Et une nouvelle adaptation de jeu video culte, une !
Forts du succès critique et public de Pirates des Caraïbes (adapté non pas d'un jeu video, mais d'une attraction Disneyland), les Studios Disney et le producteur Jerry Bruckheimer ont remis le couvert en adaptant cette fois-ci une saga videoludique qui a fait ses preuves.
Le premier défi venait de l'ambiance. Superbement éclairé, Prince of Persia puise une partie de son esprit visuel dans le Contes des Mille et une nuits. Le film remporte haut la main ce défi, les décors sont sublimes et la photographie respecte les éclairages ambrés et dorés que l'on imagine. Second défi : adapter efficacement pour l'écran un scénario avant tout basé sur des combats et des déplacements sur des toits parfois vertigineux. Les scénaristes, parmi lesquels est crédité Jordan Mechner, créateur du jeu, décident plutôt de garder le point de départ, et d'aller dans une direction différente du jeu. Bonne pioche, puisqu'on se retrouve avec quelque chose d'assez solide, avec l'adjonction de deux frères au prince du titre. Voici donc le synopsis :
Un prince rebelle est contraint d'unir ses forces avec une mystérieuse princesse pour affronter ensemble les forces du mal et protéger une dague antique capable de libérer les Sables du temps, un don de dieu qui peut inverser le cours du temps et permettre à son possesseur de régner en maître absolu sur le monde.
Pour donner de la consistance au prince Dastan, les producteurs ont cherché un acteur coté, capable de faire le poids physiquement, mais aussi d'être crédible dans son jeu. La surprise est belle puisque c'est Jake Gyllenhaal, révélé par Donnie Darko puis par Le Secret de Brokeback Mountain, qui est finalement choisi. La crevette s'est transformée en guerrier musclé -mais pas trop non plus-, et son visage un peu angélique correspond bien à celui de son homonyme videoludique. A ses côtés, incarnant son oncle, le vénérable Ben Kingsley, qui a incarné Gandhi dans le film homonyme ou Itzhak stern dans La Liste de Schindler. Pour incarner la belle princesse, c'est Gemma Arterton qui rafle la mise, elle que l'on voit à peu près partout en ce moment : Quantum of Solace, Good Morning England, Tamara Drewe, Le Choc des Titans et bientôt Men in black 3. Curieusement, c'est elle qui constitue le maillon faible du film. Elle est filmée de telle façon qu'on ne verrait pas la différence entre elle et une savonnette à laquelle on aurait rajouté une perruque et des faux seins. Alors que dans le jeu elle participe aux combats, ici elle n'est presque qu'une "sois belle et tais-toi" ; sauf que c'est un thon. Les deux stars du casting n'ont donc pas trop à se forcer pour tenir le haut du pavé, même si Jake Gyllenhaal s'en sort très bien.
Mais la plus grande surprise vient du nom du réalisateur : Mike Newell. L'Anglais, passé à la postérité de la comédie romantique avec Quatre mariages et un enterrement en 1994, puis se diversifie avec Donnie Brasco, puis le quatrième Harry Potter. Le voir aux commandes d'une superproduction bardée d'effets spéciaux n'est donc finalement pas tant une surprise, mais une étape de plus dans une carrière déjà fournie et diversifiée. Il s'en sort très bien, imprimant une identité visuelle réussie à ce produit, qui est peut-être le début d'une franchise.
Au final, j'ai bien apprécié ma séance DVD de ce Prince of Persia. Sans être trop regardant sur la cohérence de l'histoire, le film est artistiquement bien fait. Un bon divertissement.
Spooky.