Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
...:::Ansible:::...

...:::Ansible:::...

Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


Ils sont nés sur les champs de bataille de 14-18, dans le souffle des gaz et des armes à rayons X.
Ils ont pris le contrôle des grandes capitales européennes. Par-delà le bien et le mal.
Les feuilletonistes ont fait d'eux des icônes. Les scientifiques sont fascinés par leurs pouvoirs. Pourtant, au centre du vieux continent, une menace se profile, qui risque d'effacer jusqu'au souvenir de leur existence.

 

Voilà une nouvelle série très ambitieuse, qui, si elle confirme les espoirs placés en elle, pourrait bien devenir un classique.

L’ambition des deux co-scénaristes, par ailleurs chefs de file de la SF française, est d’écrire une mythologie super-héroïque européenne. Le point de départ, si l’on peut dire, est l’absence de super-héros dans cette zone après le second conflit mondial. D’où le sous-titre de la série « la fin des super-héros européens ». Vaste entreprise, où d’autres se sont cassés les dents, mais dont d’autres auteurs ont pu aussi se sortir dans des sphères différentes. Je pense à des séries telles que Watchmen et La Ligue des gentlemen extraordinaires, avec lesquelles la comparaison est inévitable.

Dans le prologue nous sommes à Metropolis, une cité secrète nichée dans les Alpes autrichiennes, où le Dr Mabuse a convoqué l’ensemble des super-héros européens pour leur exposer un plan de guerre. S’y trouvent des « méchants », comme Gog et la Phalange, mais aussi des « gentils », tels que Gibberne, l’Accélérateur, ou encore Irène Joliot-Curie, fille de la physicienne Marie Curie, cachée dans une super armure soviétique. De cette réunion va naître un conflit qui transformera à jamais l’Europe.

Pour enrichir leur récit, les scénaristes ont convoqué à peu près toutes les ressources de la littérature fantastique de l’entre-deux guerres. Les Surréalistes, le Golem (certes plus ancien), le Passe-Murailles, Harry Dickson, et même Superman, présent sous une autre identité, transparente (« Steele »)… Les auteurs font même un petit clin d’œil à Lovecraft ; quant à moi j’ai vu également une référence au film <a>Cube</i>. Manquant personnellement de repères, je pense qu’il y a d’autres influences et références, que je n’ai pas vues. Mais peu importe, puisque l’ensemble se tient sans trop d’incohérences, et que ce tome 1 ébauche un récit qui sera sans doute riche. Il comporte un prologue et le premier récit de la série (qui comptera au final 6 tomes), où il ne se passe pas grand-chose mais où un amateur de fantastique comme moi peut trouver du grain à moudre, et des pistes de recherche pour enrichir sa connaissance du genre.

La série comptera au final 6 tomes, mais il n’y aura pas à attendre des années pour connaître l’épilogue de celle-ci, les deux suivant sortant en septembre et octobre, et les trois derniers au printemps 2010, en principe.

Le dessinateur chargé de ce travail de stakhanoviste est Gess, auteur de Teddy Bear et Carmen Mc Callum. Il a fait beaucoup de recherches pour coller à l’ambiance de cette série, proche du bauhaus et de l’expressionnisme allemand. Ces recherches sont notamment visibles dans les décors, els costumes, les architectures, ce qui rend le récit plus réaliste.

 

On pourrait croire cette bande dessinée réalisée par une équipe américaine, tant elle ressemble à d’autres productions outre-Atlantique : format, sujet (super-héros, bien sûr), découpage bien sûr (Gess fait ici un travail qui est à rapprocher de celui de Stan et Vince, par exemple). En feuilletant l’album on risque de trouver son travail un peu bâclé, mais à la lecture cette sensation disparaît pour une impression générale d’efficacité, et surtout une recherche d’authenticité et de fidélité aux différentes figures emblématiques qui parsèment le récit. A noter également le très bon travail éditorial des graphistes de l’Atalante, avec une maquette soignée et des « bonus » dans le ton et la mode des années 1930.

En résumé, une uchronie riche qui intéressera les amateurs du genre, et qui présente l’avantage d’être rapidement bouclée. A suivre donc.


 

Spooky.

Commenter cet article

Archives

Articles récents

Hébergé par Overblog