Douze ans. Douze ans qu'on l'attendait, ce troisième opus. James Cameron étant trop cher, et parce que Schwarzie a accepté de reprendre son rôle fétiche moyennant 30 millions de dollars, c'est l'excellent artisan Jonathan Mostow (Breakdown, U-571) qui s'y colle. Soyons clairs, on est loin du niveau des deux films de Cameron, même si son univers est respecté. Les garants en sont Mario Kassar et Andrew Vajna, producteurs des 3 films. Dix ans après les événements relatés dans T2 (Titou pour les intimes), la troisième guerre mondiale n'a pas eu lieu. John Connor (Nick Stahl) vit tel un paria, essayant de se faire plus pâle qu'un fantôme. Mais un nouveau modèle de Terminator, le T-X, aux traits féminins (incarné par la sculpturale Kristanna Loken), est envoyé dans le passé afin d'éliminer Connor et les dirigeants de la Résistance. Parmi ceux-ci se trouve Alice Brewster (la lumineuse Claire Danes), vétérinaire de son état, et future Mme Connor. Son futur mari, donc, se trouvera là à point nommé, ainsi qu'un Terminator modèle "classique" (rev'là Schwarzie !) pour la sauver des griffes de la T-X.
Le décor est planté. Quelle émotion d'entendre à nouveau le thème inoubliable de Terminator, de voir le nom du culturiste autrichien remplir l'écran (20 lettres, tout de même !) pour une ultime (?) apparition au cinéma. Au fil des images, on se prend à noter l'intégralité de ses dialogues : I am reviendu (et ça va chiu), I am a machine, Bzz bip mut mut, assurément des répliques d'anthologie… Au niveau du scénario, le schéma est assez semblable à celui du second film, à savoir : John Connor, aidé par un T-101, cherche à désactiver Cyberdyne, poursuivi par un méchant Pacontentator, accompagné d'une femme fragile qui apprendra à manier les armes (sa mère étant remplacée par sa future femme… il y a du Freud là-dessous)… La fin m'a toutefois surpris, laissant pour une fois la part au pessimisme. On assiste ainsi au fameux "soulèvement des machines", initié par la T-X, on voit le premier modèle de Terminator. Les scènes d'action et d'effets spéciaux sont solides, l'humour (habituel dans la série) distillé avec intelligence…
Quel bonheur de revoir Claire Danes (jolie frimousse de Roméo + Juliette) et de découvrir K. Loken, qui sont très présentes à l'écran… Tout juste reprochera-t'on à Nick Stahl d'avoir moins d'intensité de jeu qu'Edward Furlong, mais que voulez-vous, il fallait bien trouver un acteur de moins de 25 ans n'étant pas en cure de désintoxication… En bref, ce T3 est un produit de commande de très bonne facture, artistiquement réussi.