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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Résultat pour “le seigneur des anneaux le retour du roi

Publié le par Spooky
Publié dans : #Reportages

http://www.lyonbeefsteakclub.com/wp-content/uploads/2012/06/salon-du-vampire1.jpg

 

Ce week-end a donc eu lieu le deuxième Salon du vampire, auquel j'ai participé. Au cadre chaleureux et étriqué de la librairie Le Bal des Ardents, dans le vieux Lyon, a succédé la Médiathèque municipale de Meyzieu, ville de la banlieue lyonnaise. Le cadre est idéal, spacieux, bien éclairé, fonctionnel. Une salle, à proximité du hall d'accueil, est d'ailleurs conçue pour recevoir des conférences ou des spectacles. Nous avions prévu environ 80 places assises, lesquelles se sont progressivement remplies au fil de l'après-midi du samedi. En termes de fréquentation, ce fut donc un succès, la partie conférences étant gratuite.

 

http://www.herault-arnod.fr/IMG/jpg/1-MEYZIEU.jpg

 

Cette année le Salon avait comme thématique Dracula, oeuvre -presque- fondatrice de tout un pan de la littérature imaginaire, et dont on a fêté cette année le centenaire de la mort de l'auteur, Bram Stoker.

 

Les travaux ont commencé à 14h. Après une brève introduction par Adrien Party, président de l'association The Lyon Beefsteak Club et organisateur en chef, c'est Alain Pozzuoli, essayiste et biographe, qui nous a raconté par le menu la vie et l'oeuvre de Bram Stoker.

 

Devant un auditoire déjà conquis, il a passé le relais à Jean Marigny, universitaire, essayiste et auteur d'une thèse marquante sur le sujet. Celui-ci a dressé le panorama de l'héritage littéraire, fort étoffé, de Dracula.

 

 

 


 

A 15h45 une première pause a permis aux intervenants et aux visiteurs de se restaurer, mais aussi d'acquérir quelques ouvrages sur le sujet (librairie Colibris), mais aussi d'autres dans le genre plus vaste de l'imaginaire, avec ActuSF. Ils pouvaient également se faire dédicacer des ouvrages des conférenciers.

 

Un peu plus tard le cycle s'est continué par une table ronde, où les deux premiers conférenciers ont été rejoints par Jean-Michel Ropers, acteur et réalisateur passionné du genre, entre autres, Nicolas Guépin, comédien et metteur en scène de théâtre, et Jérémie Fleury, illustrateur jeunesse, qui tous ont adapté l'oeuvre maîtresse de Stoker. Le thème ? "Adapter Dracula", bien sûr. La table ronde fut rythmée par Adrien Party et votre serviteur, qui n'ont hélas pas pu poser autant de questions que ce qu'ils avaient prévu ; cependant les échanges furents passionnés et passionnants. Trois quarts d'heure plus tard, la place fut laissée à Simon Sanahujas et Gwenn Dubourthoumieu, qui ont relaté leur voyage en Roumanie et en Angleterre, sur les traces de Dracula. A noter que leur exposé fut illustré par certaines de leurs photos, qui furent projetées derrière eux. Je vais revenir ultérieurement sur toutes ces personnes, bien évidemment.

 


 

A 17h30 le cycle de conférences fut clos, laissant la place à un nouveau temps de pause. Les plus courageux eurent droit à une deuxième ration de vampires, avec la diffusion de deux films : le premier s'appelle Whitby, la ville de Dracula, écrit par Alain Pozzuoli et réalisé par Jean-Michel Ropers ; tous deux ont brièvement introduit la projection dans la salle du cinéma attenant à la Médiathèque.

 

Après une courte pause, c'est au tour du Bram Stoker's Dracula, film de Francis Ford Coppola, d'être diffusé. Je vous en reparlerai dans une autre note, mais toutes ces adaptations ont mis en perspective le roman de Bram Stoker de façon très intéressante.

 

La soirée se termina aux alentours de 23h ; rendez-vous était pris pour le lendemain après-midi...

 


 

Sous une pluie battante, les plus valeureux se rendirent dans le vieux Lyon, au théâtre l'Acte 2, pour assister à une représentation de... Dracula (non non, je n'ai pas fait d'indigestion !) par la compagnie lyonnaise Broutille et Compagnie. Avec la mise en scène de Nicolas Guépin, donc, lequel joue dans la pièce en compagnie de deux autres jeunes acteurs, lesquels se sont répartis l'ensemble des rôles. Arrêtons-nous un peu sur cette pièce.

 

Comme je l'ai indiqué, seuls trois comédiens interviennent pour interpréter la dizaine de personnages principaux et secondaires. Une performance plutôt réussie, d'autant plus que l'un des comédiens est une jeune femme à la fois fine et délicatement galbée. Mais par le jeu des costumes, des masques, des attitudes, elle interpète des personnages masculins sans coup férir, secondée par des voix enregistrées. Pour représenter Dracula, par exemple, un masque grimaçant et quelques contorsions ont suffi, génie du metteur en scène. Pour pallier à la taille réduite de la scène, la représentation s'est déroulée dans la pénombre, avec comme seules sources de lumière, deux lampes de bureau blafardes (idéales pour revenir à une époque victorienne), un video projecteur, ainsi que divers effets stroboscopiques sur un côté.

 

 

 

Cette pénombre par contre a pu inciter les spectateurs à un certain assoupissement, de plus l'effet stroboscopique, relativement violent, n'étant pas forcément agréable pour les personnes aux yeux fragiles. Une partie des scènes se rédroulait d'ailleurs derrière un rideau, avec des ombres chinoises assez précises et évocatrices. Par le biais de la projection de commentaires du style "Lettre de Mina Harker à Lucy Westenra, 15 septembre" et de certaines voix enregistrées, l'utilisation des unités de temps était intelligemment posée. Les trois comédiens sont assez bluffants. Voilà pour le positif, essentiellement sur le plan technique.

 

Dans le champ du négatif, il y a certains choix narratifs. Il manque en effet tout le début du roman, comme la nouvelle L'Invité de Dracula (adaptée en film inachevé par JM Ropers, d'ailleurs), ou encore l'origine de la condition de Dracula. Une scène cruciale a été supprimée également, lorsque Mina Harker, une fois mordue par Dracula en Angleterre, déclare qu'elle est damnée. Mais pour le reste, la fidélité est là. Le gros souci, à mon sens, est sur le choix du rythme. Nicolas Guépin a laissé quelques séquences longues, sans véritable intérêt. La pièce atteint ainsi les deux heures de durée environ, alors qu'à mon avis elle aurait tenu en moins de 90 minutes sans perte de sens. On cemprend tout de même l'ensemble de ce qu'il se passe, ce qui n'est pas toujours le cas dans une pièce de théâtre, y compris une adaptation.

 

C'est donc sur le coup de 18 h que s'est achevé ce Salon du Vampire consacré à Dracula.

 

Un petit retour sur les différents intervenants, comme promis.

 

Il y avait donc Simon Sanahujas et Gwenn Dubourthoumieu, respectivement écrivain et photographe, qui ont relaté leur voyage sur les traces de Dracula. Il en résute un ouvrage, édité aux Moutons électriques, qui mêle textes et photos.

 


 

Jérémie Fleury est un tout jeune illustrateur, diplômé de l'Ecole Emile Cohl à Lyon, qui propose, avec l'aide de Dominique Marion (adaptateur), sa vision "pour enfants" de Dracula. En préparant le Salon, je suis allé sur son site, où j'ai été scotché par sa technique et son talent. Cerise sur le gâteau, le garçon est charmant. Mon coup de coeur du salon.

 

Nicolas Guépin a des faux airs de Chrstian Bale, le dernier interpète de Batman en date (tiens, une chauve-souris...). Avec deux autres acteurs il forme la compagnie Broutille et Compagnie. J'espère qu'il saura trouver d'autres astuces de mise en scène pour affiner son adaptation du chef d'oeuvre de Stoker.

 

Jean-Michel Ropers est un petit bonhomme bien en chair, qui a des idées bien arrêtées sur la création, cinématographique en particulier. Un véritable personnage, avec lequel la discussion tourne vite à la passion et à la controverse. La vision qu'il donne de la petite ville de Whitby dans son documentaire est vraiment intéressante, et procure incontestablement envie de découvrir ce port de pêche aux confins de l'Angleterre et de l'Ecosse.

 


 

En tant que membre de l'organisation, j'ai pu passer du temps avec toutes ces personnes, qui se sont montrées très abordables et sympathiques, et avec lesquelles j'ai pu avoir des conversations informelles sur leurs travaux, le cinéma, la littérature... Voilà. je tenais à saluer également Sarah, compagne d'Adrien, véritable tour de contrôle de l'association et de l'évènement, ainsi que Nicolas Delestre, lui aussi membre de l'association, qui n'a pas pu venir à la manifestation pour des raisons professionnelles (sauf à la projection de Dracula) mais étant présent au travers de ses gâteaux :)

 

Au final une excellente édition, très intéressante et assez complète sur le chapitre de l'oeuvre de Stoker. Quelques petits soucis matériels (météo capricieuse, transports en commun pas au top...) n'ont cependant pas entaché la qualité de l'évènement et (nous autres, de l'organisation, l'espérons), le bon souvenir des participants. Pour ma part je suis fier et heureux d'y avoir participé. J'espère vous avoir donné envie, au travers de ce compte-rendu, de venir à la 3ème édition, dont la date n'est pas encore fixée, mais dont je vous parlerai sans faute.

 

Spooky.

 

Si vous souhaitez voir encore plus d'images, je vous invite à aller faire un tour sur la page facebook dédiée à l'évènement (accès ouvert à tous, pour peu que vous n'ayiez pas bloqué facebook).

 


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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://psiland.free.fr/biblio/description/images/keel01.jpg

 

Je suis rentré récemment en possession, grâce à l'ami pierig, d'une partie de la bibliothèque d'un fondu du paranormal. Ne vous étonnez donc pas si certaines des prochaines notes contiennent des bouts de bizarre. Pour commencer ce défrichage, j'ai jeté mon dévolu sur un ouvrage relativement connu, peut-être le plus "grand public" de ce lot, l'oeuvre de John Keel, journaliste spécialiste du paranormal. Ce bouquin, écrit en 1991 et révisé en 2001, a d'ailleurs été adapté au cinéma avec Richard Gere dans le rôle de l'écrivain.

 

Oui, son rôle, car John Keel se met lui-même en scène dans ce compte-rendu d'un ensemble d'évènements bizarre s'étant déroulés dans les années 60 aux Etats-Unis. En effet Keel s'est rendu compte en 1966 qu'une ville de Virginie Ocidentale, Point Pleasant, était devenu une sorte d'épicentre d'apparitions d'OVNIs, de visites d'étrangers... étranges, et ainsi de suite. Keel, écrivain renommé, est chargé par Playboy (ben oui) d'écrire un article définitif sur le sujet des OVNIs. Le gros des témoignages recueillis par l'auteur entre novembre 1966 et décembre 1967 fait état de sphères brillantes, de cigares et de lumières ayant poursuivi des véhicules, des personnes seules ou des groupes. Mais aussi d'apparitions de grands oiseaux parfois affublés de corps (ou seulement de têtes) d'homme, que l'auteur surnomme Garuda, en référence à une créature fabuleuse des traditions hindouiste et bouddhiste ou encore l'homme-phalène, la phalène étant un papillon, ce qui est une appellation plus poétique. Mais il a noté également que les habitants de la ville et de ses alentours ont reçu la visite d'hommes étranges, tout habillés de noir, qui posent des questions au sujet des témoignages sur les OVNIs, incitant parfois les témoins à ne pas en parler plus. Ainsi sont nés les Men in black (hommes en noir)... Eh oui.

 

Plutôt que de faire un catalogue de ces apparitions, ce qui serait, convenons-en, relativement vain, que l'on soit ufophile et amateur de paranormal ou pas, Keel va plutôt essayer de s'attacher à ce qui pourrait se passer derrière. Selon lui beaucoup de ces témoignages pourraient être suggérés par une sorte de prédisposition collective, une sorte d'"air du temps" favorisant le signalement de tels évènements. Ils ont toujours eu lieu, mais on n'en parlait pas auparavant. Au milieu des années 1960, en pleine Guerre froide, la méfiance envers le gouvernement ou des organismes tels que la CIA était tellement forte que les langues se déliaient très facilement. Bien sûr, les autorités gardaient un silence curieux sur ces évènements, tentant, via l'armée notamment, de les étouffer en évoquant justement ceux d'en face ou des appareils militaires défectueux (je parle ici des OVNIs).


Mais, et c'est un point intéressant, Keel a pu remarquer que souvent les évènements ufologiques majeurs se passaient concomitamment à d'autres faits passés inaperçus, comme par exemple la disparition de personnes ou d'animaux (domestiques ou bétail), et même le saignement à blanc de ceux-ci, sans qu'aucune cause ne soit déterminée. Car Keel remarque que parfois les gens reçoivent la visite de personnes étranges, s'exprimant parfois avec difficulté, semblant avoir du mal à respirer ; ces hommes se font la plupart du temps passer pour des agents de recensement, des employés de compagnies de téléphone... ; pour l'auteur, il pourrait s'agir là de simulacres d'humains, créés par des extra-terrestres dans un but encore nébuleux. Et pour donner la vie à ces simulacres, ils auraient besoin de sang... Ce qui rapproche ces faits de la théorie vampirique, présente depuis des siècles, tout comme le signalement d'objets étranges dans le ciel. Parfois aussi la technologie s'y met. Les gens reçoivent des coups de téléphone au bout desquels ils perçoivent une respiration haletante, mais visiblement synthétique, des séries de bips ou autres bruits électroniques... Parfois des coups de fil semblent être passés par des personnes connues du destinataire, alors qu'il n'en est rien... Des poltergeists se manifestent aussi de manière périphérique à ces observations. Mieux encore, Keel a fait l'expérience étrange d'avoir une sorte de suiveur, quelqu'un qui savait avant lui ce qu'il allait faire, ou d'être confronté à des contactés qui pouvaient lui prédire son avenir, et ce de façon très naturelle.

 

Tout cela porte à croire que cette année-là, Point Pleasant est devenu une sorte d'Ikea du paranormal, ouvert jour et nuit et 7 jours sur 7, où nombre d'amateurs de monstres légendaires et de soucoupes volantes ont pu trouver chaussure à leur pied.

 

Lorsqu'un contact extraterrestre est assumé par le visiteur, il délivre dans la plupart des cas un message de paix. Keel remarque que celui-ci est vraiment dans l'air du temps. En effet nous étions à l'époque en pleine guerre groide, et les gens étaient très inquiets au sujet d'une menace nucléaire... Parfois les contactés étaient emmenés par un vaisseau spatial vers la planète Lanulos, situé dans la "galaxie de Ganymède" (sic, étant donné que Ganymède est un satellite de Jupiter...). L'un des émissaires de cette planète est Indrid Cold, un humanoïde fort poli, qui eut de nombreux contacts avec un ami de Keel.

 

Pour Keel, tous ces phénomènes sont liés. Développe-t-il réellement une théorie d'ensemble sur tout cela ? Pas forcément. En fait, il rapproche, comme il l'a fait avec la théorie vampirique, nombre de choses au phénomène ufologique. Ainsi nombre d'observations sont-elles faites après la vision de lumières clignotantes ; or il est prouvé, depuis la fin des années 1940, que l'effet stroboscopique peut générer des états de transe et d'hypnose. Le cerveau peut alors percevoir des choses, programmées d'une façon ou d'une autre, en ayant la certitude absolue qu'elles sont vraies, mais qui ne le sont en réalité pas. De même il est arrivé qu'après des expériences de ce genre, accompagnées ou non de substances hallucinogènes, des personnes se retrouvent en résonance avec l'univers entier, en phase, et arrivent à transcender leur nature, à voir leur QI augmenter et deviennent des personnages importants. Il en serait de même pour des personnes embrassant la prêtrise, après une illumination.

