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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Résultat pour “le seigneur des anneaux le retour du roi

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

 

Les terres de Falanor sont attaquées par une armée de guerriers albinos. Un petit groupe de survivants s’échappe pour prévenir le roi Leanoric de l’invasion. Composé du légendaire héros Kell, de sa petite-fille Nienna et son amie Katrina, ainsi que de Saark, l’ancien champion du roi, disgracié après son aventure avec la reine. Faisant route vers le sud, le groupe est assailli de tous côtés par des créations monstrueuses qui drainent le sang de leur victime pour le ramener à leurs maîtres, des créatures mi-vampires, mi-machines. Ce sang est raffiné pour devenir de l’huile-de-sang, qui est pour eux semblable à un combustible alimentant leur corps mécanique et leur donnant l’immortalité. Mais alors que Falanor tente de repousser l’invasion, Nienna découvre la vérité sur son grand-père Kell : la légende qui fait de lui un héros semble bien plus belle que la réalité, ou bien pire…

 

Voilà un roman qui puise à plusieurs sources. La première d'entre elles est bien sûr le Légende de David Gemmell, maître-étalon de la dark fantasy de ces dernières années. Comme Druss, Kell est un ancien guerrier légendaire qui espérait couler une retraite tranquille, mais qui va devoir reprendre les armes pour sauver son roi, mais aussi et surtout sa petite-fille. Cet élément est nouveau, car souvent on nous dit que le vieux guerrier est... vieux, sans toujours préciser son âge. Ici la légende guerrière est grand-père d'une jeune fille de 17 ans. Il est doté d'une arme vivante, capable de prendre le dessus s'il le lui autorise. Et dans ces conditions, Kell est invincible et immortel, comme les héros de certains romans de Moorcock, autre figure essentielle du genre, mais plus ancienne.

 

Ces éléments relèvent de la fantasy, mais d'autres sont à rapprocher du steampunk, puisque Kell se retrouve aux prises avec des créatures génétiquement et/ou mécaniquement modifiées. Mais parfois ces modifications échouent, et engendrent des monstres mécaniques, de monstrueuses choses dont les chairs sont truffées de mécanismes, de rouages... Il me semble qu'Andy Remic n'a pas encore vraiment exploité cet aspect de son univers, et je suis curieux de voir comment les Chancres (comme sont appelées ces aberrations) seront utilisées dans la suite de la trilogie.

 

Un autre élément surprenant est la présence de vampires. Pas des vampires "biologiques", si j'ose dire, mais issues elles aussi de manipulations : leurs crocs sont commandées mécaniquement, et le sang qu'elles prélèvent serviront à un brassage  qui leur premettra de vivre.

 

En parallèle des aventures de Kell et les siens, nous suivons également le parcours d'Anukis, jeune femme du clan des Vachins, d'où sont originaires ces "vampires d'airain". Son père est l'"inventeur" de ces vampires mécaniques, mais il a disparu depuis quelques temps et c'est l'objet de sa quête, dont elle ne sortira bien sûr pas indemne.

 

L'univers dans lequel évolue le récit est dur, les personnages sont cruels et sans merci, et l'on assiste à de nombreux combats. En cela ces Chroniques des Vampires d'airain s'approchent de l'esthétique et de la thématique de l'univers Warhammer (célèbre jeu de rôle, pour ceux qui ne connaîtraient pas). Même si l'ensemble n'est pas très original, Remic arrive, grâce à son savoir-faire d'écrivain, à insuffler un véritable rythme à l'ensemble. Il sait aussi garder une part de mystère, concernant par exemple les Moissonneurs, qui semblent aider les Vachins dans leur incessante quête de sang humain.

 

La suite, que j'attends de pied ferme avec ma hache, permettra sans doute de dire si cette trilogie se détache du lot. Tiens au passage, je trouve la couverture française bien meilleure que l'originale ci-dessous, qu'en pensez-vous ?

 

Spooky.

 

 

 

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


Deux ans après sa sortie en France, je me décide enfin à lire le tome qui conclut la saga Harry Potter. Non, ne vous moquez pas, je ne suis pas le dernier, je connais au moins un ami fantasticophile qui en est au précédent.

Nous retrouvons notre binoclard à baguette dans une situation de fugitif, les partisans de Dumbledore ayant pris le pouvoir dans le monde des sorciers. Même Poudlard, leur école, est dirigée par des valets du Seigneur des Ténèbres. Pourtant Harry, accompagné des inévitables Ron et Hermione, se consacre à la dernière mission confiée par Dumbledore : détruire les Horcruxes, ces fragments d'âme de Voldemort dispersées un peu partout. Sa quête va le mener face à son ennemi mortel, et leur destin va se dessiner très vite.

Quitte à faire hurler les puristes, je trouve que ce roman conclusif est peut-être le pire de la série. Il est de loin le moins inventif, JK Rowling se "contentant" de répéter à l'envi ses acquis des 6 premiers tomes. Il y a peu de nouveaux éléments, mis à part les fameuses Reliques de la Mort, assez mal exploitées finalement. On pourrait résumer ce roman en deux étapes : la réclusion des trois amis, puis le combat final à Poudlard. La réclusion est longue, beaucoup trop longue. Rowling s'attarde encore une fois sur les errances psychologiques d'Harry, à moitié dépressif. Le seul avantage lorsque le bouquin sera adapté au cinéma, c'est que ça pourra être expédié en dix minutes de métrage sans perte de sens, et que le réalisateur pourra représenter le combat assez vite, dans les grandes largeurs. Et ce combat, malheureusement, est assez mal mené, on eût aimé une fin plus noire. La fin est vraiment trop convenue, trop politiquement correcte pour que l'on ne soit pas déçu eu égard à la noirceur croissante des récits dans la saga.
Ce roman est l'occasion pour JK Rowling de revisiter une dernière fois de nombreux lieux qui ont construit la légende de la série : Poudlard bien sûr, mais aussi le Ministère de la Magie, Pré-au-Lard...
Ah si, notons une spectaculaire scène de pillage de la banque Gringotts qui malheureusement sera mal exploitée par la suite.

