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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Résultat pour “le seigneur des anneaux le retour du roi

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

L'héroïne est toujours Lilly, qui se retrouve confrontée à un danger inédit, puisqu'au retour d'une expédition, elle et ses amis retrouvent Woodbury fracturée, et les enfants enlevés. A la tête d'un groupe de survivants, elle va tout faire pour les retrouver, et elle va se confronter à un groupe à la solde d'un savant dont les travaux pourraient faire basculer l'équilibre des forces, face aux zombies.

 

La plume de Jay Bonansinga connaît un sursaut dans ce tome 7, on s'attache un peu plus aux personnages, même si certains disparaissent. Je le disais dans ma chronique du volume 6 de cette série, on est à la fin d'un cycle, celui qui est consacré à la ville de Woodbury, en Géorgie, indéfectiblement liée à la franchise The Walking Dead. Mais on sent derrière ce jeu de massacre le souci de faire table rase, ou presque, et de repartir avec de nouveaux personnages. Lilly est toujours là, increvable.

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Fictions

Le ciel est rouge,

La terre est bleue.

Les rochers bougent,

Jamais il ne pleut.

Tel est ce monde

Où règne le joug du cimier

Livré aux affres de la fronde

Qui profite aux fermiers.

Dans un déchaînement sans fin

Des monstruosités barbares

De jurons baroques et chagrins

Défilent de lourdes gabarres.

des hommes coiffés et masqués

De crânes d'animaux et d'insectes,

Des animaux d'alliages casqués,

Se battaient de manière inepte.

Les masses d'arme écrasaient

Les haches et les épées estropiaient

Et la terre le sang buvait.

Les buccins les assauts sonnaient.

Soudain le ciel tonna, arrêtant

Les combattants dans leur folie suicidaire ;

De l'infini tombèrent des boules brillantes

Entourées et serties d'une aura polaire.

Les engins n'explosèrent pas au sol

Mais en sortirent des êtres différents

Qui enseignirent la sagesse et son rôle

A quelques initiés au visage déférent.

A présent je suis le seul survivant

De cette race venue du fond de l'éther

Et je lègue de mon vivant

Mon savoir aux hommes de la Terre.

 

4 octobre 1993.

 

(Note : la publication de de poème marque la fin de cette série, bientôt le retour de "vrais" billets.)

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films



Un film fantastique avec deux super-stars à l’affiche ? Il y a de quoi craindre le piège. 

Pourtant Apparences se positionne dans la catégorie des “ça aurait pu être pire”. L’histoire, celle d’une maison hantée par l’esprit d’une femme qui réclame vengeance, est d’un grand classicisme. Elle aurait pu prendre place dans la collection “Terreur” de Pocket. 

Harrison Ford, quoiqu’un peu vieux pour le rôle (il a 57 ans) est un peu absent ; à croire que son charisme s’étiole avec les années... Pourvu que le prochain Indiana Jones (écrit par le réalisateur de Sixième sens, miam !) arrive vite ! Michelle Pfeiffer, annoncée comme très sensuelle, n’est pas très fraîche non plus. Mais son jeu reste ferme et sérieux, et elle colle bien à ce personnage tourmenté, qui doute de la loyauté de son mari. Robert Zemeckis (les trois Retour vers le futur, le très beau Contact et Forrest Gump) est un bon artisan, à l’aise avec les effets spéciaux discrets.



Ce blockbuster est une bonne série B, sans plus.
Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres



DIRTY HARRY
A chaque sortie d’un épisode (écrit) de la série de Joanne Rowling, la pression augmente, l’hystérie des fans se déchaîne. Le tome 5, Harry Potter et l’Ordre du Phénix, ne déroge pas à la règle. Il s’agit d’un véritable pavé : près de 800 pages en VO, près de 1000 pour l’édition “grand format” française.

