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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

 

Pour conclure cette année 2014 riche en tolkienneries, rien de tel -en attendant le visionnage de la Bataille des Cinq Armées- que de lire un bon bouquin analysant l'oeuvre de son écrivain préféré. Treize ans après Tolkien : Sur les rivages de la Terre du Milieu et dix ans après Tolkien : trente ans après, qu'il a dirigé, l'universitaire Vincent Ferré propose un nouvel ouvrage rassemblant les différents articles qu'il a pu rédiger au sujet du professeur et que l'on trouve également sur son site dédié.

 

Vincent Ferré est l'un des plus éminents spécialistes du sujet en France, et son analyse, qui se veut autant critique que comparative, permet de replacer de nombreux éléments dans leur contexte, lui qui aborde de nombreux motifs relatifs à l'Oeuvre tolkienien, certains inédits à ma connaissance.

 

Dans un premier temps Vincent Ferré rappelle la genèse de l'oeuvre de Tolkien, ce goût immodéré pour certaines langues anciennes qui l'a amené à créer les siennes, puis à écrire des histoires pour les mettre en scène, lesquelles histoires ont fini, pour une grande partie par faire aprtie d'un vaste ensemble fictionnel dont la toile de fond n'a jamais pu être achevée de son vivant, et dont le Seigneur des Anneaux et le Hobbit ne sont que des détails. Il s'attache ensuite à décortiquer la part de fictionnel intentionnellement introduite par Tolkien dans ses oeuvres majeures : rappelons que dans ses préfaces celui-ci indique que le Hobbit et le SdA sont issus d'un manuscrit écrit par Bilbo, continué par Frodo et Sam en particulier, appelé le Livre Rouge. Mais ces allégations sont démenties -semble-t-il à dessein, montrant l'humour du Professeur- au fil du texte.

 

Par la suite Vincent Ferré pointe le doigt sur un fait qui m'a toujours frappé depuis que je lis les oeuvres posthumes, éditées par Christopher Tolkien*, sans pouvoir mettre les mots sur les faits : après que son père ait réalisé une oeuvre fictionnelle largement inspirée d'un corpus de contes et légendes, certains très connus, d'autres oubliés, une oeuvre qui marie les deux talents de son auteur, à savoir la philologie et l'écriture, Christopher Tolkien a dû, après avoir récolté des tonnes de papiers après le décès de son père, examiner, essayer de trier, assembler de manière raisonnée (et en faisant des choix entre les différentes versions, car oui, Tolkien a fait plusisuers versions de certains de ses textes, tous aussi valables à ses yeux), combler certains trous et enfin éditer le fruit d'un demi-siècle de travaux divers. Soit, toutes proportions gardées puisque tout le contenu était tout de même sous sa main, le même travail que son père.

 

Dans la deuxième partie de sa riche analyse, Vincent Ferré passe en revue l'héritage artistique, la postérité de Tolkien. D'abord au travers des différentes adaptations cinématographiques du Seigneur des Anneaux, qu'elles fussent achevées, comme celle de Peter Jackson, on inachevées (celle de Bakshi) ou encore simplement restées à l'état de script (Z). Des adaptations qui toutes dénaturent le propos de Tolkien, à l'exception de la Communauté de l'Anneau. Ferré aborde également une polémique régulièrement remise sur le devant de la scène depuis... près de 80 ans : est-il un auteur pour la jeunesse ? La réponse est : pas vraiment, même s'il ne faut pas négliger et minimiser l'impact de ses oeuvres jeunesse, telles Le Hobbit, Les lettres du Père Noël, Roverandom, ou même Monsieur Merveille, que Vincent Ferré ne cite pas. Il poursuit en analysant a réception en France de l'oeuvre de Tolkien, en parlant aussi des traductions tardives de son oeuvre. Un retard qui est en train de se combler ces dernières années, puisqu'il ne manque plus qu'à traduire que les 7 derniers volumes de l'Histoire de la Terre du Milieu, ou encore Beowulf (pour ne citer que les textes de grande longueur) sachant qu'une nouvelle traduction du Seigneur des Anneaux est en cours.

 

Dans sa troisième et dernière partie Vincent Ferré certaines des influences médiévales de Tolkien, d'abord au sujet du motif de l'amour (et les personnages de Beren, Túrin et Aragorn, qui ont tous vécu des romances contrariées). Ensuite avec la figure du roi, qu'elle soit canonique ou "révolutionnaire" (c'est à dire attribuée au mérite), et la Ferré convoque le personnage d'Arthur, pour parler d'Aragorn, puis du fermier Gilles de Ham.

 

Au final, malgré sa brièveté (360 pages au format Pocket), ce petit recueil d'articles m'a permis d'apprendre -encore- quelques petites choses sur les influences et l'importance de l'oeuvre de Tolkien, notamment en ce qui concerne le jeu de la fiction et sa mise en abyme dans l'oeuvre considérée. Il permet en outre de faire le point sur les oeuvres publiées, et celles restant à traduire en français, une liste qui m'intéresse beaucoup. A posséder par tout tolkienophile qui se respecte.

 

Spooky

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K
Lire du Tolkien ? Il écrit tellement bien que c'est un bonheur :)
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S
Je confirme :)

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