Bref, une conclusion qui plaira peut-être aux plus sensibles d'entre nous (et aux plus jeunes aussi), mais qui ne contentera pas du tout les amateurs d'aventures.

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

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Connaissez-vous Allan Quatermain ? Ceux qui me répondent que c'est un barbu tout propre accompagné de Sharon Stone auront raison... et pas. Ceux qui me parleront d'Indiana Jones pareil. Pourtant c'est un personnage romanesque à découvrir...

Créé en 1985 dans le roman Les Mines du Roi Salomon, Allan Quatermain est un aventurier comme on n'en fait plus, un profiteur de la colonisation anglaise de l'Afrique du Sud, un poltron cupide. Eh oui, à mille lieues de l'image que l'on se fait d'un aventurier, et encore plus des adaptations au cinéma qui ont pu être faites du roman de Haggard... Les années ont un peu effacé cette figure, pourtant le roman vaut largement le détour. Il s'agirait du premier roman de fiction britannique dont la trame se situe en Afrique.

 

Un jour où Quatermain était un peu désoeuvré, il fait sur un bateau la connaissance de Sir Henry Curtis, un lord anglais flanqué de Good, ancien officier de marine. Sir Henry est à la recherche de son frère, parti plusieurs années plus tôt à la recherche des fameuses mines du Roi Salomon, que la légende place au coeur du Kukuanaland, un royaume indigène perdu vers le nord des terres connues d'Afrique du sud. Curieusement, alors qu'il n'est pas vraiment courageux, au contraire, Quatermain accepte de venir en aide au malheureux, surtout parce que c'est lui qui a aiguillé le frère peu de temps avant qu'il ne disparaisse. Commence alors une équipée inoubliable au coeur du désert, vers des contrées inconnues et mystérieuses. Quatermain est donc flanqué de Sir Henry, un géant à l'allure scandinave qui fait preuve d'une belle opiniâtreté, de Good, personnage fort surprenant et affublé de caractéristiques qui étonneront l'indigène lambda, mais aussi d'Umbopa, un colosse zoulou qui semble étrangement savoir beaucoup de choses sur le parcours des trois hommes blancs...

 

Bien sûr, étant écrit en 1885, le roman est truffé de remarques infantilisantes, limite racistes envers la population africaine. Pourtant, si l'on sait lire entre les lignes, et si l'on se renseigne un peu, on sait que Haggard a vraiment vécu plusieurs années sur place, et qu'au final il pose un regard bienveillant sur ceux qu'il appelle des Cafres (et qu'on appellera Nègres plus tard). Certaines situations pourraient sembler ridicules, mais elles ne sont que le reflet d'un humour qui se veut assez simple, et qui forcément est suranné en 2010. Par exemple le fait de tuer des animaux par pur plaisir, ou encore le peu d'importance accordée à une vie humaine ; et pourtant ce ne sont pas des malandrins de la pire espèce qui font cela, mais un lord anglais, un ancien officier de la Marine... Pour tout vous dire je ne me suis pas attaché à ces détails, propres à l'époque, tâchant de m'intéresser à l'histoire proprement dite. Car Haggard, et ce pour la première fois dans son parcours d'écrivain, épure son écriture, l'appauvrit presque, en décidant d'être efficace. Sur ce plan c'est totalement réussi. Pas de fioritures, on est pleinement dans le récit d'aventure, et même si Quatermain nous gratifie régulièrement de ses réflexions, cela reste assez basique.

 

 

Cependant, le long d'une grose première moitié du bouquin, il ne se passe pas grand-chose. Les aventuriers avancent, peinent, puis arrivent, presque miraculeusement, dans un royaume oublié et très surprenant. C'est à partir de là que le récit prend de l'ampleur. Une ampleur épique tout d'abord, puisque ce royaume est fortement militarisé, et que bien malgré eux nos amis vont être à l'origine d'une guerre de succession, qui se résumera à une bataille  inoubliable. Une bataille vraiment dantesque, avec des dizaines de milliers de combattants de part et d'autre. Mais, alors qu'on pensait l'histoire finie, on en vient aux fameuses mines du titre. Et là mes amis, je dois dire que j'ai beaucoup aimé ce passage. Je n'en dirai pas plus, mais sachez que c'est un excellent passage de roman d'aventures. Par contre la scène finale m'a un peu déçu, c'est une sorte de happy end dont l'auteur aurait pu se passer.

 

Il faut noter le rôle des femmes dans ce récit, à une époque où elles ne servent souvent pas à grand-chose dans la littérature. Ici elles sont au nombre de deux, et sont toutes les deux issues de l'ethnie que nos héros découvrent. L'une est une sorte de sorcière sans forme réellement définie, tellement vieille qu'elle a peut-être vu les débuts du monde, et l'autre est une jeune femme d'une beauté intense qui tape dans l'oeil, si l'on peut dire, du capitaine Good. Gagool, la première, jouera un rôle déterminant dans la découverte des fameuses mines du titre.