A la lecture des deux premiers tiers de l’ouvrage, on a tendance à s’ennuyer quelque peu, car il ne se passe pas grand-chose, à part les états d’âme d’harry. A l’inverse, la dernière partie foisonne d’une action débridée. Harry aborde sa cinquième année à Poudlard, rempli d’appréhensions ; en effet, ses camarades et lui passeront en fin d’année des examens capitaux pour la suite de leur scolarité, mais ils devront également se méfier du retour de Voldemort (entre parenthèses, ça fait 4 ans qu’il est de retour... Ca serait bien qu’il arrête de jouer au strip-poker avec les copains) et de l’ingérence du ministère de la magie dans l’Ecole des sorciers. Le livre s’ouvre sur l’agression de Harry et de son cousin Dudley par des Détraqueurs, ces spectres encapuchonnés au baiser fatal. Pour assurer sa sécurité Harry sera amené à intégrer le mystérieux Ordre du Phénix du titre. Au fil de l’intrigue, nous allons découvrir de nombreux lieux jusqu’alors simplement évoqués, tels le ministère de la magie, l’hôpital Ste Mangouste... Des masques vont tomber, de nombreux personnages et créatures vont faire leur apparition, l’un d’entre eux (très important) va perdre la vie.

Un roman très dense, touffu même. peut-être le meilleur de la série jusqu’ici. Car en plus d’atteindre des sommets de tension dramatique, il nous plonge dans le subconscient de Harry, en pleine crise d’adolescence, qui cherche à la fois sa place dans le monde et le sens de tout ce qui l’entoure. une trame narrative très noire, à cent lieues de la littérature enfantine classique. De même on remarquera une écriture très “visuelle”, à la limite du scénario, sans doute dans l’optique des futures adaptations sur grand écran. Une adéquation entre l’évolution des personnages, la maturité des lecteurs et l’écriture de l’histoire tout à fait remarquable. 

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Films

LE RETARD DE LA MAMIE
En 1999 La Momie avait proposé une nouvelle forme d’aventure archéologique : comme du Indiana Jones avec encore plus de morceaux d’humour dedans. C’était frais, spectaculaire et bien réalisé. Du pur entertainment, en somme. Encouragés par le succès proprement planétaire du film, les producteurs et le réalisateur, Stephen Sommers (Un cri dans l’océan) en remettent une couche deux ans plus tard. On retrouve donc Rick O’Connell (Brendan Fraser, qui a pris du poids), Evelyn (Rachel Weisz, très mignonne), qu’il a épousée, et le frère de cette dernière, Jonathan (l’excellent John Hannah de Pile et Face), égaux à eux-mêmes, face à la momie du grand prêtre Imhotep (Arnold Vosloo, plus inexpressif que jamais). Mais des trouble-fêtes viennent compliquer le jeu. Il s’agit de la réincarnation d’Ankhsounamon, la maîtresse d’Imhotep (Patricia Velasquez, la potiche de service), qui cherche à réveiller Imhotep pour contrecarrer le retour du Dieu Scorpion, qui a autrefois menacé l’autorité de Pharaon. Le réveil de celui-ci provoquerait l’invasion du monde par l’armée d’Anubis, des hommes-loups. Rajoutez à ce canevas (assez mince, il est vrai) un ersatz d’Eddie Murphy dans un dirigeable, un gosse de 8 ans qu’on a constamment envie de baffer, et des pygmées morts-vivants (déjà vus dans les Gremlins), et vous obtiendrez un film 100 % Pop Corn qui n’a d’autre intention que de divertir. Le film commence par une scène de fouilles (comme dans Indiana Jones, Jurassic Park, ou même Belphégor) et n’est qu’un copier-coller de séquences plus ou moins réussies glanées ça et là. L’intrigue suit à peu de détails près celle du premier épisode.


