Dans un futur post-apocalyptique, l'espèce humaine a colonisé la planète Mars pour s'y protéger des radiations.
Seuls quelques hommes vivent encore sur Terre, la plupart des habitants étant remplacés par des androïdes. Rick Deckard, chasseur d'androïdes, a un rêve : remplacer son mouton électrique par un vrai…
Sa rencontre avec la belle Rachel bouscule ses convictions, et va le conduire à s'interroger sur sa propre humanité.
Comme nombre de personnes -trop sans doute - j'ai quasiment découvert l'oeuvre de Dick au travers du superbe film de Ridley Scott, Blade Runner (dont il faudrait que je vous parle, mais après l'avoir revu pour la 5ème fois). Mais comme peu (je pense) j'ai essayé de découvrir l'oeuvre originale. Vingt ans après m'est donc offerte la possibilité de lire une nouvelle adaptation de la novella (et non roman) de cet auteur à part.
A l'époque de ma première lecture, je n'y ai pas compris grand chose, je dois bien l'avouer. La force de cette adaptation est d'avoir -à la demande des héritiers de PKD - conservé le texte intégral. La marge de manoeuvre de Tony Parker fut donc infime. Mais il s'en sort, je trouve, avec les honneurs. Au-delà de l'intertexte qui se dégage avec les lectures périphériques (dont je parlerai plus tard), son illustration me semble vraiment proche du texte. Bien sûr, celui-ci paraît un peu lourd, par exemple dans les descriptifs, mais c'est un écueil que Parker évite habilement, rendant la lecture assez aisée. L'utilisation du texte intégral permet d'intégrer les différentes strates du récit de Dick. Citons la trame principale, celle de Deckard traquant les androïdes -qui ne veulent rien d'autre que se fondre parmi les humains- ainsi que ses réflexions intérieures, dont tout un filigrane concernant la propriété d'un animal (et qui a donné à l'oeuvre son titre original). Il y a aussi la trame du demeuré avec Mercer, qui reflète les préoccupations philosophiques de Dick, mais donne surtout une toile de fond un rien métaphysique au récit. Les différents témoignages présents en bonus permettent d'intégrer cette lecture.
Une excellente idée donc de la part des Editions EP de nous proposer une adaptation (de haut niveau) et en quelque sorte une explication de texte. Bonne idée également d'avoir confié les illustrations de couverture à Stefan Thanneur, auteur rare mais très doué pour cet exercice. Il apporte un certain côté christique présent en filigrane dans l'oeuvre. Le boulot graphique de Tony Parker, assisté aux couleurs par Blond, est indéniablement de qualité, même si je trouve les personnages un poil inexpressifs par moments.
Après la lecture des deux premiers tomes, je dois constater avoir passé un très bon, voire excellent, moment de lecture. C'est l'adaptation d'un texte très connu d'un auteur majeur de la scène SF, mais on a presque l'impression de le redécouvrir à cette occasion. Beau boulot.
Spooky.