 

Dans l'ensemble c'est un roman qui inspire le respect, de par son ampleur épique, ses personnages surprenants, la force de son écriture, ainsi que des passages vraiment grandioses. Un vrai classique.

 

Bonus : Une quête, un trésor, des batailles épiques, un roi oublié qui revient prendre possession de sa couronne, ça ne te rappelle rien ?, me souffle Monsieur D. à l'oreille de son haleine douteuse. Bon sang, mais c'est bien sûr, Haggard aurait-il influencé un certain JRR Tolkien ? Le pas est vite franchi, mais je n'en dirai pas plus sur ce chapitre, je le fais déjà assez par ailleurs.

 

A noter qu'une adaptation en BD est en cours pour les plus feignants (le roman se lit cependant assez vite, disons entre 3 et 5 jours), et que vous trouverez mon avis à son sujet ici.

 

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


AUCUNE TOILE AUSSI LOINTAINE
La jaquette d’Aucune étoile aussi lointaine avait de quoi allécher : Depuis l’aube des temps, ils sont les rois de l’espace. Plus vite que la lumière, ils ouvrent des routes nouvelles, découvrent des mondes inconnus. [..] Voici l’histoire d’un enfant qui devient un homme en brisant les chaînes de son propre destin. Inspirée des mythes marins et des aventures à la Conrad, une aventure qui retrouve le ton de la légende... Mazette ! Serait-ce donc le nouvel Hypérion ? Dans ce roman très ambitieux, Serge Lehman (F.A.U.S.T.), chef de file de la SF française, nous propose de suivre les tribulations d’Arkadih, jeune prince qui rêve de partir sillonner les routes de la galaxie. Son obstination et une petite voix mystérieuse vont transcender ses fantasmes et le lancer aux trousses d’un étrange objet de métal, émanation du Mal absolu. Arkadih va croiser des races sapiens exotiques, lier sa vie à quatre femmes très différentes et devenir une véritable légende de son vivant, au cours d’une odyssée qui durera 9 000 ans. L’écriture est presque maîtrisée, on retrouve en effet des résonances de récits mythiques et mythologiques. La force du roman réside dans la description des doutes qui habitent Arkadih tout au long de son périple à travers la galaxie. Les paradoxes temporels gagneraient cependant à être mieux décrits et développés. Ceci n’est pas un chef-d’œuvre, mais déjà un bon roman, ce qui est rare. Lehman est un véritable écrivain. La SF française existe, faites-le savoir.

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://www.livredepoche.com/sites/default/files/styles/cover_book_focus/public/media/imgArticle/LGFLIVREDEPOCHE/2012/9782253164753-T.jpg

 

Son nom est Corvus. Il deviendra un grand roi. Vingt-trois ans ont passé depuis que les Macht ont retrouvé le chemin de leur foyer après la lutte contre l’Empire Asurian. L’homme qui dirigeait cette armée, Rictus, est maintenant un capitaine mercenaire âgé et fatigué. Il ne souhaite rien d’autre que poser sa lance et devenir le fermier que son père était. Mais le destin ne voit pas les choses de cette façon. Un jeune chef de guerre, stratège de génie, prend la tête des mercenaires et défie les nations. Son nom est Corvus. Les rumeurs prétendent qu’il n’est pas seulement humain. Il deviendra un grand roi.

 

Corvus est le second tome d'un cycle de fantasy épique écrit par Paul Kearney, entamé par 10 000 - au coeur de l'Empire. L'une des caractéristiques de l'oeuvre de Kearney est que ces tomes peuvent se lire indépendamment, bien qu'il y ait des personnages récurrents. Ici c'est Rictus, qui après une longue campagne n'aspire qu'à retrouver la paix auprès des siens. Le vent du destin va l'emener sur une autre guerre, aux dimensions presque cosmiques, dont il ne sortira bien sûr pas indemne. 

 

Corvus est construit d'étrange façon. Une première partie, presque la moitié du bouquin, est faite de discussions autour de Rictus, avant de basculer, presque subitement, dans l'action pure et dure, jusqu'à la fin ou presque. Il s'agit bien de fantasy épique, puisque les stratégies militaires y sont largement décrites, rendant les batailles extrêmement vivantes. Mais à côté de cette dimension se trouve un côté tragique, au sens classique du terme, puisque Rictus va être touché dans sa chair (et même la chair de sa chair) au cours de cette guerre. Les personnages revetus d'une aura légendaire vont d'ailleurs descendre de leur piédestal. Cette ambiance très particulière est renforcée par le background très inspiré du decorum de l'Antiquité romaine : nombre d'éléments (noms propres, termes techniques, organisations politiques) s'y réfèrent. 

 

Un autre élément intéressant est la multiplicité des points de vue ; nous sommes du côté de Rictus et Corvus, mais aussi de celui de leurs ennemis, de la famille de Rictus qui l'attend, etc. Pas mal pour bien comprendre la mécanisme de la narration.

 

Personnellement je ne suis pas trop preneur de récits guerriers, où l'adrénaline et le sang remplacent tout autre moteur narratif. Je dois cependant reconnaître que Paul Kearney a une belle écriture, très évocatrice et d'une puissance rare. A lire si vous aimez le genre. A noter que le roman possède en annexe une carte du monde de Kuf (beaucoup plus grand que ne le laisse entendre le cadre de ce roman) ainsi qu'un glossaire des termes militaires spécifiques et des divinités (inventés par Paul Kearney).