 

J'avoue que le passage où Keel déploie ces théories, par ailleurs de façon assez confuse, ne m'ont pas convaincu. En gros les aliens sont partout, depuis la nuit des temps, et sont responsables de tous les évènements majeurs, et même de certaines destinées personnelles remarquables. La théorie du complot. En plein. Une idée renforcée par celle, de plus en plus largement répandue aux Etats-Unis dans les années 1960, que beaucoup de hauts fonctionnaires ont été remplacés par des extraterrestres. Et hop, la légende du changelin au passage. 

 

En tous les cas, un évènement survenant en décembre 1967 constitue le point de convergence de toutes ces histoires. Un pont routier à proximité de Point Pleasant cède, entraînant dans l'Ohio une quarantaine de personnes, dont un bon nombre ont été témoins de ces étranges phénomènes l'année précédente... Comme si on avait voulu faire disparaître des témoins gênants ou comme si leur vision était annonciatrice de leur mort prochaine... Et bien sûr, il y eut un arrêt net des rencontres du troisième type à Point Pleasant après ce drame... Cet évènement, Keel en avait entendu parler en amont, mais sans que soient précisés réellement le lieu, la nature de la catastrophe ; et par recoupements, il était arrivé à d'autres conclusions. Mais c'est bien cet évènement-là dont les contactés avaient été informés. Que l'on croie à tout cela, avouez tout de même que cette coïncidence est troublante...

 

Keel écrit assez bien, ce qui rend son ouvrage assez intéressant à lire. Mais il semble que même au cours de sa révision de 2001, il n'ait pas pris le soin de réellement réviser l'ensemble. Car il y a des redites, et nombreuses. Et puis Keel semble ne pas vraiment classer ses observations, il ne sépare seulement que l'homme-phalène et les OVNIs...

 

L'ouvrage est complété par une série de notes sans doute préparées par le préfacier, Pierre Lagrange, lui-même spécialiste des phénomènes paranormaux. Des notes intéressantes, qui précisent les sources des évènements présentés (car tous n'ont pas été racontés directement à Keel, ou ne se sont pas passés à Point Pleasant...). Mais elles perdent une partie de leur impact car dans le corps du livre il n'y a aucun renvoi, ni même aucun avertissement relatif à l'existence de ces notes. Si l'on ne parcourt pas l'ensemble du volume en préambule à sa lecture et si l'on ne fait pas des allers-retours pour vérifier si l'on ne loupe pas une note intéressante -ce qui serait déjà une source d'irritation chez un lecteur lambda-, on ne les lit pas de façon efficiente. Un gros mauvais point pour l'éditeur donc (les Presses du Châtelet) pour ce manque de professionnalisme...

 

Au final, la lecture est intéressante pour qui veut en savoir plus sur les évènements de Point Pleasant, mais l'auteur ne fait pas vraiment preuve d'organisation dans son plan, ce qui gâche quelque peu le sérieux qu'il a pu y mettre par ailleurs. De plus sa propension à faire du phénomène OVNI un élément universel m'a quelque peu irrité, sa démonstration manquant de liant.

 

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Fictions

L’appel fut entendu.

Dans un immense champ de blé enflammé par une lumière crépusculaire, des aiguilles de pierre frémissaient d’excitation, caressées par un tiède vent d’automne. Leurs ombres déchiquetées s’étiraient paresseusement au milieu des jeunes tiges. Seuls quelques criquets lançaient leurs frottements aigus à la rencontre des lucioles qui erraient ça et là avant de disparaître progressivement. Erigées en des temps immémoriaux et obscurs, certaines de ces pierres étaient gravées de runes arctiques et oubliées. Le soleil blafard achevait de se diluer dans la mer d’encre au loin. Le ciel, décliné du rouge flamboyant au noir glacial, semblait protester encore par une fine bande outremer et indigo qui se fondit bientôt dans l’ombre expansionniste. Les seules lumières subsistantes étaient celles de la lune et des étoiles se mirant dans l’écume furieuse et les aiguilles de pierres. Celles-ci désignaient désormais un ciel ténébreux où scintillait la Voie Lactée dans sa totalité. Soudain surgit une nouvelle lumière là où l’instant précédent sommeillait le néant. La palpitation de ses consœurs sembla s’intensifier lorsque la nouvelle venue accrut son rayonnement, qui s’accompagnait d’un frottement muet. Puis le ciel bascula vers le cadran perrin. Il y eut un grand éclair blanc, révélant le monde qui se drapait dans le voile pudique de la nuit, malgré l’absence totale de nuages. L’atmosphère diffusa une forte odeur d’ozone et de métal chaud. L’étoile se posa dans la foulée de l’éclair au centre de l’assemblée monolithique. Dans le prolongement des rayons ténus projetés par l’étoile, les menhirs semblaient se trémousser de plaisir (ou de peur ?). L’herbe brûlée dégageait une forte vapeur entre les pieds de l’intrus céleste. Un chuintement étouffé se fit entendre, s’amplifia et des arcs électriques pluricolores jaillirent de l’ouverture par laquelle filtrait une lumière aveuglante qui semblait figer l’herbe haute et la pierre dans une blancheur gelée. Emergeant comme d’un rêve de la brume parcourue de parasites multicolores qui régnaient à l’intérieur de l’engin, une créature frêle se dirigea avec maladresse vers l’ouverture, appuyant ses crochets sur la rambarde luisante plongeant vers le sol. Risquant sa tête glabre au dehors, elle tourna la tête de tous côtés. Visiblement satisfaite, elle poussa un petit râle suivi de sons gutturaux : répondant à son signal, plusieurs de ses congénères s’extirpèrent avec peine du vaisseau.

Posant des pieds mal assurés sur l’herbe grillée par les réacteurs (à présent silencieux ), ils se déployèrent tout en discourant vivement dans le champ enluneillé. Chaque créature se rapprochait d’un menhir et y appliqua ses crochets comme s’il voulait l’arracher à la pesanteur de la terre. Une mélopée gutturale et mélancolique s’échappa d’entre leurs crocs et s’éleva vers les immensités glacées. L’air semblait de plus en plus épais tandis que quelques lucioles volaient ça et là, sans but précis. Les chanteurs accentuèrent leur cantilène et soudain la scène fut éclairée plus fort qu’en pleine journée. Sans cesser de murmurer, ils se tournèrent vers le centre du cercle. Une lumière phosphorescente enflammait le vaisseau et s’élevait en une colonne tremblotante dont le faîte était invisible dans le ciel constellé, tel un totem vivant cherchant à rejoindre le dieu auquel il était dédié. Des étoiles se mirent alors à bouger et à entamer un étrange ballet. Une constellation spiralée se forma dans l’espace et grossit tout en s’approchant de la planète. La chanson s’était changée en acclamations joyeuses et triomphales, et les créatures élevaient leurs membres vers la formation céleste plus proche d’instant en instant. Soudain les runes gravées dans l’âme des pierres se mirent à scintiller et à chanter une mélodie sirupeuse s’harmonisant avec le gémissement croissant des énormes réacteurs. La scène vit son éclairage augmenter jusqu’à être comparable à celui du milieu de jour d’été : les menhirs et leurs amants trans-spaciaux n’avaient pas d’ombre. Le monde, pour un observateur placé au milieu de la scène, aurait paru figé dans une blancheur ruisselante uniforme durant quelques secondes interminables. Puis tout redevint soudain silencieux et ténébreux. De grandes portes grinçantes s’ouvrirent lourdement dans la nuit et les gueules lumineuses vomirent des hordes éructantes et impatientes sur l’herbe carbonisée. Une multitude grouillante remplissait à présent les espaces entre les vaisseaux cliquetants commençant à refroidir. La mer, dont le murmure avait été éclipsé par le débarquement céleste, rappelait à tous sa présence en redoublant de fureur contre les brisants luisants dans une indicible suite d’explosions liquides. Mais les envahisseurs n’y prêtaient pas le moindre intérêt, car la grande étendue liquide serait bientôt à leur merci, tout comme le reste de la planète.



*************************



Un coup sourd réveilla le renard. A la fin de l’automne, il s’était lové au fond de ce terrier afin de passer l’hiver à l’abri. Ses Fonctions s’étaient ralenties dans l’exiguïté paisible et sombre pendant quelques jours. Le bruit à présent ressemblait à un cliquetis métallique ponctuant un ronronnement lugubre. La terre vibrait en écho, ce qui fit trembler le renard qui laisser échapper quelques petits gémissements terrifiés. L’étrange et inquiétante rumeur se prolongea durant plusieurs heures, écrasant tous les petits bruits du bois. Bien longtemps après que les derniers échos se furent atténués au loin, le renard se décida timidement à se diriger vers la sortie de son antre. La lumière blafarde qui pénétrait dans le tunnel humide exhalait un arôme chaud de métal, enivrant pour le petit prédateur car apparenté à celui du sang. Lorsqu’il émergea à l’air libre, la senteur se fit plus forte, obligeant le renard à rentrer précipitamment dans son trou, sous la menace d’un évanouissement dû à l’asphyxie. Il avait cependant eu le temps de jeter un bref regard circulaire sur ce qui aurait dû être un sous-bois ombragé et moussu. Ce n’était devenu qu’un champ désolé, jonché de troncs écorchés et pourris. Une étrange vapeur gris-vert survolait érotiquement le lieu.



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Pour un observateur céleste, le globe habituellement bleu et brun était en train de subir une dégénérescence irréversible. De longs sillons argentés, crus et flous, ravageaient les étendues terrestres, laissant d’immenses balafres de plus en plus rapprochées, baignant dans une glauque gangue gazeuse, substitut de l’ancienne atmosphère translucide. Sous l’effet de la chaleur extrême, les mers et océans fondirent instantanément, donnant à la planète bleue un visage peu engageant, aussi ridée, pustuleuse et crevassée que sa compagne-rejeton qui lui tourne autour depuis des temps plus anciens que la vie elle-même. Au bout d’un temps qui n’avait plus d’importance pour ce qui fut les habitants de la planète, des traits lumineux jaillirent de sa surface tel un fugace feu follet d’artifice pour rapidement s’évanouir dans les abysses sidéraux. Puis le silence redevint universel.

Peu à peu la brume verdâtre se dilua dans l’ozone, modifiant les proportions de ses différents éléments gazeux propices aux premiers frémissements. Une poussière d’étoile se désolidarisa de ses consœurs flottantes pour errer de-ci de-là à la recherche de son évolution, frissonnant au contact de l’air de plus en plus froid et humide. Les nuages se crevèrent sous l’impulsion d’éclairs orangés résultant du frottement des petites particules grouillant dans les hautes couches du ciel. Les creux assoiffés de la croûte martyre connurent à nouveau l’ivresse ascendante de contenir de l’eau, dispensatrice de beaucoup de bienfaits. La petite poussière, plaquée par les gouttes, tomba dans une nouvelle mer qui recouvrait presque toute la surface du globe. A très faible profondeur, réchauffée par la caresse lainée du soleil filtrant, la poussière grossit un peu, acquit un cerveau minuscule prolongé par les antennes cristallines lui permettant de ressentir ce qui l’entourait. Un temps plus tard, elle ressentit le besoin de se déplacer dans l’élément liquide et des petites membranes dentelées apparurent sur ses flancs, de chaque côté d’une cavité buccale lui permettant d’avaler les autres poussières en suspension, sa seule nourriture. Bientôt poussèrent des globes oculaires et lorsqu’elle émergeait sa tête difforme de l’eau, la poussière contemplait les limites solides de son domaine, parsemées de petites plantes vertes (tout comme le fond de l’eau). Un moment elle voulut en voir plus et s’approcha du rivage, aidée par le ressac. Ne pouvant se hisser sur le sable où elle se serait embourbée sans le retour régulier de l’océan, elle se mit à longer la plage sans relâche, s’appuyant sur ses faibles nageoires ; celles-ci se raffermirent bientôt et lui permirent d’évoluer sur le sol. Elle se nourrit des plantes que son olfactif appendice lui permit de sélectionner, grimpa sur celles-ci, car certaines s’élevaient vers les cieux, portant des fruits juteux et vénéneux. Du sommet de l’un des arbres, la poussière d’étoile contempla ses semblables qui avaient accompli le même chemin mais avaient bifurqué du point de vue morphologique. Certains se servaient d’outils pour fabriquer des armes, d’autres parquaient des animaux divers, d’autres encore tentaient d’établir un langage commun et cohérent afin de vénérer les dieux.

Un jour, ceux qui s’appelaient des hommes essayèrent une nouvelle arme. Elle se manifesta par un énorme champignon de poussière en même temps qu’une éblouissante lumière embrasait les cieux. Le poison se dispersa dans l’atmosphère, vouant toute vie à une mort inéluctable. Des relais sophistiqués disséminés aux points sensibles enregistrèrent l’événement et toutes ses conséquences ; ayant acquis une somme suffisante d’informations, ils envoyèrent un signal dans les solitudes éthérées, en direction d’une lointaine civilisation évoluée. La réception du signal entraîna une grande effervescence dans la cité stellaire. Un premier vaisseau de reconnaissance est envoyé vers l’origine de l’appel, en attendant l’organisation de l’expédition d’invasion, beaucoup plus massive. Les réacteurs rugirent pour arracher les superstructures métalliques au sol spongieux. Le but du voyage étant très éloigné, l’ordinateur de bord passa en pilotage automatique et l’équipage se glissa dans des alvéoles frémissantes pour un sommeil artificiel et prolongé. Dans des solitudes glacées, le vaisseau glissait silencieusement car il n’y avait aucune créatures pour l’entendre et le son ne se propage pas dans l’éther ; il se dirigeait lentement et sûrement vers la petite planète qui avait commis la faute fatale d’utiliser la faute fatale d’utiliser l’arme ultime. Par rédemption, le peuple des étoiles portait en même temps l’absolution et l’anéantissement, afin d’éliminer un éventuel futur rival dans la conquête de l’espace. Le destin arriva au-dessus de la petite planète cent révolution après l’expérience fatale, choisissant un point plongé dans l’obscurité de la nuit pour épouser sa surface, tandis que la force d’invasion arrivait à son tour.



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A présent que le moment est venu, je porte la dernière main à ce témoignage. Je m’appelle Faulkner et je suis élémentaliste, ce qui signifie que mon champ d’étude englobe les pierres, les plantes et les arbres. C’est ainsi que j’ai pu, grâce à l’avancement technologique, découvrir l’histoire de la Terre inscrite dans les gènes de la nature. La vie est ici un éternel recommencement : du néant surgit une poussière, la vie se développe lentement jusqu’à parvenir au stade humain. La bombe atomique est expérimentée, ce qui signifie pour nos envahisseurs d’outre-espace que nous devenons dangereux. Alertés par un signal déposé lors des précédentes invasions, ils organisent une expédition destructrice. Ils maintiennent ainsi leur suprématie cosmique et je tremble en me demandant si d’autres mondes subissent le même châtiment. Je sais que mon destin est de disparaître, comme toute vie à la surface de cette planète. Mon intention n’est pas de devenir immortel, mais plutôt de laisser un souvenir, un témoignage de ce qui s’est passé et se passera encore. Je confie ce message à une petite capsule qui va partir graviter autour de la terre. Peut-être pour des millénaires. Mais j’espère que celui, qui le trouvera prendra conscience de la cruauté de ce peuple dont j’ignore jusqu’au nom (si tant est qu’il se donne un nom) et mettra tout en œuvre pour enrayer la purification cosmique dont il est l’auteur. Je vais lancer la capsule d’ici quelques minutes, car je commence à voir bouger les étoiles au-dessus de ma tête. Ici camouflé sous un abri rudimentaire près d’un cromlech d’un champ du Pays de Galles, j’attends l’arrivée de la nef de reconnaissance, pour contempler ces destructeurs avant de mourir.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Séries TV

 

Parlons un peu de cette série-phénomène, X-Files, qui vient de connaître une saison 10 tardive...

