Il y a deux sous-genres à la mode en ce moment dans le cinéma fantastique : les vampires et les zombies. Les histoires d'épidémies sont un peu moins sous le feu des projecteurs, mais de temps en temps un film sort sur le sujet. c'est le cas d'Infectés, qui vient de sortir à la location et à la vente. J'avais lu ici ou là des bons échos, mais je pense qu'il va falloir changer de sources : éviter les critiques grand public, et me fier plutôt aux recommandations des amis dont je connais les goûts. Parce que pour le coup -et le coût- j'ai vraiment eu l'impression de perdre mon temps.
Le film débute avec quatre jeunes gens qui semblent fuir quelque chose dans une voiture sur la route. Ils croisent un autre automobiliste, qui demande un peu d'essence. Mais l'apparition derrière la portière d'une petite fille aux traits tirés, dont le visage est protégé par un masque recyclé par Roselyne Bachelot provoque une réaction de panique et les jeunes gens partent sans delmander leur reste. Un accident survenu peu après les oblige à revenir vers le père et sa fille, qui se retrouvent "parqués" à l'arrière de la voiture, après que celle-ci eût été dûment désinfectée... En effet la petite fille, comme visiblement l'immense majorité de l'humanité avant elle est porteuse d'un virus -proche de la grippe aviaire ?- qui tue irrémédiablement ceux qui le contractent. Les jeunes gens roulent vers la côte, vers une station balnéaire où deux d'entre eux, des frères, ont des souvenirs joyeux.
Un scénario basique, qui peut donner du très bon, on l'a vu avec La Route, au sujet similaire, mais aussi de l'excessivement médiocre. Et Infectés n'est pas loin d'émarger dans cette catégorie... Commençons par les acteurs. La plus connue du casting est Piper Perabo, qui a joué dans Le Prestige et la Crypte. Quant à Chris Pine, qui joue son petit ami, mis à part la tête d'affiche dans le Star Trek de JJ Abrams, c'est surtout un acteur de télévision., même si on le retrouve à partir de cette semaine dans Unstoppable, de Jake Scott, le fils de Ridley (ou de Tony, je sais plus). Il y a environ cinq autres rôles parlants dans le film, mais c'est tout. C'est quasiment un huis-clos, mais on sent le côté fauché de la production poindre. Un sentiment qui se renforce avec les décors ; certes, ils sont grandioses, on se balade dans le grand Ouest américain, mais les villes traversées sont désertes, alors qu'elles devraient être jonchées de cadavres, et l'essentiel des scènes est tourné à l'intérieur de deux voitures, ou autour d'un feu de camp. Les personnages sont particulièrement idiots (et... propres), comme souvent dans les productions de bas étage américaines, et agissent la plupart du temps au mépris du bon sens. Les jeunes gens récurent une voiture ayant transporté une infectée, mais n'hésitent pas à récupérer un trousseau de clés des mains d'un autre, sans se protéger. D'autres survivants les laissent partir à cause du risque d'infection, mais veulent garder les filles. Quand le risque est sanitaire, on évite de laisser penser son pénis...
Au-delà de ces défauts narratifs, les frères Pastor, co-scénaristes et réalisateurs, filment de façon molle les pérégrinations de leurs survivants, les évènements sont téléphonés, et tellement rares qu'on les voit venir à cent kilomètres... On frôle la série Z la plupart du temps, quand même.
Alors bien sûr, le sujet du film est le comportement d'un être humain normal lorsqu'il se retrouve confronté à une situation extrême, mais si les scènes sont déjà vues, le discours est lui complètement banal, même si un fratricide est toujours possible.
Pas suffisamment nul ou outré pour en être drôle, relativement mal joué et filmé sans talent, Infectés est une daube.
Mauvaise pioche.
Spooky.