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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Ansible
Publié dans : #Films


Longtemps l'ogre américain a trusté le cinéma de genre, en particulier le film d'angoisse. Mais ces dernières années des "nouvelles" nations se sont faites connaître chez nous, en attendant un réveil français aléatoire. Il y eut la vague nipponne, avec des films comme Ring, The Grudge, qui alliaient au peu de moyens une efficacité maximale. Il y a aussi, depuis 3-4 ans, des purs produits de l'horreur hispanique. je dis bien hispanique, puisqu'à côté des Jaume Balaguero (Fragile, Darkness, La Secte sans nom et bientôt .REC), les Alejandro Amenabar (Tesis, Ouvre les yeux, Les Autres) ou encore Alex de la Iglesia (Le Jour de la Bête, Action mutante), on trouve Guillermo del Toro, réalisateur mexicain au poids de plus en plus important. En témoignent Mimic, Cronos et surtout Le labyrinthe de Pan. Sans parler des deux Hellboy et du probable Hobbit, qui émargent dans un autre genre. Et je ne cite que les auteurs qui ont le plus de succès, à mon avis la vague est en pleine force.

C'est donc Guillermo del Toro qui a produit cet Orphelinat, qui a remporté un énorme succès de l'autre côté des Pyrénées.

Laura a passé son enfance dans un orphelinat entourée d'autres enfants qu'elle aimait comme ses frères et soeurs. Adulte, elle retourne sur les lieux avec son mari et son fils de sept ans, Simon, avec l'intention de restaurer la vieille maison. La demeure réveille l'imagination de Simon, qui commence à se livrer à d'étranges jeux avec "ses amis"... Troublée, Laura se laisse alors aspirer dans l'univers de Simon, convaincue qu'un mystère longtemps refoulé est tapi dans l'orphelinat...

Le pitch est classique, typique même des productions espagnoles, puisque ça rappelle un peu L'Echine du diable, film de... Guillermo del Toro. Celui-ci porte donc un intérêt tout particulier à l'enfance, déjà explorée dans Le Labyrinthe de Pan. Il a confié la réalisation à Juan Antonio Bayona, nouveau venu derrière la caméra. Un petit prodige ? A voir le triomphe fait au film en Espagne (7 équivalents des César espagnols sur 14 nominations, le plus gros succès espagnol de tous les temps, le grand Prix à Gerardmer...).

La production a confié le premier rôle du film, celui de la mère désespérée, à Belen Rueda essentiellement actrice de télévision), qui fait preuve d'un incroyable tempérament à l'écran. Le film repose en grande partie sur ses épaules, et sa prestation est solide. Le film est resserré sur 5 ou 6 personnages importants, autour desquels tourne l'atmosphère inquiétante de l'orphelinat, théâtre de la quasi-totalité des scènes. On reconnaît d'ailleurs bien là la patte de Del Toro, maître orfèvre en la matière (je vous recommande chaudement L'Echine du Diable). Pour en revenir à Bayona, il se contente de filmer assez sagement ses acteurs, sans faire d'esbroufe, sans en rajouter au niveau des effets. Il n'y a vraiment que deux ou trois scènes réellement "choc", mais qui se justifient pleinement en tant que telles.

Côté scénario, il est assez ambigu. En fait le pitch trouve une justification logique, naturelle, en fin de métrage, alors que le réalisateur nous a baladés dans une direction clairement surnaturelle pendant 80% du film (une histoire de fantômes, si vous n'aviez pas encore compris à la lecture du synopsis). Alors, la partie surnaturelle ne serait-elle qu'un rêve, le délire de la mère, ou quelque chose d'approchant ? On pourrait le croire, mais c'est là que réside la véritable astuce du film. La partie "cartésienne" est bien mince, et si l'on est un peu joueur, elle ne suffit pas à expliquer la totalité des évènements. de même pour la partie fantastique, qui prend une plus grande part, mais ne suffira pas. C'est donc un croisement entre les deux orientations qui permet d'apprécier L'Orphelinat. De plus, encore une fois dans le cinéma espagnol (Ah, Les Autres, Fragile...), j'ai été étonné, de façon assez positive, par la direction qu'a pris la narration à certains moments-clés du film. Seul bémol, moi qui ai été élevé par des films tels que Scream ou Halloween, je n'ai pas eu mon content de gore, de scènes-choc. Mais je vieillis, je m'ouvre à de nouvelles cultures, et par conséquent mon spectre d'appréciation artistique évolue.

 





Ce n'est pas un chef-d'oeuvre du genre, à mon avis, mais je dois dire que le film m'a très largement plu, surtout grâce à son atmosphère, à son interprétation et à ses choix narratifs. Vous pouvez aller voir L'Orphelinat au cinéma (si tant est qu'il soit encore à l'affiche, vu qu'il est sorti il y a plus de trois semaines), c'est du bon.

 

Spooky.

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