 

La série est apparue de manière confidentielle dans la mire française au cours de l’année 1993. Soumise aux caprices d’une programmation aléatoire, elle ne trouve son rythme de croisière qu’au bout d’une année, au point d’être devenue à l’époque l’une des principales locomotives d’audience pour M6. Sans prétention aucune, je pense faire partie des rares pelés qui ont vu la première diffusion du pilote, titré Nous ne sommes pas seuls (quel programme !). Immédiatement accroché, je me mis à pourchasser les épisodes diffusés au petit bonheur la chance (le mardi à minuit, le jeudi en 3ème partie de soirée, le dimanche…). En peu de temps, la X-Files(titre original de la série)-mania a envahi l’Hexagone : cassettes vidéo, cartes à collectionner, casquettes, tee-shirts, romans, novellisations d’épisodes… et une diffusion massive et plus régulière le samedi soir pour accrocher le public. Le pic d'audience était environ à 5 millions de téléespectateurs. Entre parenthèses, cette diffusion massive a obligé M6 à rediffuser l’intégralité de l’antériorité, sous peine de perdre des spectateurs dans l’intervalle.

Pourquoi ce succès comparable aux phénomènes Star Trek et Star Wars ? D’abord pour une raison très simple : la série est arrivée en pleine morosité télévisuelle. Il y avait, au début des années 90, peu de créations novatrices et les vieux standards commençaient à s’essouffler. Il est certain que lorsque X-Files est arrivé Avec Urgences, Friends, Code quantum, Oz, Sliders... On a vu des séries très originales avec un univers singulier et des scénarios divers et variés, ce qui nous changeait des rediffusions à profusion et des séries à scénarios plats.

Il faut savoir que les X-files ont une écriture qui est très souvent basée sur les mythes et les légendes du monde entier (ce qui permet au téléspectateur de voyager et d'accroître sa connaissances sur les us et les coutumes de notre planète) ; de plus cette série s'est souvent faite remarquer par sa réflexion profonde sur des sujets d'actualité, à l'époque, comme la maladie de la vache folle ou la malbouffe, les cultures transgéniques... La presse de l'époque avait suivi ces questionnements qui étaient, alors, des véritables phénomènes de société. Aucune autre série ne s'était autant impliquée sur ce sujet. C'était du jamais vu. Dans le cas de X-Files, l'impact de la série a été tellement fort qu'on parle d'«effet Scully» pour décrire le nombre de femmes qui se sont lancées dans des études scientifiques pendant la diffusion.

 

X-Files a par ailleurs relancé une mode plus ou moins abandonnée depuis les années 50 : le goût pour le paranormal et l’inexpliqué. La vague des extraterrestres revenait alors en force : témoins les bulldozers Independance Day et Mars Attacks ! De plus la série a cristallisé un sentiment profondément ancré dans l’esprit des Occidentaux, surtout des Américains : celui d’une manipulation sociale et intellectuelle par les autorités de la vie du citoyen lambda. On nous cache tout, on nous dit rien ! La série cultive et encourage donc une certaine paranoïa vis-à-vis de Big Brother.

Un homme est à l’origine du phénomène : Chris Carter (photo ci-dessus), dont le nom est aujourd’hui indissociablement lié à sa série. grand fan de la série Kolchak: the Night Stalker, il a voulu réactualiser le genre de l'enquête paranormale. Producteur, créateur, réalisateur, scénariste (parfois tout ça à la fois), il a pratiquement tout fait sauf jouer et maquiller. Auparavant connu comme rédacteur d’un magazine sur le surf et scénariste de séries médiocres telles Un Flic dans la Mafia, rien dans sa carrière n’annonçait son triomphe. Carter a à présent du mal à gérer son temps entre ses activités sur X Files et Millenium (une autre série créée depuis) et la promotion que son bébé génère. La série eut un tel succès que deux longs-métrages ont été produits, pour des résultats divers (lire ici et )… C’est bien joli tout ça mais de quoi ça parle ?

 

Au sein du FBI est créé un service des affaires non-classées, en fait les enquêtes qui ont abouti à l’inexpliqué. La responsabilité en est confiée au jeune agent Fox Mulder, que ses camarades à l’école du FBI surnommaient Spooky ("martien" en VF, traduction impropre, puisque "Spooky" est un équivalent plus fort qu'"effrayant"), du fait de son goût pour les petits hommes verts. Mais son dynamisme et son flair inquiètent les hautes sphères du gouvernement, c’est pourquoi on lui adjoint la rousse Dana Scully, diplômée de médecine et connue pour son cartésianisme forcené. Sa fonction officieuse est de le surveiller et de fournir régulièrement des rapports sur les agissements de Mulder. Tous deux deviennent rapidement des vrais amis, et plus si affinités, leurs sensibilités opposées se complétant souvent. Ils sont sous les ordres directs du directeur-adjoint Walter S. Skinner. Mulder bénéficie des informations fournies par Gorge Profonde (clin d’œil au Watergate), puis de Mr X, des hauts fonctionnaires qui le manipulent en même temps qu’ils l’aident. Protégé par un membre du Congrès, Mulder entretient d’étroites relations avec 3 fondus de paranormal, qui se surnomment eux-mêmes les Lone Gunmen (Les Tireurs solitaires), titre de la revue qu’ils éditent. L’ennemi, pour Mulder, c’est le Smoking Man (Homme à la Cigarette), un autre haut fonctionnaire, qui en vient même à tenter d’éliminer physiquement Mulder, dont la famille semble cacher des secrets. Pour une version XL de la présentation des personnages, merci d'aller faire un tour par là).

A de nombreuses reprises les deux agents paieront de leur personne ou de celle de leurs proches leurs incursions dans la chasse gardée du Gouvernement ou de l’armée. L’agent Scully sera même enlevée (par des extraterrestres ?). Elle découvrira plus tard que chaque Américain a fait l’objet d’un dossier médical secret. Les deux agents découvrent par bribes la vérité mais les preuves disparaissent ou sont insuffisantes pour que Skinner puisse vraiment intervenir, tiraillé entre son admiration pour Mulder et ses consignes hiérarchiques.

 

Côté artistique, Chris Carter a réuni autour de lui une équipe de choc avec des concepts et des idées autant novateurs que géniaux pour l'époque. Les maquillages (saisissants) sont signés Tony Lindala, qui a roulé sa bosse sur la moitié des meilleurs films d’horreur ou de science-fiction des années 1980 et 1990. La série est d'abord tournée dans la région de Vancouver, en Colombie britannique, où la lumière particulière donne cet aspect brillant et luminescent à beaucoup de scènes. A partir de la cinquième saison la production déménage à Los Angeles. La réalisation est assurée par 6 ou 7 metteurs en scènes qui se relaient, parfois remplacés par le producteur R W Goodwin ou par Chris Carter lui-même. Deux équipes régulières de scénaristes travaillent en permanence, épaulés par d’autres employés de la Fox. L’action est soutenue, amplifiée, magnifiée par la musique de Mark Snow ; son générique (dont la composition est due au hasard) est devenu un tube mondial. Je connais un lycée dans la banlieue de Bordeaux où l’indicatif à échos de X-Files a remplacé la sonnerie d’appel. En moyenne, un épisode de série TV comporte entre 10 et 15 minutes de musique pour une durée totale de 52. Sur X-Files, chaque épisode en utilise entre 30 et 35.

 

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Le succès et la qualité ont attiré bien des convoitises et des fans de poids : Spielberg aurait demandé à Carter s'il pouvait réaliser un épisode de la série, et Stephen King a manifesté le désir d’écrire un scénario (Episode 10, saison 5). Chris Carter avait menacé de quitter la série à la fin de la 5ème saison, estimant que tout ce qui se fera au-delà relèvera plus du commercial que de l’artistique. Mais il était resté jusqu'à la fin, relançant même une saison 10 (ultime) au bout de 13 ans d'absence, en 2016.

 

Chris Carter a voulu creuser le sillon de X-Files en créant deux séries "soeurs". Tout d'abord Millenium : Ancien agent du FBI, Frank Black (Lance Henriksen) se met à l'écart le jour où il se rend compte qu'il peut lire dans les pensées des criminels ! Approché par le mystérieux groupe Millennium, il décide d'utiliser son don pour résoudre des crimes souvent sordides... La série ne conaîtra que 3 saisons, entre 1996 et 1999, et aura notablement moins de succès que sa grande soeur.

Puis la série centrée sur les Lone Gunmen, appelée Au coeur du complot, qui n'a survécu que le temps de 13 épisodes, en 2001. Ce qui fait le sel des Lone Gunmen, c'est justement leur interaction avec Mulder et Scully, et leurs apparitions presque furtives...

 

Dix saisons. Voilà une belle durée pour une série fantastique américaine. Dans un créneau différent, seul Star Trek (et ses spin-offs multiples) a fait mieux en terme de longévité. Pendant ces 9 années, la série a acquis une réputation certaine, et a inspiré nombre d’autres séries, films, romans, BD... En terme de marketing, elle a généré une masse de goodies et de publicité sans précédent, comparable seulement à Star Trek, justement, et à Star Wars. Certains des acteurs sont devenus des stars, même s’ils ont du mal à se débarrasser de leur costume télévisuel. Sur le plan formel, il est important de noter qu’il y a eu une X-Files touch, caractérisée par une ambiance oppressante, une lumière très particulière, souvent tamisée (surtout durant les 4 premières saisons, où la production se tenait à Vancouver, au Canada) ; mais aussi par une musique très particulière due à Mark Snow, faites d’échos, de chocs, de mélodies lancinantes, en adéquation parfaite avec l’ambiance. Dès le premier épisode, les effets spéciaux (souvent numériques) se sont montrés largement à la hauteur des ambitions du créateur Chris Carter ; il en va de même des maquillages : on a vu dans cette série les plus “beaux” monstres de l’histoire du fantastique télévisuel. Sur le plan de l’intrigue, il est difficile d’être aussi clair, tant les scénaristes se sont ingéniés à balader les télespectateurs au cours de ces 9 premières saisons (pour tout vous dire, je ne suis pas sûr d’avoir tout compris). La dixième a été annoncée comme conclusive, mais sa fin ouverte peut laisser penser le contraire. Pour une analyse du double épisode concluant la saison 9 et les 6 épisodes de la saison 10, je vous invite à aller faire un tour par là.

Mais si vous avez la flemme, en voici un petit résumé : 13 ans après, Mulder et Scully se retrouvent pour rouvrir le département des affaires non classées. En parallèle d'enquêtes "classiques", leur vie personnelle va encore être bouleversée. Une dixième saison qui ne se justifie pas vraiment tant elle semble assez pauvre scénaristiquement. Cependant, du fait des bonnes audiences pour ce retour, le réseau Fox demande de nouveaux épisodes. Carter ne ferme pas la porte, mais conditionnerait la production de nouveaux épisodes à la disponibilité de ses deux acteurs fétiches, lesquels sont très pris par leurs autres engagements, familiaux notamment. A noter qu'avec cette relance de la franchise, on nous annonce des romans racontant l'adolescence de Mulder et Scully, à paraître (en VO) en 2017.

 

Spooky et Kami.

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

[Réédition et révision d'un article du 30 mars 2006]

 

Personnellement, j'ai découvert Stephen King à l'âge de 16 ans, sur les conseils d'un camarade de classe. Très vite, il est devenu l'un de mes auteurs préférés, même si je reconnais que sa plume n'est pas toujours aussi altière que je le souhaiterais. Je vous invite donc à le découvrir...


A l'heure où j'avais écrit la première version de ces lignes (mai 2003), Stephen King a annoncé qu'il allait mettre un point final à sa carrière d'écrivain. Cela signifiait alors qu'il faudra probablement attendre 2006 ou 2007 pour voir apparaître son ultime oeuvre littéraire sur les étals des librairies. Il est vrai que l'"Horrorus Rex" a inondé le marché mondial de ses romans éléphantesques, la plupart du temps caractérisés par des sujets horrifiques (sur une large palette), un langage très argotique parfois et une présence active du sexe. Des éléments qui ont amené les critiques "grand public" à considérer son oeuvre comme de la sous-littérature clinquante, à tel point que les gens se cachent lorsqu'ils lisent du King, même dans le métro !

 

Parti de rien (King père abandonnera sa femme, aide ménagère, et ses deux fils lorsque Stephen a 2 ans), l'écrivain de Bangor, dans le Maine, est devenu, par la force des mots, l'écrivain le plus lu dans le monde. Son style très visuel lui a permis d'être également l'un des auteurs les plus adaptés au cinéma et à la télévision (une trentaine de films, téléfilms et mini-séries à ce jour). Parmi ces adaptations, je citerai Carrie (Brian de Palma, 1977), Shining (Stanley Kubrick, 1980), Misery (1992), Les Evadés (Frank Darabont, 1995), Stand By Me (Rob Reiner, 1987)... King en a profité pour jouer dans certaines de ces adaptations des petits rôles, et même de passer à la réalisation avec le catastrophique Maximum overdrive (1986).


Je l'ai dit, King a annoncé sa retraite artistique.


Pourtant, chaque année au mois de février, l’éditeur Albin Michel sort invariablement un Stephen King. En 2006, c’est Cellulaire qui est sorti. En 2007, Histoire de Lisey. En 2009, Duma Key. Et cette année un recueil de nouvelles a vu le jour. Force est de constater que l'auteur n'a aps encore réussi à s'arrêter... A cette occasion, voici une bibliographie commentée puis quelques ressources. Les dates données sont celles de la première édition en France, qui diffère parfois de beaucoup de l'édition originale aux USA.

 

1976 : Carrie : roman. Adapté au cinéma dans un film très impressionnant par Brian de Palma (1977) ; avec Sissy Spacek dans le rôle-titre. l'histoire d'une jeune fille rudoyée par ses camarades de classe qui prend sa revanche de façon sanglante...

 

1979 : Shining : roman. Intéressante variation sur les maisons hantées et la plongée dans la folie, le film de Stanley Kubrick (1980, avec Jack Nicholson), a complètement dénaturé le propos de King.

 

1977 : Salem : roman. Sympathique roman sur le vampirisme.


1980 : Danse Macabre : recueil de nouvelles. Très bon recueil, peut-être le meilleur de King.

 

1981 : Le Fléau (édition complète et augmentée en 1991) : long roman.  Adapté pour la télévision en 1997 par Mick Garris, avec Gary Sinise en vedette. A également connu une adaptation en comics, actuellement en cours de publication en France. Dans un monde ravagé par une pandémie, les survivants se regroupent autour de deux personnages emblématiques et charismatiques.

 

1982 : Cujo : roman. Une terrifiante histoire d'un chien rendu fou par la rage inoculée par une chauve-souris. A été adapté (assez moyennement) au cinéma en 1983 par Lewis Teague.


1983 : Creepshow : recueil de nouvelles et de bandes dessinées. Adapté au cinéma en 1982 par Georges A Romero.

 

1983 : Dead Zone : roman. Excellent roman d'ambiance, portant sur la montée de l'extrême-droite aux USA. Adapté avec bonheur la même année au cinéma par David Cronenberg, avec Christopher Walken en vedette.


 1984 : Christine : roman. Adapté en 1983 au cinéma par John Carpenter. L'histoire d'une Plymouth Fury 1958 hantée. Le roman est nettement plus efficace que le film. Les belles voitures hantées ou dotées de pouvoirs particuliers sont un motif récurrent dans les oeuvres de King. L'une des facettes du rêve américain révélée dans toute son horreur, en quelque sorte.

