J'ai volontairement omis de vous parler de Kodi Smit-Mc Phee, dans le rôle du gamin qui se raccroche à son père, seul écueil au milieu du chaos. Un rôle très difficile, dont le jeune acteur se sort assez moyennement, à cause notamment d'un déficit d'expressivité. Dommage, parce que l'histoire tient en grande partie dans sa relation avec son père. Viggo mortensen tient donc la baraque presque tout seul, et de façon extraordinaire; Sur le plan physique, il a notamment maigri de façon effrayante, faisant "corps" avec son personnage.
Sur le plan narratif, John Hillcoat respecte d'assez près le texte de Cormac Mc Carthy. La plupart des épisodes marquants sont présents : la visite de la maison natale du père, la découverte du réservoir à "viande", l'épisode dans l'abri anti-atomique, la rencontre avec les pillards, le coca-cola, le vieil homme, la scène finale sur la plage... Ne manque que la scène la plus traumatisante du bouquin, une vision indescriptible mais dont l'absence n'enlève pas grand-chose au rythme du film. On ne sait pas ce qui a causé cette apocalypse. En fait on en apprend plus en regardant la bande-annonce que dans le film ou dans le livre. En gros, une série de catastrophes naturelles a provoqué l'extinction presque complète de la vie sur la planète. Plus rien ne pousse, plus rien ne vole... Reste aux survivants à se débrouiller comme ils peuvent, dans un environnement en déliquescence accélérée.
Hillcoat s'en sort pas mal du tout, livrant de très belles images de fin du monde, des images un peu trop léchées cependant par moments pour coller parfaitement à l'atmosphère de noirceur du récit original... Mais dans l'ensemble l'esprit est là, et le film est de très bonne facture. Il se suffit à lui-même, mais comme souvent, je vous conseille la lecture du roman original.