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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Films


 


 
Ouiiii, je sais, Piehr nous a déjà livré une chouette chronique du film il y a quelques jours, mais que voulez-vous, je voulais en parler aussi, et ça n'aurait pas tenu sur un seul commentaire, ni même dix. Je vous livre donc mon sentiment sur l'un des films les plus attendus -et controversés- de l'année.
 
A la mort de Moebius, il y a quelques semaines, le réalisateur Ridley Scott avait remarqué cette cruelle marque du destin qui faisait partir l'un de ses collaborateurs et inspirateurs de l'époque d'Alien, peu de temps avant qu'il n'achève la production d'un nouveau film revenant dans cet univers. Ainsi Scott avait-il posé les bases d'une science-fiction nerveuse, ambitieuse et flippante en 1979, avant de revenir au genre trois ans plus tard avec le magnifique Blade Runner, puis de connaître une longue absence (en termes de films de SF), malgré la continuation de la franchise Alien avec plus ou moins de bonheur par d'autres cinéastes.


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Ce Prometheus était donc doublement attendu, par les fans d'Alien qui espéraient y voir leurs bêbêtes préférées, mais aussi par les amateurs de SF pure et dure. Si les premiers ont dû déchanter quelque peu, les seconds ont pu trouver quelques motifs de satisfaction. Pour ma part, j'appartiens aux deux groupes, mais n'attendais rien de particulier de ce film, sinon d'en prendre plein les mirettes, étant toutefois un peu méfiant eu égard aux dernières productions de Ridley Scott, lesquelles ne brillaient guère par leur cohérence ni leur beauté visuelle, qualités qui ont cependant permis au premier Alien de construire sa légende.

Nous sommes en 2089. Un couple d'archéologues découvre dans une grotte d'Ecosse des bas-reliefs mettant en scène des êtres humanoïdes de grande taille qui semblent indiquer un point dans le ciel. Ce motif ayant été remarqué partout dans le monde, un milliardaire décide d'affréter une mission spatiale afin de retrouver ce point, distant de dizaines d'années-lumière (au moins, mais on s'en fout). Le Prometheus, qui comporte 17 membres d'équipage dont le couple de chercheurs, atterrit sur une planète où d'étranges constructions recèlent de lourds secrets.
 

Une semaine après son visionnage il est toujours difficile de réaliser une analyse proposant une quelconque cohérence, tant cet objet me semble gigogne et complexe. Une chose est sûre cependant, j'ai beaucoup aimé le spectacle proposé. C'est filmé sublimement, Scott semble avoir retrouvé ses gestes d'antan, et si ce n'est peut-être pas le film de SF de l'année, il y a des audaces visuelles qu'on n'oublie pas. Si vous voulez vous faire une idée, regardez la bande-annonce.

 

 

Au niveau du casting, il y a finalement peu à dire. Michael Fassbender, que j'avais découvert dans X-men: First Class, est parfait dans le rôle du
traditionnel androïde qui accompagne les humains en hibernation, mais qui semble agir aussi de son côté. Charlize Theron est un pur glaçon qui commande la mission, et du coup elle livre une performance sans relief, qui aurait pu être exécutée par n'importe quelle jolie plante... Le premier Alien était porté presque entièrement par Sigourney Weaver, alias Ellen Ripley. Ici
son équivalent est Noomi Rapace, actrice suédoise révélée par la version cinéma de Millenium. Son rôle est complètement différent ici, et je dois dire que je suis assez dubitatif. On sent bien l'intention de Scott de ne pas caster une bombe atomique, l'actrice a plutôt un physique quelconque (on remarquera ses bonnes cuisses quand elle se promène uniquement vêtue de
bandelettes...), mais je n'ai pas été touché par sa performance. On notera aussi la présence de Guy Pearce, mais son maquillage est tellement... dense, dirons-nous, que ç'aurait pu être moi dessous. Mais je vais y revenir dans la partie spoilers.
  
[SPOILERS] On attaque la partie qui fâche un peu, puisque de nombreuses critiques, qu'elles émanent de professionnels ou d'amateurs, ont pointé deux points noirs : d'une part un monceau d'incohérences qui, si on s'arrête sur chacune d'elles, vous empêchent carrément de "voir" le film. Je vais en lister quelques-unes, particulièrement visibles. Lorsque les analyseurs d'air des combinaisons des astronautes diagnostiquent une atmosphère respirable dans le sanctuaire extra-terrestre, l'un des membres de l'expédition enlève son casque, au mépris de toute précaution quant aux possibilités de virus aérobies. Si encore il se fût agi d'un gros bourrin de GI avec le QI de Franck Ribéry, on l'aurait laissé passer ; mais là il s'agissait d'un archéologue, un scientifique qui normalement a reçu une formation, tout ça. Pour le coup, je pense que si la peste l'eût étouffé, la salle aurait applaudi. Ensuite, quand l'atmosphère devient un peu effrayante, on a deux glands qui ne servaient presque à rien qui décident de se séparer du groupe principal pour rentrer au vaisseau. Et qui se perdent, bien entendu. Bon ok, les Américains sont rarement intelligents dans ce genre de situation, mais quand on se rappelle que l'un des deux est -et ce fut sa seule utilité- le gars qui a inventé un système révolutionnaire de cartographie en 3D avec des drones volants, et qu'il avait donc entièrement modélisé l'endroit où ils se trouvaient quelques minutes auparavant, il y a fort à parier que Scott et Lindelof (son co-scénariste, co-créateur de la série Lost), sans oublier Jon Spahts, auteur du script original, ont voulu faire de la place dans les personnages ; je note aussi la scène où un vaisseau extraterrestre gigantesque est abattu dans les airs (genre à 500 m d'altitude), que les personnages voient non pas au-dessus d'eux, mais un peu plus loin, mais qui bien sûr s'abat au-dessus d'eux, et auquel ils arrivent à échapper en courant. Allez une dernière, hénaurme : un personnage, censé être très vieux, joué par un acteur dans le force de l'âge (Guy Pearce a 45 ans à la fin de cette année), et donc affublé d'un maquillage à mi-chemin entre la surface de la Lune et la peau d'un citron pourri. Absolument ridicule. Pourquoi ne pas avoir choisi un acteur VRAIMENT vieux ? Mystère. Je me suis bien marré. Et vous aussi en me lisant peut-être, mais je vais m'arrêter là ; si vous voulez un catalogue plus complet, je vous redirige par là. Mais hey, les amis, vous débarquez dans la filmo de Ridley Scott ou quoi ? La plupart de ses dernières productions ne ressemblent plus à grand-chose, et il ne s'embarrasse plus de contingences narratives quand il veut faire des scènes choc. Tiens, pour vous rafraîchir la mémoire.


