est dense comme introduction, n'est-ce pas ? L'essentiel du téléfilm nous raconte donc le voyage de Rincevent et de Deuxfleurs, qui vont renconrer -entre autres- la Mort (lui aussi -parce que c'est un homme- un personnage récurrent chez Pratchett), la légende vivante Cohen le Barbare, le Bagage... Tous des personnages pittoresques. Mais curieusement, et ce malgré les efforts de certains des acteurs, la magie n'opère pas vraiment. L'humour de Pratchett fonctionne mieux sur le papier. Les effets spéciaux sont assez médiocres, j'ai été déçu par la Tortue, moins par le Troll.

 

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/72/62/63/19824243.jpg

 

Il y avait un casting intéressant dans cet épisode ; Sean Astin, le Sam Gamegie du Seigneur des Anneaux, campe plutôt bien Deuxfleurs, avec son perpétuel air niais ; ici encore, il chevauche un ongulé de petite taille, en l'occurrence un âne. Ca doit être le destin. La Mort a la stature et la voix de Christopher Lee, pour le coup un excellent casting. Tim Curry, le clown de Ca, ne semble avoir que deux expressions à son répertoire : une moue dubitative et un rictus diabolique, sans doute pour amortir son dentier tout neuf. Dommage, le personnage de Trymon méritait mieux. Jeremy Irons cachetonne également avec ses deux scènes. 

 

Bonus sur le DVD, une introduction par Pratchett lui-même de son univers, en expliquant quelle était sa démarche au début de l'écriture de cette saga.

 

Un téléfilm sans panache, sans relief, sans génie. Dommage.

 

Spooky.

Voir les commentaires

<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 > >>

Archives

Articles récents

Hébergé par Overblog