La vie coulait paisiblement dans la grande cité d'Armon Zurath. On venait de toute la terre basse pour assister aux combats des champions. La noblesse savourait son oeuvre et contemplait son peuple. Nul ne pouvait imaginer que la plus grande championne serait la source d'ennuis et rien ne le laissait présager, car elle vivait avec son compagnon de toujours, le guerrier Encenzo.
Tous deux vivaient dans un palais, dont les nombreuses fêtes orgiaques n'étaient pas du goût de la noblesse mais on fermait les yeux. Car Ganarah était unique ! Au cours des combats, les guerriers du dôme voyaient leur courage récompensé par le pouvoir d'un des neufs magiciens, et c'est lors d'un combat, qu'un pouvoir fit perdre à la puissante guerrière tout contrôle et engendra le terrible massacre, encore aujourd'hui inexpliqué. Depuis, Ganarah vit à l'écart du monde. Seule la rencontre avec Tchénée, jeune femme sauvage surgie de nulle part, va provoquer son réveil. Mais leur relation ambiguë et sensuelle est-elle possible ?
La lecture du résumé ne laisse pas beaucoup de place à l'ambigüité : Ganarah est un mélange de Krän, de La Quête de l'Oiseau du temps, et d'autres encore...
Si l'on regarde la couverture, on pourrait croire que c'est une BD comme celles que Soleil en produit à la chaîne ; seul le logo de Vents d'Ouest vient démentir cette impression.
Non seulement sur le plan des l'histoire, mais aussi sur le plan graphique : merci aux grands pionniers du genre !
Cependant, c'est une BD qui se laisse très bien lire, on est rapidement intrigué par le passé de l'héroïne, par la façon dont son aura est perçue par les habitants d'Armon Zurath...
Le premier tome est une introduction nous présentant une partie du système géopolitique de la ville, l'apparition d'une troublante sidekick à Ganarah (la couverture est trompeuse quant à l'attitude de Tchénée...). Et puis Ganarah est très belle, joliment dessinée graphiquement et psychologiquement parlant.
La suite est à lire avec intérêt.
Petite déception avec ce tome 2. Meddour avait plutôt pas mal introduit son univers avec le premier, et il patine dans le second.
Le début ressemble assez à celui de tome 1, avec cette "renaissance" incognito (ou presque) dans une arène de province. De nouvelles créatures font leur apparition, les fameux spectres, qui finalement ne sont pas si effrayants que ça. C'est dommage parce que ce qui arrive à Ganarah presque à la fin du tome leur est directement imputable, et apporte un souffle d'inattendu dans un océan d'ennui. Bien sûr le retour de Tchénée va faire réapparaître les situations lesbiennes déjà évoquées dans le tome 1. Des situations également effleurées avec l'arrivée d'autres personnages féminins jeunes, beaux et généreusement pourvus bien que peu vêtus. L'occasion pour Meddour de faire de jolis plans sur les fesses ou la naissance d'un sein de ses héroïnes. Pas de quoi fouetter un chat cependant, d'autant plus que le traitement des couleurs est à la limite du hideux, comme si Meddour avait trempé son pinceau dans les restes de Loisel...