Acheté lors d'une mini-convention du fantastique dans une librairie de la banlieue lilloise, ce collectif a enfin été lu par votre serviteur. Et encore il s'en est fallu de peu, tant la lecture de la nouvelle traduction du Hobbit et d'une série de romans noirs appelaient mes mains et mes yeux de leurs cris pressants.
Qu'en est-il donc ? Eh bien autour d'une prise de notes collectives, huit jeunes auteurs de la SFFF se sont pris au jeu d'écrire des récits plus ou moins courts sur le thème de la musique. Je ne vais pas vous parler de chacune des nouvelles, simplement faire un petit focus sur celle qui m'ont semblé les plus marquantes. Entre fantasy et récits fantastiques victoriens, chacun(e) a donné son interprétation. J'aurais pu mettre "chacune", car la gent masculine ne compte qu'un seul musicien, en l'occurrence Stéphane Soutoul, dont je vous ai déjà parlé ici et là.
A tout seigneur, tout honneur, c'est lui qui ouvre ce recueil, avec un récit dans la lignée de ceux que j'ai pu lire. Dans une histoire où secrets de famille et immortalité se croisent dans une ambiance à la fois romantique et victorienne, il nous régale de sa plume élégante.
Dans That's a long way to Hell, Marianne Gellon nous met dans l'esprit d'un chanteur d'un groupe de metal, aux prises avec une drôle de groupie... Au-delà de la connaissance évidente du monde de la musique, j'ai beaucoup aimé la nervosité de l'écriture, comme écrite sous ecstasy, qui donne un récit dont on ne se détache pas.
Vanessa Terral propose une enquête d'Hélianthe Palisède, sorte de détective du paranormal. On sent que l'univers du personnage est bien rôdé, avec ses sidekicks et ses modes de fonctionnement (et de déplacement). L'avantage c'est qu'on rentre dedans sans problème, il n'y a pas de soucis de compréhension.
Les deux dernières nouvelles sont presque des novellas. Comptant chacune 60 ou 70 pages, elles permettent au lecteur de s'immerger dans leurs univers respectifs. Ca tombe bien, ce sont des récits de qualité.
Dans Salve Regina Stellarum, Angélique Ferreira nous conte la destinée de Till, un Elfe (presque dans le sens où l'entend Tolkien) qui se retrouve propulsé dans un autre monde. La qualité de l'écriture est là encore très présente.
Dans La Clef musicale, Bettina Nordet met en miroir deux époques, la Renaissance française et la Révolution française, avec un personnage inattendu, un Ange de la Mort, qui se retrouve à nouer des relations très particulières avec des mortels...
Vous l'aurez remarqué, je ne parle que très peu de la place de la musique dans ces récits. Ceci afin de ne pas trop spoiler, mais sachez qu'elle a sa place dans tous, qu'elle soit très discrète ou le moteur principal.
C'est donc une partition variée, riche de ses notes, que nous a invités à lire Cécile Guillot, éditrice et directrice de l'ouvrage.
Spooky