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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky

 

Depuis une dizaine d'années à présent JRR Tolkien est revenu sur le devant de la scène culturelle avec les films de Peter Jackson. La traduction du Seigneur des Anneaux, par Francis Ledoux, avait quant à elle pris un petit coup de vieux et son éditeur historique, les Editions Christian Bourgois, a décidé de réviser la traduction. Le processus a pris du temps, il fallait un traducteur capable d'intégrer les contraintes toutes particulières de l'exercice, et après celle du Hobbit est arrivée celle du Seigneur des Anneaux (dont je vous reparlerai de façon dédiée), du moins de sa première partie. Dans ce cadre, Vincent Ferré, que j'ai eu l'occasion et le plaisir d'interviewer il y a quelques années, fait une série de rencontres avec des lecteurs dans des librairies ou des bibliothèques.

 

Pour rappel Vincent Ferré est professeur en littérature comparée à l'Université de Paris-Créteil, spécialiste de Proust et Tolkien, et directeur de la collection Tolkien chez Bourgois. Cette fois-ci il était au Merle Moqueur, grande librairie parisienne, où un auditoire de 25 personnes a pu échanger avec lui.

 

En guise de présentation, Vincent a parlé rapidement de la genèse et de la réception des ouvrages de Tolkien de son vivant, et a abordé le travail d'adaptation de Christopher Tolkien et de la traduction en cours de ses oeuvres.

 

 

En termes de volume, il y a encore des milliers de pages écrites par Tolkien à la Bodleian Library et dans d'autres établissements. Mais selon Christopher, Beowulf, paru l'an dernier (et dont la traduction est en cours) est le dernier grand texte de son père. En français, on a encore du retard : outre Beowulf, il reste de nombreux poèmes, relatifs à la Terre du Mmilieu ou pas, et les volumes 6 à 12 de l'Histoire de la terre du Milieu (les 6 à 9 étant les prémices du Seigneur des Anneaux, les suivants étant plus centrés sur les Elfes).

 

Vincent n'a esquivé aucune question concernant son travail de superviseur, ou son sentiment sur les adaptations diverses et variées de l'oeuvre tolkienienne. Il a ainsi participé à la traduction du premier film de PJ, avant de lâcher l'éponge, s'étant rendu compte que le milieu cinématographique n'était pas sa tasse de thé. Concernant le jeu d'action récemment sorti, l'Ombre du Mordor, il s'agit vraisemblablement d'une sorte d'hérésie narrative de niveau industriel, entre le Mordor fertile et verdoyant (!) et le principe du jeu, avec son héros qui ressuscite grâce à l'esprit de Celebrimbor...

 

V. Ferré a parlé de sa relation avec Daniel Lauzon, traducteur basé au Québec, avec qui les échanges se passent essentiellement par mail, et lequel avait le "final cut" en cas de divergences de vue sur la traduction. Il a évoqué en particulier le travail fait sur les poèmes et les chansons du Seigneur des Anneaux, au nombre d'une cinquantaine, pour lesquels Lauzon a tenté de garder la métrique et les jeux de mots, en bref, l'esprit d'origine. A noter que cette traduction, dont les deuxièmes et troisièmes volets sortiront en 2015, a déjà nécessité plus d'un an de travail. Lequel est arrivé après que Vincent Ferré et un groupe de volontaires, au nombre de neuf au départ (comme les membres de la Communauté de l'Anneau), aient établi une liste de coquilles et incohérences sur la traduction de Francis Ledoux, un document de... 910 pages.

 

Le plateau des victuailles réalisé par la librairie le Merle Moqueur à l'occasion de la rencontre avec Vincent Ferré. Photo réalisé par leurs soins, merci à eux pour le prêt.

 

Vincent Ferré a d'ailleurs salué l'activité et le dynamisme de plusieurs partenaires français, tels que l'association Tolkiendil, les sites Tolkiendrim et Elbakin, mais aussi des partenaires institutionnels tels que le Tolkien Estate et la Tolkien Trust, organistation caritative fondée par les quatre enfants de Tolkien et qui reverse des fonds pour des actions caritatives telles que l'aide d'urgence et le secours aux sinistrés, des organismes de bienfaisance à destination de la santé, des causes environnementales, l'éducation et les arts.

 

Comme je vous le disais l'actualité tolkienienne est dense en cette fin d'année. En prévision de la sortie du dernier volet du Hobbit, Warner a inondé le web ces derniers jours de visuels teaser. Au mois de décembre Arte propose un cycle d'émissions et de documentaires consacrés au Professeur. Vincent Ferré, quant à lui, publie à la même époque "Lire JRR Tolkien", chez Pocket. L'universitaire propose également différents textes sur la question sur ce site, ou celui-ci. Bref, un homme très intéressant, passionné et érudit sans être pédant, en plus d'un garçon charmant.

 

L'occasion est trop belle pour vous signaler cette possibilité proposée par Google de vous balader en Terre du Milieu... Et si vous souhaitez dormir une nuit dans un trou de hobbit, c'est possible (plus ou moins) près de chez vous...

 

Spooky

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