Dites donc, pour un budget pharaonique (oui, je sais, elle était facile), vous ne vous êtes pas foulé pour le scénario, les gars ; pour le titre non plus, d’ailleurs (NDLR : The Mummy Returns en VO). S’il y en a un troisième, je veux bien le réaliser. J’ai même des idées pour le titre. La Vengeance de la Momie, The Mummy Vs Predator, MummyStory, La Malédiction de la Momie (The Curse of the Mummy), La Momie pue du Bec (Stinky Mouth Mummy), La Momie Contre-Attaque (The Mummy Strikes Back), La Momie de Mamie (The Nanny Mummy), Les Chroniques de la Momie...

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

Dans la chambre 217 de l’hôpital Kiner Memorial, Brady Hartsfield, alias Mr Mercedes, gît dans un état végétatif depuis sept ans, soumis aux expérimentations du docteur Babineau.
 
Mais derrière son rictus douloureux et son regard fixe, Brady est bien vivant. Et capable de commettre un nouveau carnage sans même quitter son lit. Sa première pensée est pour Bill Hodges, son plus vieil ennemi…

 

Stephen King boucle, avec ce roman, la trilogie commencée de façon remarquable avec Mr Mercedes, et continuée de manière magistrale avec Carnets noirs. Il revient au sujet d'origine, à savoir le Mr mercedes du titre, pour un retour vraiment inattendu, même si la fin du premier roman laissait présager l'argument de ce retour. Bref, on retrouve Hodges, en compagnie de son assistante (enfin, désormais associée) sociopathe Holly, et de Jerome, le jeune chic type.

 

J'ai trouvé cette conclusion un brin en-dessous de Carnets noirs. King avait bien sûr envie de boucler la boucle, de donner une destinée -heureuse ou dramatique- à ses personnages, mais j'ai parfois eu l'impression, au fil des pages, qu'il ne savait pas trop où il allait. Jerome ne sert presque à rien, Holly me semble moins percutante dans son comportement si particulier, et quant à Hodges... J'aurais préféré que King lui donne un autre destin. La fin n'est pas forcément celle à laquelle on pourrait s'attendre avec l'écrivain, mais là où il sait nous surprendre dans le bon sens, il peut le faire dans le mauvais.

 

Malgré ces reproches, qui ne sont pas anodins, j'ai trouvé la lecture de cette Fin de ronde assez plaisante, comme souvent avec l'auteur, avec cette langue riche pouvant jouer sur plusieurs niveaux. On fait d'ailleurs une petite incursion dans le fantastique avec cet opus, même si les nouvelles technologies sont également présentes.

 

Bref, un King que je qualifierais de "moyen".

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Le Trône de Fer (Game Of Thrones en VO) : vaste saga fantasy écrite par George R. R. Martin. Il m’aura fallu le temps pour m’y mettre. Sans doute avais-je été dissuadé par l’ampleur de la tâche et par le fait que la saga, si imposante soit-elle, n’était pas terminée.

Mais, aidé par l’excellente adaptation tv, j’ai fini par m’y coller.

 

L’histoire, A Song of Ice and Fire, démarre sur le continent de Westeros, dans le royaume des Sept Couronnes, un pays composé de plusieurs grandes maisons (ou familles) qui sont au nombre de 9 : la maison Stark, la maison Baratheon, la maison Lannister, la maison Targaryen, la maison Tully, la maison Greyjoy, la maison Arryn, la maison Tyrell et la maison Martell. Au début de la saga le pouvoir est détenu par le roi Robert Barathéon, qui siège à Port-Réal et doit composer avec la reine, Cersei Lannister, et les intrigues de différents conseillers. Au Nord du pays et de Winterfell, le royaume de la famille Stark, une troupe d’élite appelée la Garde de Nuit veille sur la frontière du haut d’un immense mur de glace, et protège le Royaume de la menace de peuples sauvages et de créatures appelées les Autres que tout le monde pensait légendaires.

A l’Est les deux derniers survivants de la maison Targaryen négocient avec les Dothrakis, peuple composé de puissantes hordes de cavaliers nomades, et un de leurs chefs (Khal) : Drogo. 

