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...:::Ansible:::...

...:::Ansible:::...

Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

films

Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

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Petite séance de rattrapage cet été des films de super-héros que j'ai pu manquer... Iron-Man 2 n'était pas forcément ma priorité, vue la piètre réputation qu'il se traîne, mais si on veut voir les films Marvel dans l'ordre de la Phase Un des Avengers, il faut passer par là...

 

Iron-Man, ou plutôt Tony Stark, va mal. Il se rend compte que la source d'énergie qui alimente son coeur -et son armure- est en train de le tuer à petit feu, empoisonnant son sang inexorablement. Le Congrès tente de récupérer son armure pour en équiper l'armée américiane, et diriger sa boîte ne l'intéresse plus. Sa vie bascule le soir de son anniversaire. Ivre, il danse dans son armure et urine dedans. Le fond du trou, ce qui agace au plus haut point Pepper Potts, sa secrétaire bien-aimée. Et puis son meilleur pote, pour le punir, lui pique une de ses armures. Mais le pire reste à venir, car Ivan Zanko, le fils d'un ancien associé de son père, est persuadé que celui-ci est responsable de la déchéance du sien, et décide de se venger du fils de l'autre (vous suivez ?) en le battant sur son terrain. Zanko fabrique donc une super-armure, qui va causer de grandes destructions lors d'un grand prix de Formule 1 (ou presque), à Monaco.

 

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Ça a l'air un peu idiot comme histoire, non ? Eh bien ça l'est. Chacun des rebondissements semble téléphoné, artificiel ; certains dialogues aussi sonnent faux. Pire, les acteurs semblent s'ennuyer à mourir. Y compris Robert Downey Jr, nettement moins à l'aise que dans le premier film. Y compris Sam Rockwell, qui incarne un concurrent de Stark, qui ne peut placer, ou si furtivement, le grain de folie qui accompagne ses meilleurs rôles (Confessions d'un homme dangereux, H2G2...). Mickey Rourke, qui joue le méchant savant russe, est tellement monolithique qu'un lampadaire aurait été aussi performant. La seule à tirer ses marrons du feu est Scarlett Johansson, qui se met pour la première fois dans la peau de l'agent du SHIELD Natasha Romanov, qui aura une part plus importante dans Avengers. Elle virevolte, ondule des hanches et envoie des regards de braise froide à qui mieux mieux. Des frissons de plaisir.

 

On s'ennuie carrément dans la première partie du film, exactement là où le premier avait réussi à captiver son public. Dans le dernier tiers, étant donné que l'action à tout va prend le pas, c'est un peu plus intéressant, dans la mesure où les références à Avengers s'accumulent. Le clin d'oeil à Captain America m'a d'ailleurs beaucoup plu, présageant des rapports entre lui et Iron Man. A ne pas manquer non plus, le caméo de Stan Lee en superstar de la télé américaine, et la trtaditionnelle scène post-générique, qui fait le lien avec un autre film de cette Phase Un.

 

Au final un deuxième segment assez creux, qui ne restera pas dans les annales comme son devancier.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

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Avant de connaître le succès en 2000 avec Pitch Black (dont la deuxième suite arrive bientôt), David Twohy s'était fait remarquer de la communauté de fans de SF avec un petit film en 1997.


Zane Zaminsky, radioastronome, sonde les fréquences spatiales afin de déceler la preuve d'une éxistence extraterrestre. Un jour, il entend des cris aigus sortant de ses enceintes. Il s'agit d'une onde de choc provenant d'au-delà de notre système solaire, une preuve plausible de la vie extraterrestre. Son enquête le conduit au Mexique où il decouvre une base secrète habitée par des extraterrestres. Sous leur apparence humaine se cache une tout autre réalité. Sur place, il va faire la connaissance d'une météorologue, spécialiste du réchauffement climatique, qui a remarqué que le trou dans la couche d'ozone était plus marqué au-dessus de cette région...

 

Le film a un peu mal vieilli. On sent le manque de moyens, en termes d'effets spéciaux, lesquels se concentrent essentiellement sur les extra-terrestres. Mais la moitié des séquences les concernant se passent dans la pénombre, réduisant notablement les coûts. Ensuite Charlie Sheen, qui incarne Zaminsky, ne peut s'empêcher, par moments, d'avoir des mimiques un peu comiques... Il faut dire que c'est dans ce registre qu'il s'est fait connaître et a connu ses plus grands succès (Young Guns, Hot Shots, plus tard les Scary Movie...). Pourtant on sent, au-delà de ce côté "cheap", la volonté d'un "jeune" réalisateur (qui avait déjà 40 ans à l'époque) de proposer un produit assez cohérent, avec des acteurs de seconde zone qui ne cabotinent pas trop (il y a aussi Ron Silver et Teri Polo dans le casting). Le film se tient globalement, et il est sympa à revoir.

 

Spooky

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Dans la jungle des block-busters (il paraît qu'on dit "tent-poles, maintenant"...) américains de cet été, il a été difficile de voir le film de "moyenne gamme" qui saurait tirer son épingle du jeu. Insaisissables est peut-être celui-là.

