Après une série d’événements tragiques, Yoann Clivel, flic brillant de la police judiciaire française, se rend dans un hôpital psychiatrique. Il y fait la connaissance d’un jeune homme atteint d’autisme qui communique avec les morts. L’un de ses « fantômes » est une femme qui prétend avoir été assassinée. Supercherie ? Délire d’un malade mental ? Ou piste à prendre au sérieux ? Happé par les méandres de cette affaire, Clivel se retrouve face à une autre énigme : l’assassinat de son propre père lorsqu’il était enfant…
Je voulais essayer une auteure française de polar, après Maud Tabachnik. Mon sentiment, à la fin de ma lecture, est ambivalent : d'un côté on sent que Natacha Calestrémé fait beaucoup de recherches pour étayer son histoire, dans les domaines afférents : procédures au sein de la PJ, milieu mediumnique, psychiatrie... Elle se nourrit même de son expérience et son histoire personnelle pour certains éléments, et on sent que c'est du solide.
De l'autre côté on sent un certain manque d'expérience en termes d'écriture spécifique : son enquêteur arrive aux bonnes conclusions de manière un peu abrupte, alors que l'évidence saute aux yeux longtemps auparavant. De même, l'essentiel du récit est "vu" du côté de Yoann, mais il y a parfois des petites incursions dans l'esprit de plusieurs personnages secondaires, ce qui casse le rythme. C'est un peu dommageable, car son récit contient des éléments plutôt intéressants, comme la relation particulière qu'ont les jumeaux, bien éloignés que ce que les media veulent nous faire croire, ou encore certains passages relatifs à la psychiatrie ou au placement d'enfants, mais amenés parfois maladroitement.
L'auteure, toutefois, construit peu à peu un univers avec des personnages pas inintéressants, même si Yoann Clivel manque encore d'épaisseur.
Spooky