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Séries TV

Nous vous proposons une rapide présentation des principaux personnages de The X-Files. Attention, spoilers inside...

 

Fox Mulder
Recruté par le Bureau après avoir étudié la psychologie à Oxford, l'Agent Spécial Fox Mulder montra
une inclination particulière vers l'excentricité dès ses débuts. Sa monographie réalisée très tôt sur les tueurs en série et les sciences occultes a permis d'arrêter un meurtrier célèbre. Il était suivi de près par le FBI quand il s'est tourné vers le paranormal. Convaincu par une expérience de régression hypnotique que sa sœur Samantha fut enlevée par une puissance inconnue quand ils étaient enfants, il devint obsédé par la découverte de la vérité cachée dans les Dossiers non classés, où atterrissent tous les cas extraordinaires, inexpliqués ou surnaturels. Le choix de Mulder de travailler sur les Dossiers non-classés n'était peut-être pas tout à fait sa volonté. L'Homme à la Cigarette, homme de paille du Syndicat, a suggéré de placer l'agent là où il pourrait être contrôlé. Ils n'ont jamais tué Mulder car il est très utile pour propager les mensonges qu'ils souhaitaient répandre.

 

Du fait de son métier et de sa passion pour la vérité, Mulder vit seul, connaît quelques aventures sans lendemain qui rendent Scully jalouse. Tout ce qu’on sait de sa vie privée, c’est qu’il lit régulièrement Playboy et grignote des graines de tournesol. Son humour est assez pince-sans-rire, et il veut croire, envers et contre tout parfois.

Le style de vie spartiate et besogneux de Mulder l'a éloigné de ses parents. Il découvrit finalement le secret à propos de sa sœur. Après la résolution de ce problème, Mulder lui-même devint un Dossier non-classé lorsqu'il fut enlevé par un vaisseau spatial. Sa quête de la vérité l'a amené au plus grand des sacrifices : son départ du FBI et sa séparation d'avec Scully et leur enfant.

L’interprète de Fox Mulder, David Duchovny (prononcer Doukovni), était déjà un chevronné des plateaux de télé et de cinéma lorsque la série a débuté. Il collectionne les rôles de troisième zone tels Kalifornia ou Beethoven. Et fut un étonnant transsexuel du FBI (déjà) dans la série-culte Twin Peaks de David Lynch. Son humour et son charme explosent dans X-Files, avec peut-être une nouvelle facette de son talent ; Duchovny a en effet co-signé le scénario original de plusieurs épisodes, et s’intéresse de près à la réalisation. pendant la longue pause sur la série, il enchaîne les succès de la comédie (Zoolander, Evolution, où il est aux prises avec... des extra-terrestres !) au thriller (Full frontal, de Soderbergh). Un temps pressenti pour incarner Hulk dans le second épisode au cinéma, il rencontre à nouveau le succès avec la série Californication, centrée sur le sexe, puis sur Aquarius, où il incarne un flic sur les traces de Charles Manson...

 

 

Dana Scully

L'Agent Spécial Dana Katherine Scully n'est pas seulement un docteur en médecine spécialisée en médico-légal, mais aussi une personne qui s'accroche à la raison ; elle pense qu'il y a une explication scientifique derrière chaque Dossier non-classé. Ses croyances ont été mises à rude épreuve, et elle a vu des choses (en travaillant sur ces dossiers) que ni la Science ni la logique ne pourraient justifier. Elle a même commencé à croire en l'existence des extra-terrestres. Contre le désir de ses parents, Scully, en sortant de l'Ecole de Médecine, intégra Quantico, où elle étudia durant 2 ans dans l'Académie du FBI. En sortant elle fut assignée à travailler aux côtés de Mulder sur les Dossiers non-classés, avec pour objectif de discréditer ses théories abracadabrantes et audacieuses.

 

C'est une fervente catholique, ce qui rend la psychologie de Scully encore plus intéressante. Au fil des années, elle a donné plus que sa propre vie pour ces Dossiers. Scully fut enlevée et sera retrouvée dans le coma dans un hôpital ; pendant son inconscience au seuil de la mort, elle rencontre son père disparu depuis peu. Cet épisode (Coma) est l’un de mes préférés, de par sa poésie, sa sensibilité. Il a d'ailleurs été réalisé par Gillian Anderson, l'interpète de Scullyn, elle-même. après un retour mystérieux, fut rendue fertile (alors qu'elle était stérile) par des expériences que l'on a supposé avoir été pratiquées sur elle. Elle découvrit alors qu'un implant informatique a été fait à la base de son cou. Son extraction provoqua la déclaration d'un cancer. La maladie connut une rémission avec l'implant d'une autre puce informatique. Elle réussit à trouver son partenaire, qui avait été enlevé, et trouva même le moyen de le ramener à la vie après qu'il ait été lui aussi soumis à des expériences extra-terrestres. La médecine, cependant, ne s'explique toujours pas comment Scully tomba enceinte après des années de stérilité. Bien qu'elle et Mulder craignaient le pire, leur fils William est né humain et en bonne santé. Comme ils commençaient à se faire à l'idée que le bébé fût le fruit d'une fécondation naturelle, des preuves mystérieuses prouveraient que William est encore plus qu'un miracle qu'ils ne l'imaginaient. Dans la saison 10 Scully est à nouveau touchée de près dans sa chair, ce qui constitue le véritable fil rouge de cette saison.