 

http://2.bp.blogspot.com/_iRN5MzAg6cI/TOF0na2hqKI/AAAAAAAAACM/M7qaeoiHLko/s1600/trone_de_fer_roman_3.jpg

 

Plus qu’un véritable univers fantasy tel qu’on peut l’imaginer (et je ne vous en dévoilerai pas les quelques éléments hormis le fait que les saisons peuvent durer plusieurs années), on a l’impression de retrouver l’Europe du Moyen-Age et une époque qui semble sur le déclin. Grâce à l’importante galerie de personnages, dont même les plus secondaires peuvent avoir leur importance, l’univers de Martin estriche en intrigues politiques, affrontements et rebondissements.

La narration sort de l’ordinaire : Martin a fait le choix de donner plusieurs points de vue à son récit en changeant de narrateur à chaque chapitre. Du coup aucun des personnages, qu’ils soient directement ou non au centre de l’action, n’est laissé de côté. Ils sont tous extrêmement détaillés et pourvus d’une psychologie très réaliste.

Le récit gagne en épaisseur, en vie et évite ainsi le piège du manichéisme.

 

Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce 1er tome de l’intégrale. Y goûter c’est l’assurance de vouloir y revenir et c’est parfait tant cet univers est dense et riche à la fois avec l’existence de 3 autres tomes de l’intégrale et de 2 courts récits (Le Chevalier errant et L'Épée lige) servant de prélude et se déroulant près de 90 ans avant. Il y a de quoi faire pour ne pas succomber aux affres du manque.

 

Vraiment ne passez pas à côté de cette formidable épopée et surtout n’oubliez jamais : 

 

                                                  L’Hiver arrive !!!!!

 

FabMart.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Au début de l'été, Philip Hastings, son épouse Gloria, sa fille Gabbie et leurs jumeaux Sean et Patrick emménagent dans une maison un peu paumée de l'Etat de New York, à Pittsville. L'endroit est surnommé "la Colline du Roi des Elfes", sans que l'on sache vraiment pourquoi. Mais très vite des évènements étranges affectent la famille Hastings : Gabbie rencontre des jeunes hommes à la beauté surréelle dans la forêt qui jouxte la propriété, l'un des jumeaux, surpris par la crue de la rivière voisine, manque de se faire attraper par une créature mi-singe mi-araignée qui occupe le pont sous lequel elle passe, et le chat de la famille se fait éviscérer par une créature inconnue dans la cave. Tout cela alors que l'ancien propriétaire de la maison, un entrepreneur venu de Prusse, semble avoir été mêlé à des évènements surnaturels dans son pays d'origine...

Au début de sa carrière, dans les années 1980, Raymond Elias Feist était catalogué comme un héritier de Tolkien, avec ses Chroniques de Krondor notamment. Il a écrit d'autres cycles relevant de la fantasy, et un seul roman est indépendant au sein de sa riche production. Ce Faërie, qui est sorti au début de l'année 1988, et se place dans un genre différent. Il s'agit en effet d'une (la seule ?) incursion de l'auteur dans un récit mêlant légendes d'inspiration celtique et horreur pure. Il s'y montre particulièrement efficace? Et ce, dès les premières pages, ou presque, instillant une atmosphère très inquiétante, avec ces yeux qui scrutent les moindres faits et gestes des Hastings, que ce soit dans le voisinage ou à l'intérieur de leur propre maison. Des créatures qui semblent sortis tout droit de livres de folklore irlandais ou de nos pire cauchemars tournent autour de cette gentille famille pour l'amener à dévoiler le secret de cette maison isolée...