 

1983 : Simetierre : roman. Adapté dans un style assez réaliste par Mary Lambert pour le cinéma en 1989. Cette histoire de morts qui reviennent à la vie est proprement terrifiante, car faisant appel aux peurs les plus anciennes...

 

1984 : Charlie : roman. Oeuvre intéressante sur la psychokinésie et la pyrokinésie. Adapté au cinéma la même année par Mark L. Lester.

 

1986 : Différentes saisons : recueil de nouvelles. Regroupe quelques oeuvres de jeunesse de King.

 

1986 : Peur Bleue / La Nuit du Loup-Garou : roman/scénario. Une histoire de lycanthropie peu réussie.

 

1986 : Le Talisman des Territoires : roman. Une vaste saga sans queue ni tête...

 

1987 : Chantier (sous le nom de Richard Bachman) : roman. Descente vers la folie meurtrière d'un homme seul qu'une expropriation menace de mettre à la rue...

 

1987 : Brume : recueil de nouvelles. On y retrouve certaines des meilleures productions de l'auteur, plus régulier dans cet exercice que dans celui du roman. A noter que la novella qui donne son titre au recueil a fait l'objet d'une bonne adaptation au cinéma 20 ans plus tard.

 

1987 : La Peau sur les Os : roman. Ecrit sous le pseudonyme de Richard Bachman, cette histoire de malédiction indienne ne suscite que peu d'intérêt, tout comme son adaptation cinéma, réalisée en 1996 par Tom Holland.

 

1988 : Ca : roman Adapté en mini-série par Tommy Lee Wallace en 1990, avec Tim Curry. L'histoire d'un groupe de gamins confrontés à des peurs anciennes... Je vous renvoie vers l'excellent article de Shanaa sur ce bouquin qui représente peut-être le sommet de l'oeuvre de King. 

 


1988 : Running Man (sous le nom de Richard Bachman) : roman. Adapté au cinéma par Paul Michael Glaser en 1987, avec Arnold Schwarzenegger. Une oeuvre de science-fiction mineure, très mineure.

 

1989 : Marche ou crève : roman. L'une des oeuvres méconnues du King, qui se cachait alors derrière le pseudo de Richard Bachman. Pourtant une histoire très efficace, assez prenante.

 

1989 : Les Tommyknockers : roman. Oeuvre moyenne sur les extraterrestres, qui donna lieu à un assez bon téléfilm en deux parties (1995, réalisé par John Power).

 

1989 : Misery : roman. Une histoire d'amour qui conduira à la mort, avec dans l'adaptation de Rob Reiner (1992), une incroyable Kathy Bates.

 

1990 : Rage : roman. Une oeuvre crépusculaire, pleine de désespoire t d'enfance en colère... Paradoxalement, bien qu'écrit sous son pseudo de Richard Bachman, peut-être l'une de ses meilleures productions...

 

1990 : La part des Ténèbres : roman. Un roman très fort sur le romancier et sa part d'ombre... A fait l'objet d'une adaptation en 1992 par Georges A. Romero.

 

1991 : Minuit 2 / Minuit 4 : recueils de nouvelles.

 

1991 : Le Pistolero (La Tour Sombre 1) : recueil de nouvelles formant un roman. Le début d'une longue, très longue saga de fantasy, sorte de fil rouge de l'oeuvre de King. a été adapté en comics, dont la publication est en cours en France.

 

 


1991 : Les Trois cartes (la Tour Sombre 2) : roman. Suite de la saga...

 

1992 : Terres perdues (La Tour Sombre 3) : roman.

 

1992 : Bazaar : roman. Adapté au cinéma sous le titre Le Bazaar de l'Epouvante en 1993 par Fraser C. Heston, avec Ed Harris. l'histoire d'une petite ville livrée à la zizanie meurtrière sous l'égide d'un étrange boutiquier... Ce roman a une place assez centrale dans l'oeuvre de King.


1993 : Dolores Claiborne : roman. Adapté au cinéma en 1995 par Taylor Hackford, avec une incroyable Kathy Bates dans le rôle-titre. L'un des rares récits non-fantastiques de King. A lire en résonance avec Jessie.

 

1993 : Jessie : roman. Un roman mineur, inadaptable à l'écran (l'héroïne passe les 9 dixièmes du livre en petite culotte, enchaînée à son lit...). A lire en résonance avec Dolores Claiborne.

 

1994 : Rêves et cauchemars : recueil de nouvelles. Recueil assez bon de quelques oeuvres de jeunesse mêlées de nouvelles plus fraîches...

 

1994 : Insomnie : roman. Une étonnante histoire portant sur les trouble s du sommeil. Un roman méconnu.

 

1996 : Les Yeux du Dragon : roman Un incroyable conte, que King a é c rit au départ pour sa fille, Naomi.


 1995 : Rose Madder : roman. Une oeuvre mineure.

 

1995 : Anatomie de l'horreur / pages Noires : essai. Très intéressant essai sur la littérature fantastique.

 

1996 : Désolation : roman. Western contemporain écrit en résonance avec Les Régulateurs.

 

1996 : Les Régulateurs (sous le nom de Richard Bachman) : roman. Western contemporain écrit en résonance avec Désolation.

 

1996 : La Ligne Verte : roman-feuilleton. Une histoire sur le milieu carcéral (un des motifs récurrents chez King), très bien écrite et haletante. King maîtrise très bien l'exercice difficile du feuilleton. A été adapté avec succès et talent au cinéma (en 1999) par Frank Darabont, avec l'oscarisé Tom Hanks.

 

1997 : Magie et Cristal (La Tour Sombre 4) : roman.

 

1999 : La Tempête du Siècle : scénario. A été adapté en 1999 par Craig R. Baxley.

 

1999 : Sac d'Os : roman. Oeuvre difficile d'approche sur l'esclavagisme au 19ème siècle...

 

2000 : La Petite fille qui aimait Tom Gordon : roman. King traite là l'un de ses sujets favoris, l'enfance. Une curiosité.

 

2001 : Coeurs perdus en Atlantide : recueil de nouvelles et novellas réunies en ensemble romanesque. La guerre du Vietnam a profondément traumatisé les Américains. Le King de l'horreur donne ici sa vision de ce phénomène (de mode ?). Oeuvre touffue, brouillonne, qui trouve des échos dans La Tour Sombre et Le Talisman. A été adapté en 2001 au cinéma par Scott Hicks, avec Anthony Hopkins.

 

2001 : Ecriture : essai. A la suite d'un accident de voiture dont il est victime, l'Horrorus Rex écrit sur sa condition d'écrivain et d'homme. Une oeuvre forte, assez éloignée de sa production habituelle. Incontestablement un tournant dans sa carrière d'homme et d'auteur.

 

2002 : Dreamcatcher : roman (adapté au cinéma en 2002 par Lawrence Kasdan, avec Morgan Freeman en vedette). Une histoire d'extraterrestres très pessimiste reprenant certains des thèmes privilégiés de King : traumatisme enfantin, communauté d'amis, horreur viscérale (à tous points de vue). Un roman mineur cependant.

 

2002 : Territoires (avec Peter Straub) : roman.

 

2003 : Tout est Fatal : recueil de nouvelles. Un ensemble assez plaisant regroupant des nouvelles écrites par King depuis 10 à 15 ans.

 

2004 : Roadmaster : roman. Des Buick, il y en a partout... Celle-ci sera votre pire cauchemar.

 

2004 : Les Loups de la Calla (La Tour Sombre t.5) : roman.

 

2005 : Le Chant de Susannah (La Tour Sombre t.6) : roman.

 

2005 : La Tour Sombre (La Tour Sombre t.7) : roman. Son cycle de La Tour Sombre achevé, King aborde la dernière partie de sa carrière. Il a annoncé travailler sur une adaptation de son cycle (en fait, un prequel) en bandes dessinées pour les Editions Marvel.

 

2006 : Cellulaire : Roman. Si votre portable sonne, surtout ne répondez plus. L'enfer est au bout de la ligne.

 

2007 : Histoire de Lisey : roman. Curieuse évocation de la création littéraire et des peurs de l'enfance, souvent intimement liées. Un peu verbeux cependant.

 

2008 : Blaze : roman. un fond de tiroir nerveux, mais à l'intrigue assez pauvre, contant l'histoire d'un simple d'esprit décicant de faire un dernier "coup" avec le fantôme de son complice...


2009 : Duma Key  : roman. Très verbeux, ce roman reprend cependant des motifs qui caractérisent l'oeuvre actuelle de King : l'art pictural, la Floride et le pouvoir des rêves.


2010 :  Juste avant le crépuscule  : recueil de nouvelles. Ce recueil marque le retour de King à l'un des exercices qu'il préfère, le format court.

 

2011 : Dôme : Un énorme roman en deux parties. Très très prenant, du grand King.

 

2012 : Nuit noire, étoiles mortes  : un recueil de longues nouvelles assez réussies.



Spooky.

 

EDIT du 26 juillet 2011 : Un blog qu'il est très bien sur le King.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #Personnalités

Nota : Nicolas Stanzick étant intarissable, son interview a dû être rallongée, et donc coupée en deux parties. Vous trouverez la première partie ici.


Le vampirisme semble un domaine imaginaire sans limites, alors qu’il est arrivé tardivement en France. C’est pourtant la Hammer qui a sublimé le sujet avec ses multiples adaptations de Dracula. Peut-être y en a-t-il trop eu, non ?

 

Evidemment, un chef d’œuvre comme Le Cauchemar de Dracula n’a pas grand-chose à voir avoir avec sa lointaine et médiocre suite Dracula vit toujours à Londres. Mais c’est la loi du genre. Lorsqu’on observe l’histoire du cinéma fantastique, et en particulier les films de vampire, on s’aperçoit qu’il y a toujours un film qui fait date, puis des suites de moins en moins intéressantes : petit à petit le mythe se vide de sa substance, jusqu’à ce qu’un nouveau film reprenne les choses à la base, les réinvente, les réactualise. Ça a été le cas des Dracula de chez Universal ; le plus beau c’est bien évidemment celui de Tod Browning, tandis que dans Abbott et Costello contre Frankenstein, Bela Lugosi reprend à nouveau son rôle titre sous une forme quelque peu désincarnée. Douze ou treize ans plus tard, la Hammer régénère complètement le mythe en lui imposant une nouvelle iconographie avec Le Cauchemar de Dracula… Etc. Jean Boullet a parfaitement résumé le phénomène dans le n°1 de Midi-Minuit fantastique un célèbre article intitulé Terence Fisher ou la permanence des mythes. Je l’ai déjà dit, la grande force de Terence Fisher par rapport au mythe du vampire, c’est d’avoir pris à bras le corps la dimension érotique de Dracula. Il n’y a pas un plan, dans le film de Fisher, qui ne soit au service de ce questionnement, rien n’est gratuit. Le moindre élément de montage, la moindre transition servent ce propos-là. A l’heure actuelle le mythe se réinvente toujours. Coppola a réussi un film somme avec son Dracula en 1992. C’est un film qui fête à la fois le centenaire du cinématographe (1995) et celui du livre de Stoker (1897) : le comte vampire y apparait comme une métaphore du cinéma qui vampirise le réel pour en projeter un double sur l’écran et le film s’assume donc comme une histoire du cinéma, comme une histoire du mythe de Dracula pendant cent ans d’existence du septième art. Depuis, avec Dracula ou les pages tirées du journal d’une vierge, Guy Maddin a proposé une nouvelle version du mythe, féministe de manière inattendue et passionnante, en suggérant que Dracula n’existerait peut-être que dans le songe des femmes sous forme de fantasme. Bref, on n’en a pas fini avec Dracula et les vampires au cinéma….

 

 

La Hammer a cessé ses activités cinéma en 1979, mais elle vient d’être rachetée par Endemol, célèbre société de divertissement qui est le leader de la télé-réalité. Quel est ton sentiment sur ce retour ?

 

Il y a d’abord une crainte, puisque cela s’inscrit dans une  tendance actuelle qui voit tous les objets contre culturels de naguère se faire récupérer. Et puis Endemol, c’est quand même tout l’opposé de ce que fut la Hammer dans les années 60 : pas de subversion chez eux, juste une production qui relève de la culture de masse dans ce qu’elle a de moins excitant. Cela dit, il y a tout de même un point commun entre les deux : Télérama condamne aujourd’hui Endemol d’une manière aussi définitive que la Hammer hier…[rires] La manière optimiste de voir les choses serait de regarder leur première nouvelle production, Beyond the Rave, qui a défaut d’être un chef-d’œuvre ni même un bon film témoigne d’une identité Hammer, qui reste extrêmement identifiable aux yeux du public et des professionnels des medias d’aujourd’hui. Car Beyond the rave, c’est ni plus ni moins qu’une histoire de vampire anglais sur un scénario qui manifeste une même volonté de remise au gout du jour que Dracula 73 il y a 35 ans. C’est vrai que Dracula 73 ce n’était pas une grande réussite cela dit… […] Si dans les années à venir, l’identité Hammer est respectée, si – soyons utopistes – elle se réactualise sans se renier, et bien pourquoi pas ? Peut-être que de bonnes choses peuvent naitre de cela. Après tout, ce n’est sans doute pas l’intérêt commercial d’Endemol que de casser le « joujou » Hammer : peut-être y a-t-il des exécutifs intelligents en son sein qui sauront éviter de mauvaises décisions. Donc, ne condamnons pas par avance ces nouvelles productions. Essayons de leur donner leur chance en ayant à l’esprit que le miracle Hammer, cette historique rencontre entre un grand auteur de cinéma, Terence Fisher, de très grands acteurs, Peter Cushing et Christopher Lee, une équipe technique brillantissime, Jack Asher, James Bernard, Anthony Hinds, Roy Asthon ou Bernard Robinson, le tout dans cette époque charnière des années soixante où avant-garde et culture populaire se nourrissaient mutuellement et s’entremêlaient parfois, a très peu de chance de se reproduire. Tel Dracula, la Hammer renaît aujourd’hui de ses cendres et ce seul évènement est en soit bien sympathique…

 

As-tu vu tous les épisodes sortis jusqu’à présent ?

 

Je n’en ai vu que le début, mais je préfère attendre que le DVD  sorte, ce qui devrait survenir sous peu, pour le regarder dans de bonnes conditions. Voir une série sur MySpace, c’est intéressant du point de vue marketing, mais j’ai envie de le voir plus confortablement. Cela dit, bonne nouvelle, j’ai entendu dire récemment que la Hammer s’apprête à produire un deuxième long-métrage, qui devrait avoir droit à une vraie distribution en salles. Il s’agirait d’un film fantastique, mais je n’en sais pas plus.

 

Tu penses qu’il y aura d’autres films ?

 

A priori oui, le côté rassurant dans le fait qu’Endemol soit derrière la Hammer, c’est qu’ils ont de gros moyens financiers. Donc ils peuvent produire des choses. Après, marchera, marchera pas, on verra, je n’en ai strictement aucune idée.

 

Aujourd’hui, pour toi, quels artistes semblent prolonger l’esprit de la Hammer ?