 

Alléché par une bande-annonce plutôt bien foutue, c'est sans aucun a priori -et en connaissant peu l'histoire- que je suis allé le voir. Un beau jour quatre magiciens de rue très doués sont conviés à une étrange réunion. Un an plus tard ils sont devenus des mégastars, réunissant leurs talents lors de shows dans les plus grandes salles de spectacles. La réputation des quatre Cavaliers est définitivement acquise lorsqu'avec l'aide d'un spectateur français, ils subtilisent plusieurs millions d'euros dans le coffre-fort d'une banque française, tout en opérant à... Las Vegas. Le FBI met sur le coup l'un de ses meilleurs agents, Dylan Rhodes (interprété par le protéiforme Mark Ruffalo), auquel on adjoint une enquêtrice d'Interpol, la française Alma Dray (Mélanie Laurent, inattendue). Lesquels découvrent bientôt que les quatre magiciens ont un plan beaucoup plus ambitieux en vue...

 

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D'emblée j'ai été embarqué dans le film ; les quatre illusionnistes interagissent bien, les spectacles sont bien montés, tandis que les deux flics pataugent. Un seul regret, la tendance de Louis Leterrier, le réalisateur, à tourner autour de ses acteurs avec sa caméra, parfois un peu dans tous les sens. Le gars sait se servir de son engin, mais il y a des moments où c'est inutile. Même lorsque la magie opère, un peu de sobriété ne fait pas de mal. Pour le reste, le boulot est de qualité ; il s'agit également d'un film policier, avec son lot de poursuites, de cascades... Pour le coup la violence est assez peu présente, en cela le scénario est bien écrit. Idem, les différentes chausses-trapes dans le scénario fonctionnent à peu près, même si des incohérences subsistent. L'humour est aussi présent, essentiellement dans le personnage de Woody Harrelson (Tueurs nés, Hunger Games), l'un des magiciens, toujours prompt à lancer des petites piques à ses camarades. A ses côtés on trouve Jesse Eisenberg (le jeune qui monte, après The Social Network), Isla Fisher (Gatsby le Magnifique), ainsi que Dave Franco, le petit frère de James, acteur de séries TV mais qu'on a vu récemment dans Warm Bodies, l'adaptation de Vivants. Sans oublier deux grands noms : Michael Caine et Morgan Freeman, respectivement banquier/mécène de la bande de bateleurs et ex-magicien reconverti dans le démontage des "trucs" des illusionnistes. Tous se débrouillent bien, Isla Fisher étant peut-être la plus effacée, tandis que Mélanie Laurent semble jouer tous ses rôles de la même façon, tout en restant charmante. A noter également le petit rôle de José Garcia, en touriste français qui se fait piéger par notre bande de joyeux drilles.

 

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Louis Leterrier, ancien élève de Luc Besson, a choisi ce scénario pour alléger sa filmographie : Le Transporteur 1 et 2, Danny the Dog, L'Incroyable Hulk, le Choc des Titans. A mon sens le pari est réussi, Insaisissables est un bon divertissement, bien réalisé, plutôt pas mal joué. Un bon moment.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
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Comme il fallait s'y attendre, le film n'a pas grand-chose à voir avec le roman dont il est officiellement adapté. Il reste le contexte, une invasion zombie à l'échelle de la planète, ainsi que quelques personnages secondaires. Les différents volets de l'histoire sont ainsi liés par le personnage de Gerry Lane (Brad Pitt), ancien enquêteur de l'ONU, lequel se retrouve avec sa famille en première ligne lors d'une attaque de ce qui s'avère être des morts-vivants à Philadelphie. Ayant négocié la mise à l'abri de ses proches, il reprend du service afin de trouver la source du fléau.

 

Mon avis est partagé au sujet de ce blockbuster. J'étais curieux de voir comment le très bon roman de Max Brooks allait être adapté, mais je savais que son essence, le recueil de témoignages après les évènements, avait été complètement bouleversée par les scénaristes du film, lesquels ont d'ailleurs changé plusieurs fois au cours de la production. Le film était précédé d'une aura de film difficile, avec des tensions sur le tournage, des scènes retournées, des problèmes d'effets spéciaux... La sortie du film s'est faite 7 mois après la date initialement prévue. Mais les bandes-annonces laissaient penser que le spectacle était tout de même au rendez-vous.

 

Il y est, incontestablement. Pendant la première heure, on en prend plein les yeux, les zombies vont plus vite que Lance Armstrong dans l'ascension du Ventoux, le scénario, épais comme du papier à cigarette, avance à peu près bien. A tel point que je me suis dit que l'équipe créative avait vu et revu 28 jours plus tard, incontestable réussite du genre. L'histoire nous emmène un peu partout dans le monde, et même si les tournages se limitent à Glasgow et à Malte au lieu de Philadelphie, la Corée du sud et Jérusalem. On échappait aux sempiternelles images de télévision à la Roland Emmerich, nous montrant la Tour Eiffel, la Statue de la Liberté ou la Place rouge assiégés par les méchants zombies. La musique, elle aussi inspirée par le score de John Murphy sur le film de Danny Boyle, distille une atmosphère de tension assez palpable. Pour nous montrer l'ampleur de l'attaque, on n'hésite pas à utiliser le logiciel Massive, pour -entre autres- une scène qui semble directement inspirée par celle de la bataille du Gouffre de Helm dans Le Seigneur des Anneaux. Les zombies sont traités, en termes de comportement, comme des insectes, des créatures qui agissent en conscience partagée. Bref, de bonnes références, une réalisation impeccable, malgré un réalisateur, Marc Forster, plutôt novice dans le genre et les gros moyens. Seul Quantum of Solace, avant-dernier opus de la série James Bond, émarge dans cette catégorie au sein de sa filmographie.