Malgré des conditions de lecture pas simples, j'ai été très vite happé par celle-ci, ayant des frissons aux moments les plus inquiétants, ressentant de la compassion pour les Hastings et leurs amis. Je me sentais un peu revenu à mes plus belles heures de lectures des romans de Graham Masterton, autre auteur du genre qui s'appuie sur les mythes (essentiellement nord-américains, mais pas seulement). J'ai par exemple vibré dans une séquence où l'on voit, où l'on vit, la détresse des deux parents, leur impuissance face à la maladie étrange d'un de leurs enfants... Très vite happé, et tenu en haleine jusqu'au dernier gros tronçon. Car le récit bascule alors dans une quête initiatique, ou un parcours dans les mythes celtiques, avec une mise à l'épreuve de l'un des jumeaux. Le rythme se ralentit, devient presque lénifiant, et surtout Feist commence à se répéter, à se paraphraser. Si le changement de rythme peut se justifier (après tout, on est à ce moment-là dans une sorte de dimension parallèle), les répétitions, pas vraiment. L'auteur semble d'ailleurs avoir réellement du mal avec la gestion du temps sur cette fin de roman, car la séquence suivante se passe pendant que le carillon d'une église voisine sonne les douze coups de minuit, une séquence qui semble durer... Une demie-heure ou une heure.

 

En définitive il s'agit d'un roman qui commence très bien, qui tient son lecteur ou sa lectrice jusqu'à ses deux tiers, et qui se crashe sur la fin du parcours. Je citais Masterton en référence, et je persiste, car la plupart des romans que j'ai pu lire de cet auteur (mais je sais que ce n'est pas la majorité) souffraient de ce défaut majeur. Dommage.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

17 ans après le roman qui racontait le début des aventures de Jack Sawyer, cet adolescent qui traverse une version alternative des Etats-Unis à la recherche d'un objet magique susceptible de sauver sa mère gravement malade, les deux amis Stephen King et Peter Straub livrent une suite, intitulée Territoires (Black House en VO).


J'avais été assez déçu par le premier volet, d'une longueur désespérante, d'une fadeur qui m'a laissé pantois... Cette suite comporte moins de 800 pages, soient 30% de moins que son devancier, ce qui m'a incité à le lire (mais aussi par esprit de complétion). Mais d'entrée de jeu le même défaut de lenteur, de longueur cueille le lecteur à froid. On a droit à une centaine de pages pour nous présenter ce qui semble composer les différents lieux de l'action à venir, tous circonscrits ou proches de French Landing, petite ville du Wisconsin en proie à l'effroi alors qu'un tueur surnommé le Pêcheur enlève, démembre et tue des enfants. Une centaine de pages avant qu'apparaisse Jack Sawyer, dans la peau d'un ex-flic brillant qui s'installe dans une petite maison à l'écart de la ville.


Et puis d'un coup, ou presque, quand le récit bascule dans le thriller, le rythme est différent, le vocabulaire aussi. On sentirait presque le passage d'un écrivain à l'autre... Bref, ça devient pas mal, avec ce gang de motards qui ne peut approcher d'une maison enfouie au fond des bois, cernée par une atmosphère oppressante, toxique, et gardée par une créature cauchemardesque...

 

Et puis, aux deux tiers du récit, re-changement de paradigme, et Jack qui repart dans les Territoires. Instantanément le rythme se ralentit, ça redevient lénifiant, bavard, pompeux. Nombre d'éléments narratifs posent problème : on ne comprend pas trop comment et pourquoi Tyler, l'un des enfants enlevés, apparaît comme une sorte d'Elu, de victime particulièrement intéressante pour le Roi Ecarlate. On ne comprend pas d'où sortent ces abeilles qui guident Jack et ses amis dans les multiples dimensions (expédiées en quatrième vitesse) pour venir chercher ledit Tyler. Et malgré les pouvoirs acquis par Jack lors de ses passages précédents dans les Territoires, certaines choses qui arrivent à sa connaissance n'ont aucune justification... Expédié aussi, le règlement du grand méchant de l'histoire. Bâclée, l'ambiance qui entoure Black House, la maison dans les bois qui sert de point d'entrée au domaine de Lord Moonshoon... Sentencieuse, la façon qu'a Straub (car je pense que c'est lui) de prendre le lecteur par la main, avec ses pattes moites, pour nous amener sur les différents lieux de l'action. On retiendra deux moments d'émotion, celui de la disparition -au sens propre- d'un motard-brasseur qui a approché trop près l'entrée des Enfers... Et la dernière longue scène avant l'épilogue, lorsqu'une boucle est bouclée de manière tragique... ou pas.