 

Très honnêtement, c’est un peu comme si on se posait la question d’une descendance de John Ford… C’est un cinéma qui s’est imposé partout. Tout le cinéma contemporain, à un moment donné, doit quelque chose à la Hammer. Les films de Fisher, Gilling, Sharp et consorts ont vraiment constitué un palier nouveau dans la représentation graphique de l’horreur, de l’érotisme à l’écran. Mieux : ils constituent une anthologie de classiques qui ont renouvelé tous les mythes classiques sur lesquels le cinéma fantastique s’est toujours épanoui et c’est fort de cet acquis que le genre a pu explorer d’autres territoires durant les années 70 et 80. Prenons le cas par exemple d’un Romero qui a priori incarne une rupture vis-à-vis de la Hammer en 1968 avec La Nuit des Morts-vivants. Il me semble que son Dawn of the Dead doit en réalité beaucoup au travail de Fisher et notamment à son film-testament, Frankenstein et le monstre de l’enfer : les scènes de carnages cannibales qui ont fait la gloire de Romero semblent tout droit découler de l’extraordinaire séquence de dépeçage du monstre par la foule des aliénés qui conclue l’ultime opus fisherien. Il me semble même que Day of the Dead est à la fois un hommage explicite aux Frankenstein de la Universal, notamment à cause de Bub le sympathique zombie, mais aussi à ceux de Fisher, à cause du Dr Loomis : à l’instar du baron interprété par Peter Cushing, ce personnage  surnommé « Frankenstein » dans le film, fait preuve de la même atrophie du sentiment moral devant l’horreur de ses expériences. A la limite, même avant la rupture Romero il n’est pas absurde de penser que les carrières de Bava, Corman ou Franco auraient pu prendre des tournures très différentes sans l’irruption de la Hammer. Sans Fisher, on aurait peut-être pas eu droit aux délires gothiques de Bava avec ses violentes et oniriques couleurs baroques, et donc sans doute aurions-nous aussi été privé d’Argento ! Voilà le premier élément de réponse, le plus évident, quant à l’influence contemporaine de la Hammer. Il existe d’autre part aujourd’hui un cinéma de genre que l’on peut qualifier de post-moderne,  né au détour des années 70 avec Star Wars, et qui à sa manière a largement fait revivre la Hammer à l’écran ces dernières années. C’est par exemple le cas d’un Tim Burton qui dans des films comme Sleepy Hollow ou Sweeny Tod, nous offre bien davantage qu’une vaine collection de citations de ses films gothiques préférés : il réinvestit et projette sur l’écran ses émotions cinéphiles fondatrices, le souvenir de sa découverte du Cauchemar de Dracula, du Chien des Baskerville, de La Gorgone mais aussi Bava, Corman etc. C’est une tendance dans laquelle s’inscrit également Tarantino ou Rodriguez avec Leone en ligne de mire et qui consiste à dire : « le genre est mort, il ne nous reste donc plus qu’à filmer les émotions qu’il a jadis suscité en nous ». Naturellement, si une certaine économie de cinéma est effectivement morte – celle du cinéma bis à laquelle appartenait la Hammer – le genre ne meurt jamais vraiment et des gens comme Tim Burton, Quentin Tarantino ou Edgard Wright contribuent en réalité à le réinventer de manière toute personnelle. Pour moi Sweeny Tod est un authentique chef d’œuvre qui parvient ainsi à faire revivre tout ce pan de cinéma incarné par la Hammer. En France, Christophe Gans a tenté quelque chose du même ordre avec Le Pacte des loups, à ceci près qu’il a ajouté à son introspection cinéphile une réflexion plus intellectualisante sur le rapport de la France au fantastique. En gros, en s’attaquant à un mythe français, celui de la bête du Gévaudan, il s’amuse à fantasmer ce qu’aurait pu donner l’équivalent de la Hammer sur le territoire français, si une telle maison de production avait existé ici. Au-delà de l’influence pour le seul genre fantastique, il me semble que les grands classiques du studio se sont aussi imposés de manière plus universelle. Là il faut faire un distinguo entre l’auteur Fisher et le label Hammer. Prenons quelqu’un comme Scorsese : je crois très sincèrement que sa manière de filmer le sang doit quelque chose à Fisher. Dans Les Infiltrés, j’ai été frappé par cette séquence où l’on voit revenir Nicholson d’une arrière boutique où il vient de torturer quelqu’un, les mains couvertes de sang : on croirait presque voir  le sinistre Van Helsing incarné par Cushing, les mains également salies par la mise à mort de quelques vampires… Il me semble que Scorsese emprunte ici à Fisher son esthétique sanglante métaphysique si personnelle et identifiable. De même, je n’exclus pas que son Temps de l’innocence ne doive quelque chose au travail sur les costumes et la reconstitution historique des meilleurs Fisher. D’une manière générale, la plupart des Fisher gothiques sont des chefs d’œuvres qui appartiennent aujourd’hui à la mémoire collective. C’est un cinéma qui s’est imposé et c’est par exemple dans cette perspective qu’il faut comprendre toutes les multiples citations de la Hammer dans le dernier Star Wars : Lucas ambitionne en bon disciple de Joseph Campbell de faire fusionner toutes les grandes mythologies du monde en un « mono-mythe » et tente pour cela une grande synthèse de tous les genres du cinéma et de toutes les cinématographies du monde. Lorsque dans l’épisode III vient le moment de questionner le rapport du héros à la mort, naturellement sont invoqués à travers la figure d’Anakin/Vador les mythes de Dracula (la survie blasphématoire), de Frankenstein (une créature de l’empereur), de Jekyll et Hyde (la schizophrénie du personnage) et les emprunts à Fisher pullulent comme autant d’images qui appartiennent désormais à l’imaginaire collectif : Vador pleurant face à la lave, comme jadis pleurait Léon le loup-garou sur son humanité perdu, Anakin brulé vif dans une gestuelle toute droit sorti du Cauchemar de Dracula etc… Le recours à Peter Cushing et Dave Prowse dans la première trilogie ou à Christopher Lee dans la deuxième ne doit rien au hasard dans cette perspective. Fisher a été célébré l’année dernière dans cette institution qu’est la Cinémathèque française et pour reprendre l’expression de Noël Simsolo, il est désormais « un cinéaste qui arrive tôt ou tard dans le patrimoine cinématographique des gens de moins de cinquante ans qui font des films intéressants aujourd’hui ».

 

Dans le genre fantastique, quel est ton sujet de prédilection ?

 

Mon péché mignon de jeunesse, c’est bien évidement les vampires. Je suis toujours très curieux de voir les films qui sortent dans ce genre. Mon initiation au cinéma fut faite par le biais des vampires. Quand on s’intéresse à ça quand on est jeune, c’est une manière de découvrir à la fois la série B avec Terence Fisher, mais aussi de découvrir le cinéma lui-même avec Murnau, le côté classique avec Tod Browning, le cinéma d’auteur allemand avec Werner Herzog, la nouvelle vague européenne avec Roman Polanski… Si on prend la thématique du vampire, on pourrait presque faire une histoire du cinéma mondial à partir de cette figure. Cela nous amène à toutes les cinématographies du monde : l’Amérique du Nord, l’Espagne, le Mexique, le Japon, l’Europe centrale, la Russie… Tous les types de cinéma également, la série B, le cinéma d’auteur. Je me suis intéressé à cette figure-là, mais je ne me suis pas cantonné qu’au cinéma fantastique, je suis passionné par le cinéma dans son ensemble. J’adore Fritz Lang, Billy Wilder, Woody Allen, les frères Coen, Eastwood, Cronenberg, Lynch,  toutes sortes de cinéastes différents. Par contre, au sein du cinéma fantastique, plus ça va plus j’ai un goût pour le gore, en fait. Plus jeune, j’ai dû être marqué par certaines lectures de Télérama que mes parents achetaient. J’ai été marqué par ce réflexe critique puritain qui met d’un côté les films intelligents parce qu’ils se contentent de suggérer, et de l’autre les productions dénuées d’intérêt parce qu’elles montrent le sang à l’écran. En réalité la dichotomie ne se situe pas là. Le cinéma, ce n’est pas le réel, ce n’est qu’une image, et l’image se charge toujours de signes. Le sang à l’écran est intéressant dès lors qu’il est un signe. Le gore au cinéma a crée une esthétique. Chez Fisher le sang renvoie à la métaphysique, chez Dario Argento le gore sert la représentation de la fantasmatique du tueur, chez Romero les carnages cannibales renvoient à des questionnements politiques.... Et au-delà il y a quelque chose d’extrêmement jubilatoire, de totalement transgressif et libérateur dans le spectacle du sang qui coule à l’écran. C’est l’un des aspects extraordinairement beaux et réussis de Sweeney Todd, de Tim Burton : quel plaisir de voir les gorges tranchées et les corps tombés avec fracas contre le pavé de la cave du barbier diabolique !... [rires] On est tous régis par les figures d’Eros et Thanatos tapis au fond de notre inconscient. Le cinéma gore répond à nos pulsions de manière ludique et nous enrichis parce qu’il nous confronte à notre part d’ombre. C’est une chose qu’ont toujours détesté les moralisateurs, notamment chez la Hammer il y a cinquante ans : un cinéma qui nous révèle notre propre dualité, quelle horreur ! Au final, il n’y a rien de malsain ou de dégradant en soit dans le cinéma gore. Il ne s’agit que d’art, de représentation, d’esthétique. Ces films-là n’ont jamais incité au meurtre. C’est plutôt parce qu’il y a des meurtriers que ces films existent.

 

En-dehors du cinéma, tu as d’autres loisirs ? Des lectures peut-être ?

 

Je lis beaucoup de livres sur le cinéma ces derniers temps. Mon autre grande passion parallèlement au cinéma est la musique. Je suis musicien depuis longtemps, je suis dans un groupe de rock n’ roll, et pour moi il y a un vrai lien entre ce qui relève de la culture rock n’ roll et celle du cinéma bis, de la série B. J’ai par exemple découvert les Stones vers la fin de l’enfance, en même temps que les films de la Hammer. Pour moi Mick Jagger, Keith Richards ou Johnny Rotten étaient des figures subversives au même titre que Dracula et Frankenstein. Des monstres sacrés qui participaient d’une même culture anglo-saxonne, parfois même typiquement anglaise, et ce sont toujours des influences aujourd’hui. Avec mon groupe, Ultrazeen – on vient de sortir un nouveau disque début juillet –  nous faisons régulièrement nos entrées de scène sur le générique du célèbre Django de Sergio Corbucci, célèbre western spaghetti. On vient d’écrire un morceau qui s’intitule Wolverine, en hommage au personnage du comics éponyme et des X-Men. Il va d’ailleurs avoir droit à son propre film en 2009. Bref, tout cela fait partie d’un tout.

 

As-tu d’autres projets ?

 

J’aimerais bien écrire un second bouquin, j’hésite encore sur le sujet. J’aimerais bien continuer sur le cinéma fantastique des sixties, le gothique italien ou les productions de Corman… Il y a encore un vide éditorial en France à ce niveau-là. Pourquoi pas  également sortir de la série B et aller carrément vers Star Wars : il y aurait une fabuleuse étude de réception à faire sur le sujet, avec le point de vue de deux générations antagonistes sur deux trilogies produites à 20 ans d’intervalles, deux trilogies qui elles-mêmes ne cessent d’interroger la notion de point de vue chez leurs héros… J’ai en tête un gros projet la dessus. J’ai aussi de projets de radio et de fiction… We’ll see.

 

Quel est le prochain film fantastique que tu vas aller voir au cinéma, ou que tu vas regarder chez toi ?

 

Je viens de récupérer Caltiki - le monstre immortel, co-réalisé par Riccardo Freda et Mario Bava. Je vais peut-être le regarder ce soir. Ou alors Doriana Gray, de Jess Franco, que je n’ai jamais vu. C’est un film fantastique qui tire vers le porno expérimental. Je suis dans une période Jess Franco depuis la rétrospective qui a eu lieu récemment à la Cinémathèque française. Je me suis vraiment pris d’affection pour son cinéma.

 

Sur le web on trouve tes interventions sous le pseudo de Kurt Menliff. Ta préférence va vers le corps ou le fouet ?

Le corps ou le fouet dis-tu ? Mais l'un ne va pas sans l'autre !...


Merci Nicolas.

De rien.

 


Je vous invite à aller faire un tour sur la page MySpace de l'ouvrage de Nicolas.


Nicolas Stanzick


(1) professeur, écrivain, orateur et anthropologue américain, célèbre pour son travail dans les domaines de la mythologie comparée et de la religion comparée et notamment pour sa théorie du monomythe. George Lucas dit s’être largement inspiré de son ouvrage célèbre Le Héros aux mille et un visages (The Hero with a Thousand Faces), paru en français sous le titre de Les Héros sont éternels pour écrire Star Wars.


(2) Réalisateur, scénariste et romancier français.


Interview réalisée par Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Séries TV

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Réédition aujourd'hui d'une séries d'articles que j'ai écrits il y a déjà pas mal d'années, et qui avaient pour but de donner un aperçu de la série télévisée qui m'a donné mon pseudo. Attention, certains apssages, notamment dans le second et le troisième articles, comportent des révélation.


X-FILES : ARTICLE ONE



Cette série est apparue de manière confidentielle dans la mire française au cours de l’année 1993. Soumise aux caprices d’une programmation aléatoire, elle ne trouve son rythme de croisière qu’au bout d’une année, au point d’être devenue à l’heure actuelle l’une des principales locomotives d’audience pour la petite chaîne qui monte, j’ai nommé M6. Sans prétention aucune, je pense faire partie des rares pelés qui ont vu la première diffusion du pilote, titré Nous ne sommes pas seuls (quel programme !). Immédiatement accroché, je me mis à pourchasser les épisodes diffusés au petit bonheur la chance (le mardi à minuit, le jeudi en 3ème partie de soirée, le dimanche…). Depuis, la X-Files(titre original de la série)-mania a envahi l’Hexagone : cassettes vidéo, cartes à collectionner, casquettes, tee-shirts, romans, novellisations d’épisodes… et une diffusion massive le samedi soir pour accrocher le public. Aujourd’hui les fans réguliers sont environ 5 millions. Entre parenthèses, cette diffusion massive oblige M6 à rediffuser l’intégralité de l’antériorité, sous peine de perdre des spectateurs dans l’intervalle.

Pourquoi ce succès comparable aux phénomènes Star Trek et Star Wars ? D’abord pour une raison très simple : la série est arrivée en pleine morosité télévisuelle. Il y avait, au début des années 90, peu de créations novatrices et les vieux standards commençaient à s’essouffler. Aux Frontières du Réel a relancé une mode plus ou moins abandonnée depuis les années 50 : le goût pour le paranormal et l’inexpliqué. La vague des extraterrestres revient en force : témoins les bulldozers Independance Day et Mars Attacks ! De plus la série a cristallisé un sentiment profondément ancré dans l’esprit des Occidentaux, surtout des Américains : celui d’une manipulation sociale et intellectuelle par les autorités de la vie du citoyen lambda. On nous cache tout, on nous dit rien ! La série cultive et encourage donc une certaine paranoïa vis-à-vis de Big Brother. Il reste à espérer que ce sentiment, probablement justifié, ne plongera pas le monde dans le chaos.


