Hier soir j'ai vu le film The Machinist. C'est le genre de série B que j'aime bien (cf. Memento...), et j'en avais lu beaucoup de bien. Mais pour une fois, j'ai été assez déçu. Mais parlons d'abord de l'histoire. Trevor Reznik est ouvrier dans une usine de pièces détachées. Lentement, on a l'impression qu'il sombre dans la dépression. Il ne dort plus depuis un mois, maigrit à vue d'oeil (il descend à 54 kilos, ce qui pour un gars d'1m80, est quand même rude). Sa seule confidente est la prostituée avec laquelle il couche régulièrement, Stevie (Jennifer Jason Leigh). Chez lui, c'est un peu le chaos. Il passe son temps à noter ce qu'il doit faire sur des post-it, qu'il colle sur son frigo. Et puis un jour, il rencontre Ivan, un de ses collègues, qui a une allure bizarre. Peu à peu, Ivan va fasciner Trevor, à tel point qu'il va causer un accident de travail qui coûtera un bras à un de ses collègues (le trop rare -dans des productions de qualité- Michael Ironside). Trevor bascule alors dans la folie, la paranoïa, et malgré les attentions de Marie, la serveuse du bar où il passe prendre son café tous les jours avant d'aller bosser, il va s'enfoncer dans la spirale infernale...
Le film met un peu trop de temps à démarrer. Le réalisateur s'attarde trop sur la maigreur famélique de Trevor (incarné par l'excellent Christian Bale, l'actuel Batman), et néglige un peu l'atmosphère d'inquiétude qui devrait régner sur l'histoire. Malgré une photographie soignée (une ambiance grisée du plus bel effet), on n'arrive pas à rentrer dans l'intrigue. Tout, ou presque, semble téléphoné, et le dénouement, même si l'on ne le voit pas venir (personnellement, je n'essaie pas de me projeter sur les événements à suivre), n'est pas, hélas, des plus originaux. Dommage, car le pitch, légèrement inspiré (ou proche, c'est selon) du roman de Stephen King, Insomnia, aurait pu donner un film au charme crépusculaire si la réalisation avait été plus inventive, moins statique et plus fouillée.
Christian Bale, lui, est hallucinant. Il a une vraie gueule de cinéma, une présence qui irradie l'écran, et il faut espérer qu'il ne fera pas la carrière chaotique d'Ethan Hawke, auquel il ressemble un peu. Jennifer Jason Leigh est... toujours belle, malgré ses 43 ans. Et c'est à peu près tout.
Spooky.