Scully, elle, n’a pas été traumatisée pendant son enfance, mais pendant sa collaboration avec Mulder. Elle est enlevée par des êtres au grand crâne et aux yeux sombres qui la soumettent –apparemment- à un examen médical. Totalement dévouée à son travail au FBI, Dana n’a pas de vie privée. On ne lui connaît pas de vice ; à peine la voit-on fumer dans un épisode de la troisième saison. Médecin de formation, c’est souvent à elle que revient la tâche ingrate de l’autopsie-dissection, ce qui donne parfois des scènes assez gore. Il est à noter qu’au début de la série Scully cherchait systématiquement une explication rationnelle à tout ce à quoi elle était confrontée ; au contact de Mulder elle a appris à croire (ou du moins envisager) presque tout. Comme Mulder, elle a souffert. Son père, tout comme sa sœur, sont assassinés, cette dernière prenant en plein cœur une balle qui lui était destinée.

 

La Fox, firme productrice du phénomène, voulait une grande blonde de 26 ans toute en jambes pour le rôle de Scully ; c’est finalement Gillian Anderson, une rousse de moins d’1 mètre 70, qui remporte le jackpot (comme elle n’avait que 22 ans, elle a dû tricher de 5 ans pour participer au casting), enthousiasmant Chris Carter lui-même. Actrice de théâtre, elle n’avait jusqu’alors fait que des apparitions mineures dans des sitcoms. D’entrée, elle montre un jeu d’excellente facture, pour devenir phénoménale lors de la 3ème saison. Gillian Anderson a scénarisé et réalisé un très bon épisode de la série : "Existences" (S7E17). Elle tourna dans des productions diverses, avec en point d'orgue un second rôle très convaincant dans Le Dernier roi d'Ecosse aux côtés de Forest Whitaker et James Mc Avoy. Mais sa carrière est surtout à la télévision, dans la saison 1 de Hannibal, et dans The Fall, dont elle est l'héroïne.

 

Walter S. Skinner
Ex-Marine avec un sens aigu du devoir, le Directeur adjoint de Bureau Walter Skinner se montre parfois peu patient avec les méthodes d'investigation peu orthodoxes de Mulder. Plus d'une fois il a prévenu les deux agents que leurs enquêtes s'aventuraient dans des contrées dangereuses. Il a également été forcé de fermer leur Service, mais l'a réouvert par la suite de sa propre autorité.
Skinner semble être pris entre deux feux : les Agents Mulder et Scully d'un côté, et l'Homme à la Cigarette de l'autre. De fréquentes visites de ce dernier placent Skinner comme un autre laquais du Syndicat, mais ses efforts en faveur de Mulder et Scully "à travers des réseaux non-officiels" démontre son intérêt pour les agents et leur travail. Cependant, Krycek a prouvé que le Directeur adjoint ne peut jamais être exclu des jeux de pouvoir. L'ex-Agent Krycek possède la console qui peut augmenter la densité de nanomachines dans le système sanguin de Skinner, le tenant à sa merci. Bien qu'il n'ait jamais été convaincu par les théories extra-terrestres de Mulder, Skinner est étonné de voir une lumière brillante et fut témoin de la disparition de ce dernier dans Requiem (7x22). Il fut rempli d'émotions contradictoires, comme il le dit plus tard à Scully en lui contant les événements. "On me demandera ce que j'ai vu", dit-il. "Et je ne peux nier ce que j'ai vu. Je ne le ferai pas."

Le directeur-adjoint Skinner prend de l’importance au fil des épisodes, en même temps que son personnage s’affine. Son rôle est un peu ambigu au début, car il entrave les enquêtes de Mulder. Mais comprenant que celui-ci œuvre pour faire éclater la vérité, il décide de s’humaniser, allant jusqu’à intervenir physiquement face au Smoking Man et Mr X. Sa vie s’en trouvera menacée, sa carrière presque ruinée, mais le respect que lui marquent les deux agents finira par le préserver. On sait qu’il est tenté de croire les histoires rocambolesques que lui rapportent Mulder. Lors de la guerre du Vietnam, Skinner a vécu une expérience de voyage astral, expérience qu’il avouera à Mulder ; de plus, des éléments laissent à penser que Skinner occupait peut-être la fonction de Mulder quelques années auparavant.

 

 

Mitch Pileggi (Skinner) n’avait comme titre de gloire qu’un rôle intéressant dans la bonne série B d’épouvante Shocker. L’acteur, doté dans la vie d’un humour salace, se montre parfait dans la peau du directeur-adjoint du FBI, souvent impavide mais capable de sortir de ses gonds ou de douter lorsque sa moralité ou ses certitudes s’écroulent. Mitch Pileggi, «à fond» dans la série, a demandé à avoir une présence accrue dans celle-ci. Pendant la pause d'une dizaine d'années dans la série, il a fait son bonhommed e chemin dans des séries comme Sons of Anarchy et Grey's Anatomy.

 

 

Le très controversé Mr X (Steven Williams) est l'informateur de Mulder. On ne sait s'il est ce fameux représentant au Congrès ous 'il n'est qu'un intermédiaire, mais il distille de nombreuses informations à l'agent du FBI. L'acteur a tenu un rôle différent dans l’excellente série 21, Jump Street et n’est donc pas un inconnu pour le grand public des séries policières américaines.