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Un homme est à l’origine du phénomène : Chris Carter (photo ci-dessus), dont le nom est aujourd’hui indissociablement lié à sa série. Producteur, créateur, réalisateur, scénariste (parfois tout ça à la fois), il a pratiquement tout fait sauf jouer et maquiller. Auparavant connu comme rédacteur d’un magazine sur le surf et scénariste de séries médiocres telles Un Flic dans la Mafia, rien dans sa carrière n’annonçait son triomphe. Carter a à présent du mal à gérer son temps entre ses activités sur X Files et Millenium (une autre série créée depuis) et la promotion que son bébé génère. On parle même d’un long métrage… C’est bien joli tout ça mais de quoi ça parle ? Eh bien, voilà l’histoire : au sein du FBI est créé un service des affaires non-classées, en fait les enquêtes qui ont abouti à l’inexpliqué. la responsabilité en est confiée au jeune agent Fox Mulder, que ses camarades à l’école du FBI surnommaient Spooky (martien en VF, traduction plus qu'approximative), du fait de son goût pour les petits hommes verts. Mais son dynamisme et son flair inquiètent les hautes sphères du gouvernement, c’est pourquoi on lui adjoint la rousse Dana Scully, diplômée de médecine et connue pour son cartésianisme forcené. Sa fonction officieuse est de le surveiller et de fournir régulièrement des rapports sur les agissements de Mulder. Tous deux deviennent rapidement des vrais amis, leurs sensibilités opposées se complétant souvent (Scully possède une clé de l’appartement de Mulder). Ils sont sous les ordres directs du directeur-adjoint Walter S. Skinner, ancien du Vietnam. Mulder bénéficie des informations fournies par Gorge Profonde (clin d’œil au Watergate), puis de Mr X, des hauts fonctionnaires qui le manipulent en même temps qu’ils l’aident. protégé par un membre du Congrès, Mulder entretient d’étroites relations avec 3 loufoques fondus de paranormal, qui se surnomment eux-mêmes les Lone Gunmen (Les Tireurs solitaires), titre de la revue qu’ils éditent. L’ennemi, pour Mulder, c’est le Smoking Man (Homme à la Cigarette), un autre haut fonctionnaire, qui en vient même à tenter d’éliminer physiquement Mulder. Le problème, c’est que c’est homme mystérieux semble avoir travaillé avec son père sur un projet nébuleux dans les années 50/60.

 

A de nombreuses reprises les deux agents paieront de leur personne ou de celle de leurs proches leurs incursions dans la chasse gardée du Gouvernement ou de l’armée. L’agent Scully sera même enlevée (par des extraterrestres ?) pour l’implantation d’une puce sous la nuque. Elle découvrira plus tard que chaque Américain a fait l’objet d’un dossier médical secret où sont relatés des éléments inconnus. Les deux agents découvrent par bribes la vérité mais les preuves disparaissent ou sont insuffisantes pour que Skinner puisse vraiment intervenir, tiraillé entre son admiration pour Mulder et ses consignes hiérarchiques.


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En plus de ce synopsis original, Chris Carter a soigné le background de ses personnages. L’acharnement de Mulder à chasser le paranormal tient son origine dans son enfance : lorsqu’il avait 12 ans, il assista à l’enlèvement de sa petite sœur Samantha au sein d’une lumière intense venue de l’extérieur de leur maison. Cette scène donna lieu, à mon sens, à l’une des meilleures séquences de la série, car elle sous-tend un grand nombre d’éléments : l’existence des extraterrestres, l’accointance de ses parents avec la conspiration gouvernementale, la vocation de Mulder et sa vie gâchée par ce traumatisme… Vingt ans après Fox retrouvera Samantha pour la perdre aussitôt et découvrir qu’il s'agissait d’un clone (lors de l’excellent épisode La Colonie). Au fil des épisodes Mulder découvre que son père, savant fonctionnaire, a été profondément impliqué dans des affaires troubles avec Smoking Man ; peut-être même sa mère a-t’elle été la maîtresse de ce dernier ?

 

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Du fait de ses fonctions et de sa passion, Mulder vit seul, connaît quelques aventures sans lendemain qui rendent Scully jalouse. Tout ce qu’on sait de sa vie privée, c’est qu’il lit régulièrement Playboy et grignote des graines de tournesol. Son humour est assez pince-sans-rire et il éprouve une grande tendresse pour sa partenaire.

Scully, elle, n’a pas été traumatisée pendant son enfance, mais pendant sa collaboration avec Mulder. Elle est enlevée par des êtres au grand crâne et aux yeux sombres qui la soumettent –apparemment- à un examen médical. ; Scully sera retrouvée dans le coma dans un hôpital ; pendant son inconscience au seuil de la mort, elle rencontre son père disparu depuis peu. Cet épisode (Coma) est l’un de mes préférés, de par sa poésie, sa sensibilité. Totalement dévouée à son travail au FBI, Dana n’a pas de vie privée. On ne lui connaît pas de vice ; à peine la voit-on fumer dans un épisode de la troisième saison. Médecin de formation, c’est souvent à elle que revient la tâche ingrate de l’autopsie-dissection, ce qui donne parfois des scènes assez gore. Il est à noter qu’au début de la série Scully cherchait systématiquement une explication rationnelle à tout ce à quoi elle était confrontée ; au contact de Mulder elle a appris à croire (ou du moins envisager) presque tout. Comme Mulder, elle a souffert. Son père, tout comme sa sœur, sont assassinés, cette dernière prenant en plein cœur une balle qui lui était destinée.


Le directeur-adjoint Skinner prend de l’importance au fil des épisodes, en même temps que son personnage s’affine. Son rôle est un peu ambigu au début, car il entrave les enquêtes de Mulder. Mais comprenant que celui-ci œuvre pour faire éclater la vérité, il décide de s’humaniser, allant jusqu’à intervenir physiquement face au Smoking Man et Mr X. Sa vie s’en trouvera menacée, sa carrière presque ruinée, mais le respect que lui marquent les deux agents finira par le préserver. On sait qu’il est tenté de croire les histoires rocambolesques que lui rapportent Mulder. Lors de la guerre du Vietnam, Skinner a vécu une expérience de voyage astral, expérience qu’il avouera à Mulder ; de plus, des éléments laissent à penser que Skinner occupait peut-être la fonction de Mulder quelques années auparavant. Les personnages secondaires sont moins soignés mais cela n’enlève rien à l’intrigue, tissés de fils ténébreux. Sans leur part de mystère, ils deviendraient moins intéressants.

L’interprète de Fox Mulder, David Duchovny (prononcer Doukovni), était déjà un chevronné des plateaux de télé et de cinéma. Il collectionne les rôles de troisième zone tels Kalifornia ou Beethoven. Et fut un étonnant transsexuel du FBI (déjà) dans la série-culte Twin Peaks de David Lynch. Son humour et son charme explosent dans X-Files, avec peut-être une nouvelle facette de son talent ; Duchovny a en effet co-signé le scénario original de plusieurs épisodes, et s’intéresse de près à la réalisation. Son agenda, rempli 10 mois sur 12 par la série, il n’a pu pour l’instant reprendre sa carrière cinématographique, qui s’annonce très intéressante vue son aura (surtout auprès de la gent féminine). La Fox, firme productrice du phénomène, voulait une grande blonde de 26 ans toute en jambes pour le rôle de Scully ; c’est finalement Gillian Anderson, une rousse de moins d’1 mètre 70, qui remporte le jackpot (comme elle n’avait que 22 ans, elle a dû tricher de 5 ans pour participer au casting), enthousiasmant Chris Carter lui-même. Actrice de théâtre, elle n’avait jusqu’alors fait que des apparitions mineures dans des sitcoms. D’entrée, elle montre un jeu d’excellente facture, pour devenir phénoménale lors de la 3ème saison. Pour tous deux l’après-X-Files est assuré.

 

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Mitch Pileggi (Skinner) n’avait comme titre de gloire qu’un rôle intéressant dans la bonne série B d’épouvante Shocker. L’acteur, doté dans la vie d’un humour salace, se montre parfait dans la peau du directeur-adjoint du FBI, souvent impavide mais capable de sortir de ses gonds ou de douter lorsque sa moralité ou ses certitudes s’écroulent. Mitch Pileggi, «à fond» dans la série, a demandé à avoir une présence accrue dans celle-ci. Le très controversé Mr X (Steven Williams) a tenu un rôle différent dans l’excellente série 21, Jump Street et n’est donc pas un inconnu pour le grand public des séries policières américaines.

Côté artistique, Chris Carter a probablement réuni autour de lui une espèce de Dream Team avec des concepts et des idées autant novateurs que géniaux. Les maquillages (saisissants) sont signés Tony Lindala, qui a roulé sa bosse sur la moitié des meilleurs films d’horreur ou de science-fiction de ces 15 dernières années ; la série est intégralement tournée dans la région de Vancouver, en Colombie britannique, où la lumière particulière donne cet aspect brillant et luminescent à beaucoup de scènes. La réalisation est assurée par 6 ou 7 metteurs en scènes qui se relaient, parfois remplacés par le producteur R W Goodwin ou par Chris Carter lui-même. Deux équipes régulières de scénaristes travaillent en permanence, épaulés par d’autres employés de la Fox. L’action est soutenue, amplifiée, magnifiée par la musique de Mark Snow ; son générique (dont la composition est due au hasard) est devenu un tube mondial. Je connais un lycée dans la banlieue de Bordeaux où l’indicatif à échos de X-Files a remplacé la sonnerie d’appel. En moyenne, un épisode de série TV comporte entre 10 et 15 minutes de musique pour une durée totale de 52. Sur X-Files, chaque épisode en utilise entre 30 et 35. Tout cela explique (ou excuse) que la série mettant en scène Mulder et Scully soit considérée par beaucoup comme la meilleure, comme le furent en leur temps Star Trek, Le Fugitif ou Chapeau Melon et Bottes de cuir. Mais libre à vous de préférer Urgences ou Alerte à Malibu ; ces séries ont leurs qualités, je le conçois, mais elles ne m’interpellent pas.

 

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Pour l’heure, l’équipe de X-Files tourne la quatrième saison, montée vers la folie et la vérité, avant d’enchaîner sur un long métrage l’été prochain. Le succès et la qualité ont attiré bien des convoitises et des fans de poids : Spielberg aurait demandé Carter à réaliser un épisode de la série, et Stephen King a manifesté le désir d’écrire un scénario. Rien n’est décidé pour le moment. Une chose semble en tout cas acquise : Chris Carter quittera la série à la fin de la 5ème saison, estimant que tout ce qui se fera au-delà relèvera plus du commercial que de l’artistique. Lui survivra-t-elle ? Pas sûr car il en est l’âme, il a inspiré l’atmosphère, le rythme et les ellipses qui ont fait sa réputation.

Paris, le 20 novembre 1996.



THE X-FILES : ARTICLE TWO

 

Fox Mulder
Recruté par le Bureau après avoir étudié la psychologie à Oxford, l'Agent Spécial Fox Mulder montra une inclination particulière vers l'originalité dès ses débuts. Sa monographie, réalisée très tôt, sur les tueurs en série et les sciences occultes a permis d'arrêter un meurtrier célèbre. Il était suivi de près par le FBI quand il s'est tourné vers le paranormal. Convaincu par une expérience de régression hypnotique que sa sœur Samantha fut enlevée par une puissance inconnue quand ils étaient enfants, il devint obsédé par la découverte de la vérité cachée dans les Dossiers non classés, où atterrissent tous les cas extraordinaires, inexpliqués ou surnaturels. Le choix de Mulder de travailler sur les Dossiers non-classés n'était peut-être pas tout à fait sa volonté. L'Homme à la Cigarette, homme de paille du Syndicat, a suggéré de placer l'agent là où il pourrait être contrôlé. Ils n'ont jamais tué Mulder car il est très utile pour propager les mensonges qu'ils souhaitaient répandre. Le style de vie spartiate et besogneux de Mulder l'a éloigné de ses parents, qui ont été éliminés par des agents souterrains qu'il avait cherché à retrouver. Il découvrit finalement le secret à propos de sa sœur, apprenant qu'après son kidnapping et les expériences dont elle avait été l'objet, une présence céleste vint à son secours et transporta son âme au paradis. Après la résolution de ce problème, Mulder lui-même devint un Dossier non-classé lorsqu'il fut enlevé par un vaisseau spatial. Son corps fut retrouvé mort, mais, avec l'aide de Scully, Mulder est revenu à la vie. Sa quête de la vérité l'a amené au plus grand des sacrifices : son départ du FBI et sa séparation d'avec Scully et leur enfant.




Dana Scully
L'Agent Spécial Dana Katherine Scully n'est pas seulement un docteur en médecine spécialisée en médico-légal, mais aussi une personne qui s'accroche à la raison ; elle pense qu'il y a une explication scientifique derrière chaque Dossier non-classé. Ses croyances ont été mises à rude épreuve, et elle a vu des choses (en travaillant sur ces Dossiers) que ni la Science ni la logique ne pourraient justifier. Elle a même commencé à croire en l'existence des extra-terrestres. Contre le désir de ses parents, Scully, en sortant de l'Ecole de Médecine, intégra Quantico, où elle étudia durant 2 ans dans l'Académie du FBI. En sortant elle fut assignée à travailler aux côtés de Mulder sur les Dossiers non-classés, avec pour objectif de discréditer ses théories abracadabrantes et audacieuses. Au fil des années, elle a donné plus que sa propre vie pour ces Dossiers. Scully fut enlevée et, après un retour mystérieux, fut rendue fertile (alors qu'elle était stérile) par des expériences que l'on a supposé avoir été pratiquées sur elle. Elle découvrit alors qu'un implant informatique a été fait à la base de son cou. Son extraction provoqua la déclaration d'un cancer. La maladie connut une rémission avec l'implant d'une autre puce informatique. Une tentative d'assassinat sur Scully causa le décès de sa sœur Melissa. Elle réussit à trouver son partenaire, qui avait été enlevé, et trouva même le moyen de le ramener à la vie après qu'il ait été lui aussi soumis à des expériences extra-terrestres. La médecine, cependant, ne s'explique toujours pas comment Scully tomba enceinte après des années de stérilité. Bien qu'elle et Mulder craignaient le pire, William est né humain et en bonne santé. Comme ils commençaient à se faire à l'idée que le bébé fût le fruit d'une fécondation naturelle, des preuves mystérieuses prouveraient que William est encore plus qu'un miracle qu'ils ne l'imaginaient. Et ceci mit leurs vies en danger.




John Doggett
L'Agent John Doggett intégra le FBI en provenance du Département de Police de la Ville de New York, où il travaillait comme détective à la Division des Fugitifs. Approchant toutes ses enquêtes avec scepticisme, il croit que tout peut être expliqué avec les techniques policières standard. Ce n'est donc pas une surprise qu'après seulement 5 ans au Bureau, il soit affecté par le Directeur Kersh à la direction du groupe spécial lancé à la recherche de Mulder. Bien que son enquête s'enlisât, Doggett mit un point d'honneur à résoudre l'affaire. Une maîtrise et un doctorat d'Administration Publique de l'Université de Syracuse prouvent la volonté de Doggett de se conformer aux dogmes du Gouvernement. Il est l'exemple parfait du succès rapide et de l'efficacité. Avant de travailler dans la Police, Doggett eut le grade de sergent dans l'Unité amphibie du Corps des Marines des Etats-Unis et joua un rôle dans la Force Multinationale de Maintien de la Paix pour le Développement du Liban. Après 6 ans dans l'Armée, il fut mis à la retraite avec des recommandations après avoir été blessé sur le Front.

 

Monica Reyes
Bien que née à Austin, Monica Reyes fut adoptée par un couple de Mexicains et grandit à Mexico. Elle n'a jamais identifié ses parents biologiques. Elle sortit en experte en folklore et mythologie de l'Université Brown, obtenant son bac et sa maîtrise en 4 ans. Après avoir envisagé une carrière académique, elle entra à Quantico en 1990. La première mission de l'Agent Reyes fut d'intégrer un groupe spécial qui enquêtait sur des suspicions de rituels sataniques. Aucune des charges n'était justifiée, et Reyes publia un rapport en 1992. Reyes servit alors à l'antenne du Bureau dans l'Etat de New York, où parmi ses dossiers figurait le kidnapping de Luke Doggett, 8 ans, fils de l'Officier de Police John Doggett. Le garçon fut finalement trouvé mort, mais aucun suspect n'a été appréhendé. En 1999, elle fut transférée au Bureau de la Nouvelle Orléans. Elle y resta jusqu'à ce que l'Agent du FBI -ex-flic- Doggett la convainque d'accepter un poste au Département des Dossiers non-classés à Washington, DC.




