Milmo a 10 ans. Alors qu’il a pris la mer avec deux de ses amis, il est arraisonné par un navire pirate. Dans le fol espoir de s’en tirer, il en appelle au légendaire Dragon du Lac. C’est alors que l’animal surgit des flots et s’en prend aux pirates, tandis que Milmo, déséquilibré, se retrouve projeté dans l’eau. Quand il refait surface, Milmo a 20 ans. Fils d’une fée et d’un Maître Noir, Milmo possède sans le savoir le pouvoir d’invoquer les légendes et de les faire renaître. Or, chacune de ses invocations le projette 10 ans dans le futur et le fait vieillir d’autant. Confronté à ce pouvoir, dont il ignore l’origine, l’étendue et les effets, Milmo va devoir décider de son destin et de celui des légendes. Mais sur le chemin de sa destinée, il va devoir affronter deux terribles ennemis : le temps et la mort. Ce qui frappe d’abord, c’est la couverture, très belle. Ensuite, lorsqu’on ouvre l’album, on se dit que ce n’est qu’une saga d’heroic fantasy de plus. Mais cette première impression ne résiste pas à la lecture. Car le sujet, l’invocation de légendes et le prix à payer (le vieillissement), incitent à se plonger plus profondément dans l’histoire.
Mais attention, il s’agit là d’un premier album, tant pour le dessinateur que le scénariste ou la coloriste. Ce qui explique les petits défauts aperçus ça et là. Des couleurs un peu fades, mais avec déjà de la recherche. Une dessin déjà assez maîtrisé, typique du genre, mais porteur de belles promesses, et déjà quelques audaces visuelles. Et enfin un scénario intéressant, mais un peu confus : il y a beaucoup de personnages tout de suite, et il faudra sans doute une deuxième lecture pour saisir toute la portée des déjà nombreuses péripéties des personnages. Et dernier point, positif celui-là, la restriction à 3 (ou 4, suivant la densité de ce qu’il reste à réaliser) albums dès le départ, évitant par-là même la maladie actuelle de la BD consistant à tirer sur la corde. Une série à suivre, en tout cas.