La première fois que j'ai entendu parler de Cloverfield, c'est au travers d'une bande-annonce, celle-ci. Croyez-moi, il y a de quoi titiller le cinéphile amateur de films à grand spectacle. Pourtant, j'ai attendu avant d'aller le voir. Attendu d'avoir le temps. Mais l'attente valait largement le coup. Ce film est énorme ! Mais concentrons-nous d'abord sur l'histoire.
Nous sommes à New York. le jeune Rob Hawkins doit partir au Japon, devenu vice-président d'une grande société. Son frère et ses amis lui préparent une gigantesque fête dans son appartement. Rob arrive, c'est la fête, quelque peu ternie par une rupture entre le jeune homme et la jeune fille avec laquelle il a couché quelques jours plus tôt. En plus la fête est filmée par ce gros lourdaud de Hud, le meilleur pote de Rob. Tout se passe "normalement", jusqu'au moment où la terre se met à trembler, la lumière s'éteint... Un peu intrigués par les "breaking news" alarmistes de la télé, Rob et ses amis montent sur le toit, pour apercevoir... Pas grand-chose, mais il y a des explosions gigantesques à l'autre bout de Manhattan. Des projectiles arrivent dans leur direction, du coup tout le monde se jette, affolé, dans la rue. La nature du désastre n'est pas révélée tout de suite, mais bientôt on voit l'énorme monstre qui commence à faire des ravages dans la Grosse Pomme... Entre-temps Rob reçoit un appel affolé de Beth, son ex-petite amie, semble-t-il coincée dans son appartement. Avec Hud et deux autres amis, Rob décide d'aller la sauver.
Vous vous dites "on a déjà vu ça dans Godzilla", et c'était presque de la daube. C'est vrai, mais la grosse différence, c'est qu'il y a des idées derrière. Première idée : filmer tout le film caméra à l'épaule, par le biais de Hud, le copain neuneu et maladroit. Deuxième idée, découlant de la première : ne pas en rajouter dans les effets gore, essayer d'être le plus réaliste possible dans un tel contexte. Troisième idée : ne pas placer de stars au générique, de façon à ce que ça soit encore plus réaliste, et qu'on ne sache pas qui va mourir ou survivre, même si Rob apparaît assez vite comme le héros du film.
Avec des idées aussi simples, on peut faire un film vraiment intéressant. les plus tatillons d'entre vous placeront Le projet Blair Witch en contre-exemple. Sauf que là encore on a affaire à des individus à peu près normaux, pas à des adolescents décérébrés. On a donc droit à un survival d'excellente tenue, porté par un réalisateur (Matt Reeves, échappé de plusieurs séries télé) et un producteur (JJ Abrams, connu pour avoir créé Alias et Lost, et avoir depuis repris les licences Star Trek et Star Wars) extrêmement inspirés. Difficile de parler longtemps de Cloverfield, car il s'agit d'une course à la survie pour un petit groupe, face à une menace qui dépasse tout ce que le monde a connu.
Bref, un film aussi sobre qu'il pourrait l'être vu son sujet. Mais un vrai BON film catastrophe. L'un des meilleurs qu'il m'ait été donné de voir.