Walter S. Skinner
Ex-Marine avec un sens aigu du devoir, le Directeur adjoint de Bureau Walter Skinner se montre parfois peu patient avec les méthodes d'investigation peu orthodoxes de Mulder. Plus d'une fois il a prévenu les deux agents que leurs enquêtes s'aventuraient dans des contrées dangereuses. Il a également été forcé de fermer leur Service, mais l'a réouvert de sa propre autorité.
Skinner semble être pris entre deux feux : les Agents Mulder et Scully d'un côté, et l'Homme à la Cigarette de l'autre. De fréquentes visites de ce dernier placent Skinner comme un autre laquais du Syndicat, mais ses efforts en faveur de Mulder et Sculy "à travers des réseaux non-officiels" démontre son intérêt pour les agents et leur travail. Cependant, Krycek a prouvé que le Directeur adjoint ne peut jamais être exclu des jeux de pouvoir. L'ex-Agent Krycek possède la console qui peut augmenter la densité de nanomachines dans le système sanguin de Skinner, le tenant à sa merci. Bien qu'il n'ait jamais été convaincu par les théories extra-terrestres de Mulder, Skinner est étonné de voir une lumière brillante et fut témoin de la disparition de ce dernier dans Requiem (7x22). Il fut rempli d'émotions contradictoires, comme il le dit plus tard à Scully en lui contant les événements. "On me demandera ce que j'ai vu", dit-il. "Et je ne peux nier ce que j'ai vu. Je ne le ferai pas."

 

Paris, Février 2002.



THE X-FILES : ARTICLE THREE































Voilà, c'est fini... Après neuf ans de bons et loyaux services, la série a tiré sa révérence en mai 2002. En France, la diffusion s'est achevée en janvier 2003. Nous allons essayer, dans le présent article, de faire un bilan.

Neuf années. Voilà une belle durée pour une série fantastique américaine. Dans un créneau différent, seul Star Trek (et ses spin-offs multiples) a fait mieux en terme de longévité (à noter que Buffy, l’une des rares séries fantastique de qualité du moment, en est à sa 6ème saison). Pendant ces 9 années, la série a acquis une réputation certaine, et a inspiré nombre d’autres séries, films, romans, BD... En terme de marketing, elle a généré une masse de goodies et de publicité sans précédent, comparable seulement à Star Trek, justement, et à Star Wars. Certains des acteurs sont devenus des stars, même s’ils ont du mal à se débarrasser de leur costume télévisuel. Sur le plan formel, il est important de noter qu’il y a eu une X-Files touch, caractérisée par une ambiance oppressante, une lumière très particulière, souvent tamisée (surtout durant les 4 premières saisons, où la production se tenait à Vancouver, au Canada) ; mais aussi par une musique très particulière due à Mark Snow, faites d’échos, de chocs, de mélodies lancinantes, en adéquation parfaite avec l’ambiance. Dès le premier épisode, les effets spéciaux (souvent numériques) se sont montrés largement à la hauteur des ambitions du créateur Chris Carter ; il en va de même des maquillages : on a vu dans cette série les plus “beaux” monstres de l’histoire du fantastique télévisuel. Sur le plan de l’intrigue, il est difficile d’être aussi clair, tant les scénaristes se sont ingéniés à balader les télespectateurs au cours de ces 9 saisons (pour tout vous dire, je ne suis pas sûr d’avoir tout compris). A l’âge de 11 ans, le petit Fox Mulder assiste à l’enlèvement (par des extraterrestres ?) de sa soeur Samantha. Il n’aura de cesse de découvrir la vérité, au point, après des études de psychologie, d’intégrer le Service des Affaires non Classées, à Washington. Il s’agit en fait d’un cagibi sans fenêtre, où ses supérieurs l’affectent pour avoir les coudées franches. En effet, Mulder (surnommé Spooky -sic-, ce qui signifie à la fois bizarre, effrayant et dingue), doté d’une intelligence très au-dessus de la moyenne, fourre son nez un peu partout. On lui adjoint une collaboratrice toute fraîche émoulue de l’Académie du FBI, Dana Katherine Scully (Gillian Anderson), également médecin légiste. Lui, prêt à croire à la moindre affaire étrange, se heurtera à elle, cartésienne et incrédule. Mais peu à peu ils deviendront très intimes (au point de faire un enfant ensemble), et leurs points de vue convergeront. Mais Scully et Mulder seront enlevés à leur tour, et Scully, après son retour, fera équipe avec un ancien Marines, John Doggett (Robert Patrick, vu en mauvais Terminator dans Terminator 2), dont la mâchoire est aussi carrée que son esprit inflexible. Pendant la grossesse et la maternité de Scully, un autre agent fera son apparition : Monica Reyes (Annabeth Gish), qui a des pouvoirs de medium, pouvoirs qui lui ont permis de travailler en tant que profileur au FBI.
Cette équipe à géométrie variable a travaillé sous les ordres du Directeur Adjoint régional Walter S. Skinner (Mitch Pileggi), à l’attitude très très ambigüe au regard du service des Affaires non Classées. Plus tard apparaîtra le Directeur Alvin Kersh (James Pickens Jr), encore moins paternaliste que Skinner. Mulder est persuadé qu’un groupe d’industriels, de hauts fonctionnaires et de savants (surnommé le Syndicat) complote en secret en faveur d’une invasion extraterrestre ; et qu’un homme au passé nébuleux et aux motivations troubles, surnommé l’Homme à la cigarette (William B. Davis) et qui s’avèrera être le père biologique de Mulder (syndrome Star Wars ?), est leur principal homme de main. Les soupçons de Mulder et Scully sont confirmés par les confidences de deux mystérieux informateurs (Gorge profonde et Mr X) et la paranoïa entretenue par trois hurluberlus à la fois lubriques, intelligents et persévérants, les Lone Gunmen.

Autour de ce petit monde gravitent une galaxie de personnages au passé et aux motivations troubles, tels les agents Krycek (complice du Cancer man, assassin du père de Mulder, puis complice de celui-ci), Spender (fils du Cancer Man) et Follmer, Directeur adjoint comme il se doit très ambigü et ancien amant de Reyes. La famille des deux agents Mulder et Scully joue aussi un rôle non négligeable. Nombre de ces personnages perdront la vie au fil des saisons, et les ambigüités de certaines de ces disparitions ont permis aux scénaristes de multiplier quiproquos, fausses pistes et renversements de situation parfois vertigineux.

 

Cette trame dite “de la conspiration”, qui faisait tout le sel de la série, a fini par dégoûter les fans les plus endurcis. A partir de la 5ème saison, pic de la série, les audiences n’ont cessé de diminuer. Ces épisodes, parfois très crispants, alternaient avec plus ou moins de bonheur avec des intrigues du type “le Monstre de la semaine”, parfois humoristiques. C’est dans ces épisodes que peuvent s’exprimer les effets spéciaux, les décorateurs et les maquilleurs, mais aussi les talents comiques (eh oui !) de David Duchovny (Mulder) et des Lone Gunmen.


[SPOILER]

Que nous révèle The Truth (en VF La Vérité), le double épisode qui clôt la neuvième saison ? Eh bien pas grand-chose finalement, un peu à l’instar de l’ensemble de la série. Que s’y passe-t’il ? Mulder pénètre incognito dans une base ultra-secrète pour récupérer des informations secrètes, où il affronte et “tue” un super-soldat ; arrêté, il est jugé pour ce meurtre ; sa défense est assurée par Skinner face à un tribunal militaire, présidé par le Directeur Kersh. L’ensemble de la trame de la Conspiration y est rappelé, de manière un peu trop brutale... Le procès est truqué du début à la fin, et l’issue est sûre : Mulder est condamné à mort par injection létale... Ses amis (Scully, Skinner, Doggett et Reyes, aidés par un enfant prodige) le font évader. Mulder et Scully, en fuite, se rendent dans un pueblo du peuple disparu les Anasazi, au Nouveau-Mexique, où ils retrouvent l’Homme à la Cigarette, qui leur révèle que le 22 décembre 2012 est la date de l’invasion finale de la Terre par les extra-terrestres. Mais Rohrer, le super-soldat soi-disant tué par Mulder apparaît, suivi par des hélicoptères de la Conspiration, pour détruire les dernières preuves. Les deux ex-agents du FBI réussissent à s’échapper, laissant le Gardien de la vérité face à son destin... L’épisode se termine sur une scène où Scully réaffirme sa dévotion et son amour pour Mulder, laissant la porte ouverte à toutes les possibilités.


Le gros de ce double épisode est centré sur un procès, “classique” des séries télé, et l’on voit que l’équipe d’ X-Files n’est pas à l’aise dans cet exercice. Le rythme est trop haché, les personnages sont assez mal filmés...
Au cours de cet épisode réapparaîtront quelques personnages que l’on pensait disparus, comme l’ex-agent Alex Krycek, l’homme de paille à géométrie variable du Syndicat ; comme l’agent Jeffrey Spender, demi-frère de Mulder et fils du Smoking Man, au cours d’un passage totalement dénué d’intérêt, permettant simplement à l’acteur Chris Owens - au demeurant excellent- d’apparaître une dernière fois) ; comme Marita Covarrubias, qui travaille pour l’ONU, et dont le rôle aurait pu être mieux exploité ; notre agent préféré recevra l’appui inattendu du jeune Gibson Praise, un enfant qui peut lire dans les pensées. On retrouve l’aspect fantastique lorsqu’il révèle que l’un des “jurés” n’est pas un humain, scène assez chargée au niveau dramatique, mais qui malheureusement n’aura pas de suite... Au cours de sa détention, Mulder recevra la visite de l’esprit de Mr X, au cours de sa fuite il verra les Lone Gunmen... Du point de vue de la forme, en plus de la scène citée plus haut, seuls deux passages de ce double épisode renouent avec l’esprit X-Files : la base secrète du début, et le pueblo de la fin, comme un grand écart entre la technologie, la modernité et l’industrie (soit un grouillement symbolisant la vie) d’une part, et les traditions ancestrales, le désert, le passé et la mort d’autre part, des concepts élaborés et exposés tout au long des neuf saisons. Il est donc dommage que la fin se déroule de manière aussi peu typique de la série. On a un peu l’impression que les scénaristes ont tenté de rappeler tout ce qui s’est passé en neuf ans (gageure non relevée) au cours d’un même épisode (ce qui explique l’idée du “procès” - procès qui bafoue toutes les règles de droit, ce qui est ouvertement dit mais ne s’excuse pas), tout en revenant aux sources de l’histoire (cette région du Nouveau-Mexique et l’évocation des Anasazi ont rythmé certains des meilleurs épisodes de la saga).

[/FIN SPOILER]

 

Une forme un peu hybride donc, qui hésite entre l’exposition (prélude aux prochains films ?) et l’action (une fin uniquement bavarde aurait fortement chagriné les fans). Et la dernière scène, teintée d’un sentimentalisme au sirop d’érable, n’arrange pas l’affaire... Difficile donc d’être satisfait par cette non-fin, qui, au lieu de dévoiler la vérité, ne fait qu’embrouiller les cartes et ouvrir de nouvelles pistes de réflexions pour les dizaines de millions de X-Philes qui peuplent les fan-clubs. Espérons que les films à venir complèteront au moins un peu le goût sucré-salé que Chris Carter a laissé dans notre bouche.


Paris, Avril 2003

 

Mon avis sur le second film.

 

Octobre 2010 : on nous annonce un troisième long-métrage pour décembre 2012. A suivre...

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Personnalités

[Réédition et remasterisation]

Il y a 50 ans aujourd'hui, Stephen King sortait son tout premier roman : Carrie.

Personnellement, j'ai découvert Stephen King à l'âge de 16 ans, sur les conseils d'un camarade de classe. Très vite, il est devenu l'un de mes auteurs préférés, même si je reconnais que sa plume n'est pas toujours aussi altière que je le souhaiterais. Je vous invite donc à le découvrir...

 

A l'heure où j'avais écrit la première version de ces lignes (mai 2003), Stephen King a annoncé qu'il allait mettre un point final à sa carrière d'écrivain. Cette déclaration survenait après un accident qui faillit lui ôter la vie en 1999 : un chauffard l'avait en effet violemment percuté sur une petite route du Maine. Cela signifiait alors qu'il faudrait probablement attendre 2006 ou 2007 pour voir apparaître son ultime œuvre littéraire sur les étals des librairies. Il est vrai que l'"Horrorus Rex" (expression dont apparemment je suis l'auteur) a inondé le marché mondial de ses romans éléphantesques, la plupart du temps caractérisés par des sujets horrifiques (sur une large palette), un langage très argotique parfois et une présence active du sexe. Des éléments qui ont amené les critiques "grand public" à considérer ses écrits comme de la sous-littérature clinquante, à tel point que les gens se cachent lorsqu'ils lisent du King, même dans le métro !

 

"C’est en faisant le ménage dans le “bureau” de son mari que Tabby remarque, sous un amas de cendres et de mégots froids, les trois boules de papier. Quand celui-ci rentre du travail, elle les a encore à la main. “Tu tiens quelque chose là, lui dit-elle, je pense vraiment que tu tiens quelque chose.” Dans les semaines qui suivent, elle le guide à travers les subtilités de la psychologie féminine, l’aide à nuancer les réactions de son personnage puis à écrire la fameuse scène de la douche. Neuf mois plus tard, Carrie est né. Trente éditeurs refusent de publier l’ouvrage. Bill Thompson, de Doubleday Publishing, se laisse tenter, et propose une maigre avance de 2500 dollars à l’auteur. En quelques mois, les droits du roman sont rachetés 400 000 dollars par Signet Books. Carrie se vend à plus d’un million d’exemplaires la première année, malgré un accueil critique mitigé. Deux ans plus tard, le réalisateur culte Brian De Palma adapte le livre au cinéma. (...) Déjà adapté 3 fois à l’écran et parodié à n’en plus finir, le premier roman de Stephen King est presque devenu un genre horrifique à part entière : celui du bal de promo tragique. Et Carrie continue d’être réédité avec, toujours, la même dédicace : “Pour Tabby, qui m’a attiré dans cet univers et m’en a fait sortir”.
Source : Vanity Fair.

 

Parti de rien (King père abandonnera sa femme, aide ménagère, et ses deux fils lorsque Steve a 2 ans), l'écrivain de Bangor, dans le Maine, est devenu, par la force des mots et l'énergie des couvertures, l'écrivain le plus lu dans le monde. Son style très visuel lui a permis d'être également l'un des auteurs les plus adaptés au cinéma et à la télévision (une trentaine de films, téléfilms et mini-séries à ce jour). Parmi ces adaptations, je citerai Carrie (Brian de Palma, 1977), Shining (Stanley Kubrick, 1980), Misery (1992), Les Evadés (Frank Darabont, 1995), Stand By Me (Rob Reiner, 1987)... King en a profité pour jouer dans certaines de ces adaptations des petits rôles, et même de passer à la réalisation avec le catastrophique Maximum Overdrive (1986).

 

Je l'ai dit, King a annoncé sa retraite artistique. 2 fois même.

 

Pourtant, chaque année entre février et avril, l’éditeur Albin Michel sort invariablement un Stephen King. En 2006, c’est Cellulaire qui est sorti. En 2007, Histoire de Lisey. En 2009, Duma Key. En 2012 un recueil de nouvelles a vu le jour. Et pour 2013, année où il fête ses 40 ans de carrière (rappelons que Carrie est sorti en 1973 aux États-Unis), il frappe fort avec 22/11/63, qui replonge le lecteur dans l'un des évènements les plus sombres de l'histoire récente des États-Unis. En 2024, lorsque je mets ce billet à jour, une dizaine de bouquins est sortie, et on en annonce encore, alors que King a fêté ses 76 ans en septembre dernier.

