J'ai pour la première fois entendu parler d'une grande exposition consacrée à Tolkien il y a presque trois ans, lorsqu'avait été organisée une soirée -déjà à la Bibliothèque Nationale de France- sur le Professeur et son oeuvre, à l'occasion d ela nouvelle traduction du Seigneur des Anneaux.
Hier soir donc a eu lieu l'un des trois (!) vernissages consacrés à cette exposition qui s'étale sur plus de 1 000 m². Trois vernissages, oui, sans compter la "journée presse" car les demandes d'invitations ont largement dépassé le volume habituel. J'étais encore une fois en compagnie des amis de l'association Tolkiendil, dans le premier groupe de visiteurs, en compagnie de membres de la Tolkien Society, et même de quelques membres de la famille Tolkien. Nous avons été chaleureusement accueillis par Vincent Ferré, responsable des publications relatives à Tolkien chez Bourgois, Directeur de collection chez Bragelonne, professeur de littérature comparée à l'Université de Créteil, mais surtout présent en qualité de co-commissaire de l'exposition, qui a dû être un véritable casse-tête.
Mais enfin nous y étions, dans ce temple de la culture et de la lecture, dans cette exco expectionnelle, expo exceptionnelle, pardon. Les yeux de Vincent brillaient à l'idée de nous faire découvrir ces pièces, dont certaines nous viennent de l'Université de Marquette, dans le Wisconsin, et d'autres de la Bodleian Library à Oxford. Deux des endroits qui conservent des manuscrits, des cartes de la main même de JRR Tolkien. Je l'avoue, une forte émotion s'est emparée de moi en entrant dans les lieux, et je n'étais pas le seul. Très vite, une évidence s'est fait jour : ce n'était pas ce soir, même entouré de gens aussi passionnés que moi, que j'allais profiter pleinement de l'évènement, visible jusqu'à la mi-février 2020. L'achat d'un pass illimité fut donc décidé dès les premières minutes, avant d'ouvrir les yeux en grand, de voir ma mâchoire tomber à plusieurs reprises.
Car l'exposition, inspirée de celle qui a été organisée deux ans auparavant par la Bodleian Library à Oxford, accompagnée par -tenez-vous bien- France Télévisions, Le Monde, Connaissance des Arts, Télérama et France Culture, propose quelques 180 pièces : des aquarelles, des manuscrits, dont certains sont calligraphiés, d'autres illustrés, des cartes, des photos et des videos de la vie de Tolkien. Des oeuvres de Tolkien, mais aussi des objets avec lesquels elles rentrent en résonance : des estampes, des livres anciens et des objets présents dans le fonds patrimonial de la Bibliothèque Nationale de France. Voilà le facteur X adapté au public français. DES PUTAINS D'ORIGINAUX. DES DIZAINES. Les tapisseries inspirées des illustrations de Tolkien pour le Hobbit et d'autres oeuvres étaient également présente. Un beau mur représentait la porte de la Moria, avec le texte en frontispice, et sa signification en plusieurs langues... J'ai demandé à Vincent Ferré si je pouvais rester dormir dans l'exposition, il m'a rétorqué que ce ne serait probablement pas possible. A l'intérieur de moi-même, j'ai pleuré. Beaucoup.
Mais quelle beauté. Mais quel talent. Les mots me manquent encore, après une nuit d'insomnie, pendant laquelle des dizaines d'images merveilleuses ont tourné dans ma tête.
Allez, j'y retourne.
Spooky