 

 

John Doggett
L'Agent John Doggett intégra le FBI en provenance du Département de Police de la Ville de New York, où il travaillait comme détective à la Division des Fugitifs. Approchant toutes ses enquêtes avec scepticisme, il croit que tout peut être expliqué avec les techniques policières standard. Ce n'est donc pas une surprise qu'après seulement 5 ans au Bureau, il soit affecté par le Directeur Kersh à la direction du groupe spécial lancé à la recherche de Mulder. Bien que son enquête s'enlisât, Doggett mit un point d'honneur à résoudre l'affaire. Une maîtrise et un doctorat d'Administration Publique de l'Université de Syracuse prouvent la volonté de Doggett de se conformer aux dogmes du Gouvernement. Il est l'exemple parfait du succès rapide et de l'efficacité. Avant de travailler dans la Police, Doggett eut le grade de sergent dans l'Unité amphibie du Corps des Marines des Etats-Unis et joua un rôle dans la Force Multinationale de Maintien de la Paix pour le Développement du Liban. Après 6 ans dans l'Armée, il fut mis à la retraite avec des recommandations après avoir été blessé sur le Front.

 

Robert Patrick a une longue carrière au cinéma, mais c'est son rôle de robot tueur dans Terminator 2 qui lui permet de paser à la postérité.

 

Monica Reyes
Bien que née à Austin, Monica Reyes fut adoptée par un couple de Mexicains et grandit à Mexico. Elle n'a jamais identifié ses parents biologiques. Elle sortit en experte en folklore et mythologie de l'Université Brown, obtenant son bac et sa maîtrise en 4 ans. Après avoir envisagé une carrière académique, elle entra à Quantico en 1990. La première mission de l'Agent Reyes fut d'intégrer un groupe spécial qui enquêtait sur des suspicions de rituels sataniques. Aucune des charges n'était justifiée, et Reyes publia un rapport en 1992. Reyes servit alors à l'antenne du Bureau dans l'Etat de New York, où parmi ses dossiers figurait le kidnapping de Luke Doggett, 8 ans, fils de l'Officier de Police John Doggett. Le garçon fut finalement trouvé mort, mais aucun suspect n'a été appréhendé. En 1999, elle fut transférée au Bureau de la Nouvelle Orléans. Elle y resta jusqu'à ce que l'Agent du FBI -ex-flic- Doggett la convainque d'accepter un poste au Département des Dossiers non-classés à Washington, DC.

 

L'actrice Annabeth Gish est peut-être la moins connue de la bande, avec beaucoup de seconds rôles et une présence régulière dans des séries comme Brotherhood et Flash Forward.


 

Smoking/Cigarette/Cancer Man

Au fil des épisodes Mulder découvre que son père, savant fonctionnaire, a été profondément impliqué dans des affaires troubles avec Smoking Man, qui est le membre le plus "visible du "Syndicat", ce groupe d'hommes d'influence qui tire les ficelles dans l'ombre...Peut-être même ce dernier a-t-il été un proche de la famille Mulder ?

 

L'acteur canadien William B. Davis a fait une longue carrière dans les séries fantastiques américaines : Supercopter, Andromeda, Smallville, Supernatural, Continuum. Non-fumeur, la production a dû lui confectionner des cigarettes sans tabac pour les soins de la série. Il est par ailleurs porte-parole de l'association anti-tabac canadienne.

 

Plus tard apparaîtra le Directeur Alvin Kersh (James Pickens Jr), encore moins paternaliste que Skinner. Autour de ce petit monde gravitent une galaxie de personnages au passé et aux motivations troubles, tels les agents Krycek (complice du Cancer Man, assassin du père de Mulder, puis complice de celui-ci), Spender (fils du Cancer Man) et Follmer, Directeur adjoint comme il se doit très ambigü et ancien amant de Reyes. La famille des deux agents Mulder et Scully joue aussi un rôle non négligeable. Nombre de ces personnages perdront la vie au fil des saisons, et les ambigüités de certaines de ces disparitions ont permis aux scénaristes de multiplier quiproquos, fausses pistes et renversements de situation parfois vertigineux.

 

Kami et Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://www.editionsduchatnoir.com/images/lamento.jpg

 

Acheté lors d'une mini-convention du fantastique dans une librairie de la banlieue lilloise, ce collectif a enfin été lu par votre serviteur. Et encore il s'en est fallu de peu, tant la lecture de la nouvelle traduction du Hobbit et d'une série de romans noirs appelaient mes mains et mes yeux de leurs cris pressants.

 

Qu'en est-il donc ? Eh bien autour d'une prise de notes collectives, huit jeunes auteurs de la SFFF se sont pris au jeu d'écrire des récits plus ou moins courts sur le thème de la musique. Je ne vais pas vous parler de chacune des nouvelles, simplement faire un petit focus sur celle qui m'ont semblé les plus marquantes. Entre fantasy et récits fantastiques victoriens, chacun(e) a donné son interprétation. J'aurais pu mettre "chacune", car la gent masculine ne compte qu'un seul musicien, en l'occurrence Stéphane Soutoul, dont je vous ai déjà parlé ici et .

 

A tout seigneur, tout honneur, c'est lui qui ouvre ce recueil, avec un récit dans la lignée de ceux que j'ai pu lire. Dans une histoire où secrets de famille et immortalité se croisent dans une ambiance à la fois romantique et victorienne, il nous régale de sa plume élégante.

 

Dans That's a long way to Hell, Marianne Gellon nous met dans l'esprit d'un chanteur d'un groupe de metal, aux prises avec une drôle de groupie... Au-delà de la connaissance évidente du monde de la musique, j'ai beaucoup aimé la nervosité de l'écriture, comme écrite sous ecstasy, qui donne un récit dont on ne se détache pas.