 

On remarquera d'ailleurs que la plume de l'auteur a évolué avec le temps, ses thèmes de prédilection aussi. Avant son accident, nombre de ses héros étaient des adolescents, souvent victimes de leurs parents, lesquels étaient rongés par les maux de l'Amérique profonde : le fondamentalisme religieux, la presse à scandale, le port d'armes à feu, l'obscurantisme... Son accident marqua un arrêt, un tournant dans son œuvre ; les romans qui suivirent ressemblaient à des brouillons recyclés, son essai Écriture nous montra un homme et un auteur meurtri dans sa chair et dans sa tête. Et puis depuis quelques années la qualité est de nouveau au rendez-vous, les obsessions du King ayant changé : vieillesse, maladie, mort bien sûr sont des motifs récurrents de ses romans écrits à partir de 58 ou 60 ans. Il n'a donc pas fini de nous parler de nos peurs, même les plus intimes...

 

J'ai eu la chance de le rencontrer pour une dédicace et de l'écouter lors d'une rencontre avec les fans à Paris en novembre 2013. Un grand moment.

 

Sa carrière n'est pas terminée, mais pour commémorer à mon humble niveau ces 50 ans de carrière, voici une bibliographie commentée puis quelques ressources. Les dates données sont celles de la première édition en France, qui diffère parfois de beaucoup de l'édition originale aux USA.

 

1976 : Carrie : roman. Adapté au cinéma dans un film très impressionnant par Brian de Palma (1977) ; avec Sissy Spacek dans le rôle-titre. L'histoire d'une jeune fille rudoyée par ses camarades de classe qui prend sa revanche de façon sanglante, grâce à des pouvoirs insoupçonnés... Après une suite un peu honteuse et un téléfilm, une nouvelle adaptation est sortie de l'année 2013, avec Chloe Grace Moretz dans le rôle-titre et Julianne Moore dans celui de sa mère. Un résultat mi-figue mi-raisin.

 

1979 : Shining : roman. Intéressante variation sur les maisons hantées et la plongée dans la folie. Le film éponyme de Stanley Kubrick (1980, avec Jack Nicholson), a complètement dénaturé le propos de King. A noter que King écrira une suite en 2013, intitulée Docteur Sleep.

 

1977 : Salem : roman. Sympathique variation sur le vampirisme.

 

1980 : Danse Macabre : recueil de nouvelles. Très bon recueil, peut-être le meilleur de King.

 

1981 : Le Fléau (édition complète et augmentée en 1991) : long roman.  Adapté pour la télévision en 1997 par Mick Garris, avec Gary Sinise en vedette. A également connu une adaptation en comics, actuellement en cours de publication en France. Dans un monde ravagé par une pandémie, les survivants se regroupent autour de deux personnages emblématiques et antinomiques. Le mal est à l’œuvre.

 

1982 : Cujo : roman. Une terrifiante histoire d'un chien rendu fou par la rage inoculée par une chauve-souris. A été adapté (assez moyennement) au cinéma en 1983 par Lewis Teague.

 

1983 : Creepshow : recueil de nouvelles et de bandes dessinées. Adapté au cinéma en 1982 par Georges A. Romero, scénariste qu'admire King.

 

1983 : Dead Zone : roman. Excellent roman d'ambiance, portant sur la montée de l'extrême-droite aux USA. Adapté avec bonheur la même année au cinéma par David Cronenberg, avec Christopher Walken en vedette.

 

 1984 : Christine : roman. Adapté en 1983 au cinéma par John Carpenter. L'histoire d'une Plymouth Fury 1958 hantée. Le roman est nettement plus efficace que le film. Les belles voitures hantées ou dotées de pouvoirs particuliers sont un motif récurrent dans les œuvres de King. L'une des facettes du rêve américain révélée dans toute son horreur, en quelque sorte.

 

1983 : Simetierre : roman. Adapté dans un style assez réaliste par Mary Lambert pour le cinéma en 1989. Cette histoire de morts qui reviennent à la vie est proprement terrifiante, car faisant appel aux peurs les plus anciennes, les plus intimes aussi...

 

1984 : Charlie : roman. Œuvre intéressante sur la psychokinésie et la pyrokinésie. Adapté au cinéma la même année par Mark L. Lester.

 

1986 : Différentes saisons : recueil de nouvelles. Regroupe quelques oeuvres de jeunesse de King.

 

1986 : Peur Bleue / La Nuit du Loup-Garou : scénario. Une histoire de lycanthropie peu réussie.

 

1986 : Le Talisman : roman coécrit avec Peter Straub. Une vaste saga sans queue ni tête...

 

1987 : Chantier (sous le nom de Richard Bachman) : roman. Descente vers la folie meurtrière d'un homme seul qu'une expropriation menace de mettre à la rue...

 

1987 : Brume : recueil de nouvelles. On y retrouve certaines des meilleures productions de l'auteur, plus régulier dans cet exercice que dans celui du roman. A noter que la novella qui donne son titre au recueil a fait l'objet d'une bonne adaptation au cinéma 20 ans plus tard.

 

1987 : La Peau sur les Os : roman. Ecrit sous le pseudonyme de Richard Bachman, cette histoire de malédiction indienne ne suscite que peu d'intérêt, tout comme son adaptation cinéma, réalisée en 1996 par Tom Holland.

 

1988 : Ça : roman Adapté en mini-série par Tommy Lee Wallace en 1990, avec Tim Curry. L'histoire d'un groupe de gamins confrontés à des peurs anciennes... Une nouvelle adaptation, cette fois-ci en deux volets au cinéma, a eu lieu 30 ans plus tard, avec succès. Je vous renvoie vers l'excellent article de Shanaa sur ce bouquin qui représente peut-être le sommet de l’œuvre de King. 

 

 

1988 : Running Man (sous le nom de Richard Bachman) : roman. Adapté au cinéma par Paul Michael Glaser en 1987, avec Arnold Schwarzenegger. Une œuvre de science-fiction mineure, très mineure.

 

1989 : Marche ou crève : roman. L'une des œuvres méconnues du King, qui se cachait alors derrière le pseudo de Richard Bachman. Pourtant une histoire très efficace, assez prenante, à rapprocher du Prix du danger, d'Yves Boisset.

 

1989 : Les Tommyknockers : roman. Œuvre moyenne sur les extraterrestres, qui donna lieu à un assez bon téléfilm en deux parties (1995, réalisé par John Power).

 

1989 : Misery : roman. Une histoire d'amour qui conduira à la mort, avec dans l'adaptation de Rob Reiner (1992), une incroyable Kathy Bates.

 

1990 : Rage : roman. Une œuvre crépusculaire, pleine de désespoir et d'adolescence en colère... Paradoxalement, bien qu'écrit sous son pseudo de Richard Bachman, peut-être l'une de ses meilleures productions...

 

1990 : La Part des Ténèbres : roman. Un roman très fort sur le romancier et sa part d'ombre... A fait l'objet d'une adaptation en 1992 par Georges A. Romero.

 

1991 : Minuit 2 / Minuit 4 : recueils de nouvelles.

 

1991 : Le Pistolero (La Tour Sombre 1) : recueil de nouvelles formant un roman. Le début d'une longue, très longue saga de fantasy, sorte de fil rouge de l’œuvre de King. A été adapté en comics, dont la publication est en cours en France.

 

1991 : Les Trois cartes (la Tour Sombre 2) : roman. Suite de la saga...

 

1992 : Terres perdues (La Tour Sombre 3) : roman.

 

1992 : Bazaar : roman. Adapté au cinéma sous le titre Le Bazaar de l’Épouvante en 1993 par Fraser C. Heston, avec Ed Harris. L'histoire d'une petite ville livrée à la zizanie meurtrière sous l'égide d'un étrange boutiquier... Ce roman a une place assez centrale dans l’œuvre de King, car son personnage principal est en effet la ville de Castle Rock.

 

1993 : Dolores Claiborne : roman. Adapté au cinéma en 1995 par Taylor Hackford, avec une incroyable Kathy Bates (à nouveau) dans le rôle-titre. L'un des rares récits non-fantastiques de King. A lire en résonance avec Jessie.

 

1993 : Jessie : roman. Un roman mineur, inadaptable à l'écran (l'héroïne passe les 9 dixièmes du livre en petite culotte, enchaînée à son lit...). A lire en résonance avec Dolores Claiborne.

 

1994 : Rêves et cauchemars : recueil de nouvelles. Recueil assez bon de quelques œuvres de jeunesse mêlées de nouvelles plus fraîches...

 

1994 : Insomnie : roman. Une étonnante histoire portant sur les trouble s du sommeil. Un roman méconnu mais un peu long.

 

1996 : Les Yeux du Dragon : roman. Un incroyable conte, que King a écrit au départ pour sa fille, Naomi. Une œuvre à part.

 

1995 : Rose Madder : roman. Une œuvre mineure.

 

1995 : Anatomie de l'horreur / Pages Noires : essai. Très intéressant essai sur la littérature fantastique.

 

1996 : Désolation : roman. Western contemporain écrit en résonance avec Les Régulateurs.

 

1996 : Les Régulateurs (sous le nom de Richard Bachman) : roman. Western contemporain écrit en résonance avec Désolation.

 

1996 : La Ligne Verte : roman-feuilleton. Une histoire sur le milieu carcéral (un des motifs récurrents chez King), très bien écrite et haletante. King maîtrise très bien l'exercice difficile du feuilleton. A été adapté avec succès et talent au cinéma (en 1999) par Frank Darabont, avec l'oscarisé Tom Hanks.

 

1997 : Magie et Cristal (La Tour Sombre 4) : roman.

 

1999 : La Tempête du Siècle : scénario. A été adapté au cinéma en 1999 par Craig R. Baxley.

 

1999 : Sac d'Os : roman. Œuvre difficile d'approche sur l'esclavagisme au 19ème siècle...

 

2000 : La Petite fille qui aimait Tom Gordon : roman. King traite là l'un de ses sujets favoris, l'enfance. Une curiosité.

 
 

2001 : Cœurs perdus en Atlantide : recueil de nouvelles et novellas réunies en ensemble romanesque. La guerre du Vietnam a profondément traumatisé les Américains. Le King de l'horreur donne ici sa vision de ce phénomène (de mode ?). Œuvre touffue, brouillonne, qui trouve des échos dans La Tour Sombre et Le Talisman. A été adapté en 2001 au cinéma par Scott Hicks, avec Anthony Hopkins.

 

2001 : Écriture : essai. A la suite d'un accident de voiture dont il est victime en 1999, l'Horrorus Rex écrit sur sa condition d'écrivain et d'homme. Une œuvre forte, assez éloignée de sa production habituelle. Incontestablement un tournant dans sa carrière d'homme et d'auteur.

 

2002 : Dreamcatcher : roman (adapté au cinéma en 2002 par Lawrence Kasdan, avec Morgan Freeman en vedette). Une histoire d'extraterrestres très pessimiste reprenant certains des thèmes privilégiés de King : traumatisme enfantin, communauté d'amis, horreur viscérale (à tous points de vue). Un roman mineur cependant.

 

2002 : Territoires (avec Peter Straub) : roman plutôt long, où les écritures des deux auteurs s'entrechoquent et s'annihilent. Suite de Talisman.

 

2003 : Tout est Fatal : recueil de nouvelles. Un ensemble assez plaisant regroupant des nouvelles écrites par King depuis 10 à 15 ans.

 

2004 : Roadmaster : roman. Des Buick, il y en a partout... Celle-ci sera votre pire cauchemar. Cela ressemble un peu à Christine.

 

2004 : Les Loups de la Calla (La Tour Sombre t.5) : roman.

 

2005 : Le Chant de Susannah (La Tour Sombre t.6) : roman.

 

2005 : La Tour Sombre (La Tour Sombre t.7) : roman. Une adaptation de son cycle (en fait, un prequel) en bandes dessinées a été réalisée pour les Editions Marvel.

 

2006 : Cellulaire : Roman. Si votre portable sonne, surtout ne répondez plus. L'enfer est au bout de la ligne. Un roman mineur très mal adapté pour la télévision par King lui-même.

 

2006 : Colorado Kid : roman.

 

2007 : Histoire de Lisey : roman. Curieuse évocation de la création littéraire et des peurs de l'enfance, souvent intimement liées. Un peu verbeux cependant.

 

2008 : Blaze : roman. un fond de tiroir nerveux, mais à l'intrigue assez pauvre, contant l'histoire d'un simple d'esprit décicant de faire un dernier "coup" avec le fantôme de son complice...

 

2009 : Duma Key  : roman. Très verbeux, ce roman reprend cependant des motifs qui caractérisent l'oeuvre actuelle de King : l'art pictural, la Floride et le pouvoir des rêves.

 

2010 :  Juste avant le crépuscule  : recueil de nouvelles. Ce recueil marque le retour de King à l'un des exercices qu'il préfère, le format court.

 

2011 : Dôme : Un énorme roman en deux parties. Très très prenant, du grand King.

 

2012 : Nuit noire, étoiles mortes  : un recueil de longues nouvelles assez réussies.

 

2012 : La Clé des Vents (La Tour Sombre t.8) : roman. King donne un nouveau chapitre à son cycle de la Tour sombre, que l'on croyait achevé au tome 7.  

 

2013 : 22/11/63 : roman. King s'attaque à l'un des évènements majeurs de l'histoire des Etats-Unis, l'assassinat de John Fitzgerald Kennedy. Un grand, très grand roman. 

 

2013 : Docteur Sleep. Une suite à Shining, un peu décevante cependant.

 

2014 : Joyland. On est dans la veine non horrifique de l'oeuvre kingienne. Excellente écriture.

 

2014 : La nouvelle Plein Gaz, coécrite avec son fils aîné Joe Hill, se place dans son oeuvre "cylindrée".

 

2015 : Mr Mercedes. L'amorce d'une trilogie orientée polar.

 

2015 : Revival. Un roman mineur, qui démarre très fort cependant. Très légèrement fantastique.

 

2016 : Carnets noirs. La suite du réjouissant Mr Mercedes, dans une veine très polar. Tout aussi bon.

 

2016 : Le Bazar des mauvais rêves. Un recueil de nouvelles, plutôt bon.

 

2017 : Fin de ronde. Avec ce troisième opus King boucle sa série policière légèrement teintée de fantastique consacrée au Commissaire Hodges.

 

2018 : Sleeping Beauties est un roman écrit à quatre mains avec son fils cadet Owen. On sent qu'il y a encore du boulot pour rejoindre le paternel...

 

2018 : Gwendy et la boîte à boutons est une nouvelle co-écrite avec son ami Richard Chizmar. Sympathique sans être inoubliable.

 

2019 : L'Outsider est un roman mineur sur un personnage étrange.

 

2019 : La nouvelle Laurie, disponible gratuitement en ligne, témoigne de la meilleure verve de l'auteur. La même année Elévation perpétue ce niveau d'écriture.

 

2020 : Le roman l'Institut ramène King sur les terres de l'enfance, pour un résultat mitigé.

 

2021 : Si ça saigne : Quatre novellas d'un très bon niveau, dont une avec Holly Gibney, découverte dans la trilogie Hodges.

 

2022 : Après. L'histoire d'un jeune garçon qui voit des fantômes.

 

2023 : Billy Summers. Un thriller quasiment vide de tout élément fantastique, un sommet de tension.

 

2023 : Conte de Fées. Une histoire dans le sillage du Talisman, mêlant récit intimiste et fantasy.

 

2024 : Holly. Avec Holly Gibney, l'un des personnages fétiches de King, découvert dans la Trilogie Hodges.

 

Pour en savoir plus, un lien vers la présentation de mon ouvrage sur l'auteur, Le Guide Stephen King.

 

Spooky.

 

Pour aller plus loin :

 

Un autre site intéressant, bien qu'un peu fouillis.

 

Le club Stephen King

 

Ma page récapitulative.

 

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