En filigrane du récit, puis de plus en plus clairement, des références appuyées à la Tour Sombre, point nodal de différents mondes, dont celui d'origine de Jack et les Territoires. Peut-être que certains questionnements soulevés plus tôt y trouvent leur réponse, mais cela n'est pas très engageant...

Pour résumer sur un bon mot mes impressions, je dirais que les intentions et les bons éléments de King ont été complètement délayés, galvaudés, sabrés par le prisme strauboscopique...

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Il y a treize générations, un astronef-prison s’est écrasé sur un monde d’azur.
Un vrai paradis. Du soleil, la mer à perte de vue, des îles flottantes, des nourritures marines à profusion. Les castes des Détourneurs, des Voyous, des Canailles et des Publicistes se sont adaptées sans peine à cet environnement enchanteur. Mais tout paradis a ses démons. Les Kragens sont des monstres marins semi-intelligents qui dévorent volontiers les réserves des humains. Le plus redoutable d’entre eux est le Roi Kragen qui protège les humains s’ils le nourrissent. Un protecteur de plus en plus avide à mesure qu’il grossit. Mais comment s’en débarrasser sans armes et sur un monde liquide où le métal est introuvable ?

 

Comme l'indique en préface Gérard Klein (non, pas l'acteur pour mamies, mais plutôt l'essayiste et anthologiste du même nom), l'écrivain américain Jack Vance (1916-2013) n'est pas réputé pour les péripéties, pour sa maîtrise de la narration, mais plutôt pour la richesse des mondes qu'il dépeint, des créatures et des décors dont il les peuple. Entre parenthèses, c'est assez... surprenant de voir un directeur de collection/préfacier déprécier un tant soit peu l'auteur qu'il est censé introduire. De Vance, je n'avais lu que Le Cycle de Tschaï, et encore, dans une adaptation en bandes dessinées, qui m'avait semblé inventive mais peu spectaculaire. Il est également connu pour plusieurs cycles : La Terre Mourante, les Princes-Démons, Lyonesse...

 

Dans ce roman "isolé" de 1966 l'adage présenté par Klein se vérifie peu ou prou. Dans cette histoire de descendants d'un équipage humain échoué sur une planète entièrement recouverte d'eau (du moins sur la partie accessible aux personnages de l'histoire), nous avons une micro-société (quelques milliers d'individus) qui vivent dans la crainte et sous la protection d'un monstre marin. Bien sûr des voix vont s'élever contre cet état de fait et ce régime de terreur, et cela va entraîner des scissions au sein de cette micro-société. Vance décrit avec minutie les processus scientifiques (à des stades primaux, mais inspirés par les écrits d'ancêtres ayant connu des civilisations et techniques plus avancées) qui vont permettre de fabriquer des pièges contre les kragens. Et peu à peu se soustraire à leurs raids ravageurs sur les réserves de nourriture, pour enfin gagner la liberté.

De manière un peu grossière, voire un peu grossissante, on pourrait voir dans le schisme produit au sein de cette société un reflet de celui qu'a connu à une époque l'Eglise catholique, à ceci près que les frondeurs menés par Sklar Hast partent pour un monde sans dieu (ou créature faisant figure de), et désireuse de vivre sans se soucier de l'autre, en complète autonomie. Mais le kidnapping de plusieurs membres de la caste qui "communique" avec les kragens ne leur permettra pas de tenir ce rêve bien longtemps.

Il y a tout de même quelques péripéties dans le roman, deux ou trois scènes d'action impliquant des kragens de grande taille, qui laissent libre cours à leur colère face à la révolte des quelques humains qu'ils avaient jusque-là su mater. Heureusement le roman est plutôt court, ce qui permet d'éviter l'ennui. Du coup, quand la quatrième de couverture parle d'"oeuvre maîtresse" de Jack Vance, on a un peu peur...


Spooky

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