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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

Publié le par Spooky
Publié dans : #Livres

http://s.tfou.fr/mmdia/i/63/1/citesdorroman-3d-sticker-10869631vyrhd.jpg?v=1

 

 

2013 semble être une année particulière pour les Mystérieuses Cités d'Or. Après une réédition intégrale en DVD et blouré haute définition, la diffusion d'une "suite" se déroulant en Chine (que je n'ai pas vue, si vous avez des avis dessus, je suis preneur), ainsi qu'un jeu video disponible sur iTunes et Google Play. La bande-son a aussi été ressortie récemment.

 

Pour ceux auxquels ce nom ne dit rien, je vous recommande ce tour sur mon ancien site.

 

C'est aussi l'occasion de revenir aux racines, c'est à dire le roman de Scott O'Dell, la Route de l'Or, qui a lui aussi été réédité -par Kazé, dont il me semble que c'est la première publication non-mangaïque. Lequel a donc inspiré le dessin animé. "Inspiré" est le terme le plus approprié, car les différences sont énormes. Esteban, le héros, n'est plus un orphelin sauvé d'un naufrage par le fourbe Mendoza, mais un adolescent, issu de la bourgeoisie, qui le lendemain de l'obtention de son diplôme de cartographe, s'embarque pour le premier bateau en partance pour le Nouveau Continent.

 

Nous sommes en 1540, et le réalisme s'embarque aussi. Exit les faire-valoir à vocation comique. pas de Grand Condor ou d'autres moyens de transport de taile démesurée. En fait, seuls le contexte historique (l'exploration du Nouveau Monde à la recherche de Cibola, l'une des sept Cités d'Or) et trois personnages sont présents ; hormis Esteban de Sandoval, Mendoza est un capitaine de marine, uniquement intéressé par l'or, et Zia est une jeune Indienne qui sert de guide et d'interprète à Mendoza et son groupe.

 

Car les intentions de celui-ci sont vite découvertes par son commandant d'expédition, lequel le débarque sous un faux prétexte en Californie, avant qu'une mutinerie éclate à son bord. Esteban, trois musiciens (!) et un prêtre un peu illuminé sont également du voyage. Guidés par la jeune Zia et les rumeurs colportées par les différentes tribus d'Indiens rencontrées en chemin, les fugitifs essaient de trouver ces fameuses cités pavées d'or...

 

Le récit est partagé entre deux trames narratives. D'une part le récit de cette expédition, vouée à l'échec ; d'autre part le récit du procès d'Esteban, qui a lieu l'année suivante, à Veracruz (actuel Mexique), accusé d'avoir soustrait à la possession du Roi d'Espagne un trésor amassé dans ces cités indiennes. Après avoir été mené en bateau par Mendoza, Esteban est là encore manipulé, par son geôlier qui le presse de ne rien dire au tribunal auquel il est confronté. A noter que le titre original est The King's Fifth, ce qui évoque directement cette fameuse part d'un cinquième qui revenait alors au Roi d'Espagne lors de la découverte d'un trésor sur les terres conquises.

 

Je ne sais pas si la traduction est récente, mais un élément m'a fait tiquer. Etant donné que l'espagnol (enfin, le castillan) est la langue du narrateur, et que l'auteur est Américain, pourquoi avoir gardé dans le texte de nombreuses locutions espagnoles, qui ont leurs équivalents en français ? Pour les unités de mesures, cela ne se discute pas, ce sont celles de l'époque, mais pour d'autres termes, je reste circonspect.

 

Autre petit défaut, et là c'est l'éditeur qui est en cause ; les dialogues et les passages descriptifs sont parfois collés ; ou bien la parole d'une même personne est hachée, avec des retours à la ligne intempestifs parfois. Ces défauts ne constituent pas la majeure partie du livre, mais si l'enjeu était de "gagner deux ou trois pages", cela me laisse pantois.

 

La Route de l'Or est un roman sérieux de bout en bout. Le style de Scott O'Dell est très sec, factuel, laissant finalement peu de place à l'introspection du héros (sauf dans la partie judiciaire). L'ensemble baigne dans un réalisme sombre, montrant avant tout la cupidité des Conquistadores... Du coup la lecture n'est pas très plaisante, même si on se demande, à la fin de chaque chapitre, ce qu'il va arriver à nos marginaux.

 

A noter que la partie "passée" d'Esteban fait référence à une expédition réelle, celle du gouverneur Francisco Vasquez de Coronado -auquel Oo'Dell fait plusieurs clins d'oeil dans le roman- qui essaya lui aussi de trouver les sept Cités d'or durant deux ans.

 

En 1972 Scott O'Dell a reçu -pour l'ensemble de sa carrière d'auteur- le prix Hans Christian Andersen, lequel est décerné par l'Union internationale pour les livres de jeunesse (IBBY), en reconnaissance d'une "contribution durable à la littérature pour enfants".

 

 

Spooky

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