Bioshock est sans doute l’un des jeux les plus populaires sortis à ce jour sur Xbox 360. Se voulant être un descendant de la série System shock, il s’agit d’un FPS* teinté de survival horror.
Qu’est ce qui différencie un FPS d’un autre ? En règle générale, il s’agit de jeux ultra-bourrin qui ne nécessitent aucunement l’utilisation d’un cerveau… certains diront que c’est ça qu’est bon. Personnellement, ça m’a toujours gonflé. Mais je dois avouer qu’avec l’arrivée des consoles nouvelles générations et de leurs images à couper le souffle, les éditeurs s’en donnent à cœur joie pour nous plonger dans des ambiances bluffantes. Que ce soient les derniers Call of duty qui transforment votre salon en champs de batailles ou le récent Farcry 2 qui fait pousser la savane sur votre moquette, la mise en scène permet une immersion totale. Mais au-delà de ça, on ne fait que suivre le cours de l’histoire au gré des fusillades et votre personnage n’évolue jamais ou très peu, ce qui devient très vite barbant. La solution pour éviter cet ennui est souvent de faire des jeux extrêmement courts qui nécessiteront seulement 5 ou 6 heures pour être terminés. Ajoutons à cela le côté survival horreur qui m’insupporte depuis le tout premier Resident evil et je me dis que, forcément, ce Bioshock n’est pas pour moi.
Il m’a fallu 10 minutes pour être scotché à la manette.
L’histoire se déroule à la fin des années 50. Votre personnage est le seul survivant d’un crash en pleine mer à proximité d’un phare inconnu. Vous entrez dans cette étrange bâtisse ou vous trouvez un bathyscaphe qui vous conduira dans les profondeurs de l’océan pour découvrir une monumentale cité sous-marine : Rapture. Mais cette mystérieuse ville semble à l’abandon, votre arrivée est cependant remarquée et vous serez rapidement confronté aux chrosomes ; des humains génétiquement modifiés en soif d’Adam.
Reprenant les principes de System shock 2, vous serez guidé par radio par un inconnu et vous allez évoluer sur 3 principaux plans ; la génétique, l’armement et le piratage. C’est là tout l’intérêt de ce jeu par rapport aux multiples autres shoot’em up. Découvrir ces différentes évolutions révolutionnaires qui restent néanmoins crédibles pour l’époque, donne vraiment envie de progresser dans un univers steampunk très bien imaginé.
Vous découvrez petit à petit le principe de cette cité érigée par un industriel mégalomane qui souhaitait fuir les barrières économiques et éthiques de la surface. Pour mettre en œuvre son projet il a fait appel à l’élite de l’industrie, des sciences et de l’art afin de créer une société parfaite où personne ne limitera leurs génies respectifs. Les évolutions que vous allez acquérir tout au long du jeu sont issues de leurs recherches, malheureusement elles ont rapidement créé une dépendance et la démence chez les utilisateurs. Ce nouvel Etat est maladroitement géré par les petites sœurs, des gamines atrocement lobotomisées qui sont chargés de récupérer l’Adam, la substance qui permet de changer son génome. Vous croiserez régulièrement ces énigmatiques enfants que vous pourrez tuer ou sauver pour récupérer leur précieux chargement indispensable à votre survie. Elles sont toujours accompagnées de leurs effrayants et redoutables gardiens (emblème de la licence) qui se déchaîneront sur vous si vous osez touchez un seul de leurs cheveux. Tout le background est très bien fouillé, chaque décor, arme ou personnage est assez crédible pour que l’on puisse croire à ce rêve tombé en ruine. On s’amuse à imaginer cette utopie sous-marine dans son état de grâce.
Point de vue jeu en lui-même, le principe intéressant est qu’il n’y a aucun temps mort, tout vous est expliqué sur des écrans, par radio ou grâce à de multiples messages enregistrés que vous découvrirez au fur et à mesure de votre aventure. Tout est fait pour vous donner envie de fouiller le jeu ; il y a de nombreux moyens de compléter son patrimoine génétique, les cartes sont bien faites, chaque pièce ou passage recèle une petite surprise, chaque ennemi peut être étudié afin de connaître le meilleur moyen d’en venir à bout. En bref, rarement un FPS n’aura été aussi complet. Niveau mise en scène, rien à redire non plus, les situations stressantes sont multiples et sont particulièrement bien rendues. L’atmosphère étouffante accentue ces effets.
Malgré tous ces points positifs, les défauts propres au genre ne sont pas inexistants puisque vous passez quand même votre temps à défourailler de l’élite dégénérée et à fouiner partout de peur de passer à côté d’une évolution. Donc au final, ça devient quand même un peu lassant mais ce, très proche de la fin. Et il faut quand même avouer qu’au regard des performances de la plate-forme, les graphismes ne sont pas exaltants. Par rapport à un Gears of war 2, par exemple, le décalage sur ce point est frappant. Mais cet opus date de deux ans maintenant, et le suivant, prévu pour fin 2009, sera sûrement bien plus bluffant visuellement.
Je vais m’arrêter là pour ne pas vous gâcher les surprises d’un scénario qui, à défaut d’être captivant, a le mérite d’être présent, ce qui est loin d’être toujours le cas et je vous engage à découvrir ce jeu qui, maintenant, vaut bien sa durée de vie que je qualifierai de considérable pour ce style de jeu.
Nico.
*FPS : First Person Shooter (jeu de tir à la première personne).
Bioshock est disponible sur PC, Xbox 360 et Playstation 3.
Configuration minimum sur PC : PIV 2.4GHz, 1Go de RAM, Carte 3D 128Mo, WIN XP SP2, Windows Vista