 

Vanessa Terral propose une enquête d'Hélianthe Palisède, sorte de détective du paranormal. On sent que l'univers du personnage est bien rôdé, avec ses sidekicks et ses modes de fonctionnement (et de déplacement). L'avantage c'est qu'on rentre dedans sans problème, il n'y a pas de soucis de compréhension.

 

Les deux dernières nouvelles sont presque des novellas. Comptant chacune 60 ou 70 pages, elles permettent au lecteur de s'immerger dans leurs univers respectifs. Ca tombe bien, ce sont des récits de qualité.

 

Dans Salve Regina Stellarum, Angélique Ferreira nous conte la destinée de Till, un Elfe (presque dans le sens où l'entend Tolkien) qui se retrouve propulsé dans un autre monde. La qualité de l'écriture est là encore très présente.

 

Dans La Clef musicale, Bettina Nordet met en miroir deux époques, la Renaissance française et la Révolution française, avec un personnage inattendu, un Ange de la Mort, qui se retrouve à nouer des relations très particulières avec des mortels...

 

Vous l'aurez remarqué, je ne parle que très peu de la place de la musique dans ces récits. Ceci afin de ne pas trop spoiler, mais sachez qu'elle a sa place dans tous, qu'elle soit très discrète ou le moteur principal.

 

C'est donc une partition variée, riche de ses notes, que nous a invités à lire Cécile Guillot, éditrice et directrice de l'ouvrage.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Dans un Japon fantaisiste, des mots même de l’auteur, nous partons sur les traces du célébrissime rônin Miyamoto Musachi. En réalité, nous passerons plus de temps en compagnie de Mikeki, jeune fils de seigneur, devenu apprenti de Musachi suite au passage de ce dernier à la forteresse de son père. Se présentant sous la forme d’une quête initiatique, nous suivrons le duo sur 6 années durant lesquelles Mikeki tentera de trouver sa voie.


Malheureusement, ce roman n’est pas exempt de défauts. A son habitude, Thomas Day ne souhaite pas s’éterniser, et nous avons donc droit à des ellipses importantes. Là où l’on aurait souhaité de plus amples développements, comme l’entraînement rude de Musachi, la difficulté des conditions de vie qui auraient permis d’apprécier un peu plus les moments de repos, nous nous retrouvons avec une simple description lointaine des faits et gestes là où l'on aurait aimé les vivre avec Mikeki. De même, ce faible développement empêche de jouir plus longuement du style de l’auteur, qui possède une plume de platine puisque le silence est d’or. On se laissera donc facilement emporter par le lyrisme dont fait preuve Thomas Day, mais on ne pourra s’empêcher de noter la brièveté des descriptions et des actions, qui se traduit par des chapitres relativement courts qui ne dépassent pas la plupart du temps la dizaine de pages.


Le problème qui en découle est que l’on ne se sent pas en phase avec le héros, Mikeki. Puisque le développement des conditions de vie est parfois réduit au strict minimum, Day employant fréquemment des ellipses sur une ou deux années, on ne peut ressentir les émotions de Mikeki, seulement les lire. D’où un sentiment d’inachevé, d’un voyage initiatique auquel il manquerait des morceaux, qui a pour conséquence de nous donner l’impression d’une faible montée en puissance. Il en résulte également une interaction peu présente entre le maître et l’élève, qui passeront malgré tout de précieux moments ensemble, rendus cristallins par leur rareté en début de récit. Et l’on ne peut que regretter ce faible développement, qui a pour conséquence d’atténuer la personnalité des protagonistes. On y découvre en effet Musachi présenté comme un surhomme, autant par ses prouesses techniques que par sa sagacité. Quant à ses enseignements, et sans critiquer l’auteur, ils se révèlent malgré tout peu profonds, mais surtout, la plupart du temps, placés peu élégamment, à la manière d’une morale dans une fable. On aurait apprécié plus de subtilité de ce côté-là, mais c’est néanmoins un plaisir de découvrir une partie de l’enseignement de Musachi.


Au final, c’est un sentiment d’insuffisance qui prédomine. Le principal point noir provient de la volonté de brièveté alors que certaines situations auraient mérité plus de développement. Et malgré la critique d’apparence négative, ce fut une lecture plaisante à défaut d’être réellement excitante.


GiZeus.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Livres


Tout ce que Gavril Andar connaissait de la vie était le climat ensoleillé du Sud, sa mère si belle et son amour de la peinture. Jusqu’à ce que son existence paisible vole en éclats à l’arrivée d’un groupe de féroces guerriers des clans du Nord. Là-bas est mort le père qu’il n’avait jamais connu : l’homme qui gouvernait sur le royaume hivernal d’Azhkendir, et dans les veines duquel coulait le sang brûlant du Drakhaoul, a été assassiné par ses ennemis. C’est ce sang qui va sceller le destin du jeune Gavril. Amené de force à Kastel Drakhaon, il est prisonnier de ces terres cernées par les glaces. On attend de lui qu’il venge la mort de son père, sous l’œil attentif de ceux qui, dans l’ombre, guettent l’occasion de bouger leurs pions contre lui. Mais Gavril, lui, lutte pour garder son cœur et son âme humaine, et pour retenir les sombres instincts qui menacent de s’emparer de lui. Car devenir Drakhaon comme son père ne signifie pas seulement accéder au trône d’Azhkendir, mais aussi changer… d’abord de manière subtile, pour ensuite devenir un être d’une puissance et d’une aura extraordinaires. Devenir un guerrier-dragon… et puiser dans le sang d’innocents pour survivre !

