8 novembre 1793. Manon Roland, une figure de la Révolution Française, meurt sous le couperet de la guillotine, quelques jours après le décès de l'humaniste Olympe de Gouges. Avec elles, les espoirs des Filles de Lilith s'éteignent une fois encore dans la plus terrible injustice.
Rue du Faubourg-Saint-Honoré, Camilla attend Robespierre dans ses appartements. Le tyrannique et mystique Robespierre, son amant. L'une des plus redoutables machinations de notre Histoire vient de s'enclencher, selon un plan vengeur qui n'épargnera rien ni personne.
Les succubes sont des démones qui se servent de leur pouvoir sexuel pour prendre possession d’un homme et le mener à sa perte, notamment pendant son sommeil. Ici le principe est détourné pour nous présenter des personnages réels, presque humains, qui interviennent au grand jour pour manipuler les grands de ce monde en ébullition qu’est la France de la Révolution française. Curieusement j’ai pensé au Chant des Stryges pour le fond de l’histoire, celui de créatures légendaires qui oeuvraient dans l’ombre à la conduite du monde… Mais ici le scénario tourne vite court, il n’y a pas une once de réalisme dans la conduite du récit. Pire que ça, on nous montre des personnages historiques, tels Robespierre, dans des attitudes assez ahurissantes, à mille lieues du personnage tel que la chronique nous l’a rapporté. Autre problème, le brassage des mythologies et des figures mystiques, sans aucun souci de cohérence. Certes, le succube est une figure universelle, mais cela n’autorise pas une aussi grande dispersion.
Le décor historique n’est pas inintéressant, avec quelques références aux manœuvres politiques à l’assemblée constituante par exemple.
Côté graphisme, Laurent Paturaud a du talent, c’est un fait, ses ambiances et ses cadrages sont plutôt réussis, ainsi que ses personnages féminins, tous plus gironds les uns que les autres. Dommage que ces personnages aient l’air de sortir du même moule…
Difficile d’être enthousiaste pour une bd aussi ratée, même si le dessin est loin d’être désagréable…
Spooky.