Et on continue avec les grands noms de la SF. Cette fois-ci, je vais vous parler d'un recueil de nouvelles de Iain M. Banks, principalement connu pour son cycle dit de la Culture. Dans les années 1990, cet Ecossais apparut comme une sorte de messie dans une science-fiction un peu somnolente, y apportant des récits d'une grande ampleur épique, alliée à une ironie politique féroce, le tout avec une qualité d'écriture inespérée. Son cycle de la Culture renouvela le genre du space opera, et pendant deux décennies il y plaça plusieurs romans, des nouvelles... La plupart de celles de ce recueil y prennent donc place, et on y retrouve tous ces éléments.
[Edit du 10/06/2013]Iain M. Banks vient de décéder, à 59 ans, d'une longue maladie. Un auteur majeur qui part vers les étoiles. J'essaierai d'approfondir un peu ma connaissance de son oeuvre...
[Extrait de Wikipedia] La Culture est une civilisation pan-galactique inventée par Iain M. Banks au travers de ses romans et nouvelles de science-fiction. Décrite avec beaucoup de précision et de détails, La Culture peut être considérée comme une utopie technique et philosophique à part entière. Il s'agit d'une société anarchiste : ni loi, ni hiérarchie, ni argent, ni propriété. Elle compte trente mille milliards d'habitants, mêlant dans une totale égalité humains, extra-terrestres, drones et intelligences artificielles. [/fin de l'extrait]
La Route des Crânes est un court récit qui ne semble appartenir à aucun univers, mais qui raconte une sorte de promenade dans une charrette qui se déplace sur une route pavée de crânes. Le récit semble un peu inachevé.
Un Cadeau de la Culture raconte le supplice d'un ancien agent de la Culture, obligé de renouer en quelque sorte avec celle-ci afin de commettre un acte illégal et dangereux. Le personnage étant un lâche, le lecteur lambda peut assez facilement s'identifier à lui...
Curieuse jointure : Une nouvelle courte très drôle sur le représentant d'une race indigène très particulière, au cours de son premier contact avec un Humain.
Descente raconte le calvaire d'un homme, rescapé du crash de son vaisseau, qui essaie de rallier une base sur une planète désolée, tout en conversant avec son scaphandre intelligent. Bien écrit et encore une fois plein d'humour. On dirait presque du Fredric Brown.
Nettoyage : Les Terriens sont confrontés à la chute d'étranges objets en provenance de l'espace. Une terrible méprise qui va changer la face du monde... Ou pas. Là encore, l'humour est très présent, mais je l'ai trouvé moins grinçant que dans la nouvelle précédente.
Fragment est une nouvelle qui nous emmène dans l'un des évènements les plus effroyables du XXème siècle. Avec une mise en abyme, mais relativement mal construite, c'est peut-être la pièce la plus faible du recueil.
L'Essence de l'Art
Le récit le plus long du recueil, environ 150 pages. Il mérite bien ce titre, car contient, en creux, toutes les interrogations sur la nature de la Culture (oui je sais, ça vous rappelle un sujet du bac philo). Au travers de l'histoire d'un de ses agents qui décide de rester sur Terre, dans les années 1970, et même de se faire altérer pour approcher au plus près la nature humaine, c'est un récit aux implications métaphysiques multiples. Très intéressant.
Eclat
Une nouvelle un peu étrange, qui fait penser à une sorte de téléscopage médiatique, dont il est difficile de discerner le sens.
Au final ce recueil propose des récits d'assez bon niveau, relevant presque toutes de l'univers de la Culture, qui permet de s'y intéresser à nouveau. Vous n'avez pas besoin de connaître ce Cycle pour l'apprécier pleinement. Un petit regret cependant, la préface racontant l'essence de la Culture est simplement signée par deux initiales ; il m'a fallu aller sur internet pour récupérer l'information : il s'agit d'arkady Knight, auteur français né en 1976.
Spooky