Ce premier tome d’une trilogie de fantasy est intéressante à plus d’un titre. Premièrement Sarah Ash se démarque de l’ensemble de la production du genre en proposant un univers absolument pas éloigné du nôtre. Les héros boivent de la vodka, parlent d’aller faire un tour en Francia, et la plupart des noms sont à consonance slave, russe la majeure partie du temps. Un parti-pris étonnant, mais qui du coup n’oblige pas le lecteur à un apprentissage parfois difficile des noms. Le récit prend pied entre trois royaumes liés entre eux par des jeux d’alliances, de rivalités ou de ressentiments, exactement comme l’Europe des XVIII-XIXème siècles. Le personnage central du récit est donc Gavril, un prince qui s’ignore et qui possède un pouvoir terrifiant. Sarah Ash en fait un personnage de prime abord tout à fait ordinaire, puis progressivement torturé lorsqu’il prend conscience de ce pouvoir et de ce qu’il implique. J’ai trouvé le passage de sa transformation plutôt réussi, subtil. Ce premier tome met en place de nombreux éléments sur cet échiquier géopolitique : il y a une dizaine de personnages principaux ou secondaires importants. Certains disparaissent dès la fin de ce premier tome, mais il en reste suffisamment pour que la suite soit correctement distribuée. A ce titre, l’épilogue du premier tome est intéressant, et assez surprenant, je n’avais rien vu venir. L’écriture de Sarah Ash est agréable, elle a un style assez clair permettant de suivre le récit sans se sentir perdu. Sauf à une ou deux occasions, où elle se permet un « saut » narratif un peu déstabilisant.

Les personnages sont nombreux, diversifiés, mais je n’ai pas vraiment senti d’empathie pour eux. J’aurais aimé un plus grand approfondissement de leurs personnalités, de leurs pensées intérieures… A la fin de cette première partie, de nombreuses questions demeurent, et nul doute qu’elles trouveront leur réponse par la suite. Cependant, si vous êtes amateur de fantasy, que la magie et les dragons vous attirent, ce roman devrait vous intéresser. A noter que les trois romans composant cette trilogie ont été originellement publiés en France aux Editions Bragelonne.



Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

La fin du monde ne survint pas en l’an de grâce 1420. Pourtant, bien des signes l’avaient présagée. Les sombres prophéties des chiliastes ne s’accomplirent pas. Ils avaient annoncé la fin des temps avec précision : en février de l’an 1420, le lundi suivant la Sainte-Scolastique. Mais voilà… le lundi passa, vint le mardi puis le mercredi… et rien. Le Temps du Châtiment et de la Vengeance précédant la venue du royaume de Dieu n’advint pas. Mais, pour sûr, on ne s’ennuyait point ! C’est ce que pensait Reinmar von Bielau, surnommé Reynevan, un savant herboriste lié aux puissants de l’époque, espion et magicien à ses heures. Ce jeune homme, épris de la belle et fougueuse Adèle, l’épouse d’un seigneur silésien vivait des moments de passion inoubliables. Jusqu’au jour où les amants furent surpris par les frères du mari trompé. Ce fut le début des ennuis pour Reynevan…

 

Andrzej Sapkowski s'est mondialement fait connaître pour sa saga du Sorceleur, qui racontait les aventures d'un chasseur de monstres confrontés à la fin de son monde. Cette Trilogie hussite, postérieure à son oeuvre majeure, propose un cadre assez différent. Les aventures de Reynevan prennent pied dans un cadre historique très connu en Pologne, le pays de son auteur, aux prémices d'un conflit que l'on appela les guerres hussites, opposant pendant près de 15 ans l'Eglise catholique locale aux partisans de Jan Hus, théologien tchèque favorable à une réforme de l'Eglise.

 

Les tribulations de Reynevan, bientôt rejoint par Charley, un garde du corps aux connexions surprenantes, et par Samson Miel, un colosse aux origines nébuleuses, l'amèneront à se retrouver mêlé à ce conflit naissant, mais aussi à côtoyer des personnalités dont l'action pourraient bien changer la face du monde...

 

Cette Trilogie hussite, dont pour l'heure seule le premier volet est arrivé jusqu'à nous, est l'occasion pour Andrzej Sapkowski de montrer l'étendue de son érudition en termes d'ambiance médiévale. Nous avons ainsi droit à de longues descriptions des ambiances des villes, des villages de l'époque, mais aussi de la tenue de différents protagonistes, jusqu'au bout parfois de leurs chaussettes, pour peu qu'elles aient existé. Il y a de nombreux petits passages en latin, afin de montrer qu'il s'agissait alors plus ou moins de la langue commune de nombreux peuples européens, au sein des personnes relativement éduquées cependant. Des descriptions presque ad nauseam, qui risquent de faire décrocher la lectrice ou le lecteur, dans l'attente d'une avancée significative du récit. A côté de cela la magie fait irruption de manière presque brutale et sporadique, et Sapkowski s'y montre très à l'aise également, au cours de passages assez puissants. A ce titre le personnage de Huon von Sagan en est presque le plus intéressant du lot, et celui du grimpereau, plein d'énigmes.

 

Au final ce premier tome de la Trilogie hussite se révèle un roman dense, très dense, qui nous présente une période très troublée de l'Histoire européenne, avec beaucoup de noms, d'évènements à assimiler. Et un trio de héros qui semble ne pas trop savoir ce qu'il fait là... Un peu comme le lecteur...

 

Spooky

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