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Autre vilain point noir : le lien avec le premier Alien est ténu, au point que nombre de personnes crient au scandale, au crime de lèse-majesté, au viol, que sais-je encore. Là je crie à l'hypocrisie. Parce que ce film nous a un peu été vendu comme une prequel, mais je pense qu'il s'agit surtout d'une demande du studio, la Fox, alors qu'il ne s'agissait que d'une idée de départ de Scott quand il s'est attelé à son script. L'idée de départ ? Nous expliquer la présence du "space jockey" (une expression dont personne ne sait d'où elle sort) que les membres de l'équipage du Nostromo découvrent dans le premier film dans ce qui semble être un antique vaisseau spatial. Prometheus est plus complexe, plus touffu, oserais-je dire. Ce qui ne l'empêche pas d'être foncièrement con (ou truffé d'incohérences si vous voulez une terminologie plus politiquement correcte). Mais attention, hein, la parenté, ou plus exactement la parentalité avec Alien est belle et bien présente, avec plusieurs scènes qui ponctuent le dernier segment du film, plaçant le long métrage de 1979 comme une suite presque directe, tout en ouvrant une autre direction (et d'éventuelles suites), malgré le fait que l'action se passe sur une autre planète que celle où se pose le Nostromo. J'imagine que certain(e)s de ceux et celles qui poussent des hauts cris s'attendaient à voir des face huggers, des huis-clos étouffants, des tuyaux suintants et des xénomorphes à longues têtes... Oh mon dieu, mais Ripley n'est pas dans ce film ! Trahison ! Vade Retro Scottanas ! [FIN SPOILERS]


Pour ma part, j'ai pris Prometheus pour ce qu'il est vraiment : un putain de film de SF, filmé divinement, truffé de trouvailles visuelles. C'est un film qui n'a pas beaucoup de cohérence narrative, mais finalement je m'en fous. Je voulais voir du grand spectacle, pas du Lynch en apesanteur. Et j'ai été servi. Je ne parle pas du propos du film, à dessein, ne me sentant pas assez versé dans la philosophie pour le faire ; si l'un(e) d'entre vous veut parler des origines extraterrestres de l'Homme, les pages du blog lui sont ouvertes :)


Spooky.

 

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Commenter cet article
S
<br /> J'aime bien ta chronique, parce qu'elle explique bien le positionnement que tu choisis de prendre, tout en indiquant quel positionnement produit mécaniquement de la critique négative, peu<br /> intéressante.<br /> <br /> <br /> Par contre, je suis surprise par ton emploi de "film de SF" pour dire film "con" avec de superbes images alors que je m'attendais, vu ton intro, à ce que tu défendes la qualité du traitement du<br /> côté SF ("pure et dure") du truc (et j'étais alors étonnée d'avance, puisque côté sf pure et dure, c'est un peu le gloubiboulga).<br /> <br /> <br />  <br />
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S
<br /> <br /> Je n'ai pas compris ce que tu voulais dire... Il y a contresens entre mon intro et ma conclusion ?<br /> <br /> <br /> <br />
K
<br /> Non mon cher Spoo-ky, Michael Fassbender, tu l'as découvert dans 300! A moins que tu n'es jamais vu ce film à sa sortie, ce qui m'étonnerai grandement. Sinon moi je dis ça, je ne dis rien. Si, il<br /> faut que j'aille voir Prometheus!!!!!!!! <br />
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S
<br /> <br /> Ah ben merdalor, il est méconnaissable... Bon, je rectifie, c'est dans X-Men: First Class que je l'ai remarqué ;)<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Je partage ton sentiment général Spooky, bluffé par les images et le rythme qu'impose Scott, mais déçu par les trous béants du scénario. Je serais peut-être même un tantinet plus critique encore<br /> que toi sur ce dernier point.<br />
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S
<br /> <br /> J'ai hâte de lire ta chronique :)<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Bon, ben, finalement, c'est pas le genre de film que j'irai voir. :)<br /> <br /> <br /> Je m'y perds un peu dans ta note, la faute sans doute au côté brouillon du film?<br />
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S
<br /> <br /> C'est possible ; qu'est-ce qui t'a échappé ?<br /> <br /> <br /> <br />

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