 

Tout ça semble très positif, me direz-vous. Sauf que... sauf que lorsqu'on bascule dans la deuxième partie du film, lorsque Gerry n'enquête plus sur les traces du virus, mais doit fuir Jérusalem devant l'invasion subite des zombies, qui escaladent un mur qui avait tenu jusque-là, ça dérape... Une accélération de la menace due... aux chants des Palestiniens recueillis dans l'enceinte de Jerusalem. Auparavant le virus semble avoir été apporté à l'Occident par... des Nord-Coréens. Lorsque Gerry et une soldate israëlienne traversent un village gallois après un spectaculaire accident d'avion, la population ne lève pas le petit doigt pour les aider. Voilà pour le rayon clichés maladroits.

 

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Parlons maintenant des incohérences. Il y en a toujours dans ce genre de film, me direz-vous. Mais dans la deuxième partie elles envahissent le film, alors que les zombies sont moins nombreux (mais toujours bien présents). Je ne vais pas forcément les cataloguer, mais s'enfermer dans un laboratoire au milieu des zombies, en laissant sa seule arme au-dehors, c'est complètement con. Boire un soda dans ce même laboratoire, ça ne le fait pas non plus. Le Pays de Galles est un petit pays, d'accord, mais trouver l'établissement que l'on cherche après un accident d'avion dans la pampa, sans personne pour vous renseigner, ça relève de l'exploit impensable... Pensez-vous que dans un avion de la compagnie Belarus Airways, TOUT soit écrit en anglais ? L'équipage, alors que tous ses passagers est visiblement en pleine panique, doit-il ouvrir sa cabine à un inconnu qui frappe à la porte ? Le réalisateur passe un peu trop de temps sur le faciès de certains zombies, au point de les rendre presque risibles, alors que le but était de renforcer leur caractère inquiétant. Du moins je l'espère... Et puis dans la première partie, on nous montre un personnage de scientifique, qui a priori va tenir un rôle important. Pour, cinq minutes plus tard, le faire mourir de la façon la plus conne que j'aie vue depuis longtemps...

 

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Bon, ça fait grosse charge. Mais que voulez-vous, ces illogismes m'ont un peu gâché la fin du film, même si celle-ci tient grosso modo la route. Je ne sais pas quel contrôle Forster avait sur son montage (probablement pas grand-chose), mais lors de la première heure il s'est montré assez à l'aise avec les différents types de scène : violentes, intimistes, avec effets spéciaux, sans... Brad Pitt, seule star du casting (avec David Morse, excellent acteur de série B qui n'a hélas que 5 minutes de présence à l'écran), propose une partition sans grand relief, mais pas désagréable. Il n'est pas maquillé, ou si peu, et paraît presque son âge (oui, mesdames et mesdemoiselles, il aura 50 ans à la fin de cette année). Pas grand-chose à dire des autres comédiens, dont le temps de présence est peu important.

 

World War Z restera donc comme l'un des plus gros ratés artistiques de cette année 2013. Vraiment dommage, car il y avait matière à faire un excellent film, et le début en prenait la voie.

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

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Entre Oblivion, Elysium, World War Z, cet été sent les gros blockbusters de science-fiction, à tendance post-apocalyptiques, ou apocalyptiques tout court.

 

C'est vers After Earth que s'est porté mon choix, un peu par hasard. Une volonté de se vider la tête, d'en prendre plein les yeux (mais en 2D), mais aussi une certaine curiosité face à ce film de M. Night Shyamalan, réalisateur capable du meilleur (Sixième sens, Incassable) comme du très discutable (La jeune fille de l'eau, Le Village) en passant par le blockbuster (Le Dernier maître de l'air). After Earth semble d'office émarger dans la dernière catégorie. Il s'agit en effet d'une idée originale de Will Smith, inspirée par le visionnage d'une émission sur des personnes en situation extrême avec son beau-frère, également crédité comme co-producteur. L'idée d'un père et son fils coincés en terre hostile après un accident de voiture. Le récit évolue vers une version plus science-fictionnesque, et le script est finalement rédigé par Gary Whitta (Le Livre d'Eli) et Stephen Gaghan notamment.

 

Nous sommes dans un futur assez lointain ; après que la Terre eût été déclarée inhabitable à cause de la pollution, des catastrophes naturelles, un corps spécial d'agents, baptisés Rangers, est formé pour organiser l'évacuation de l'humanité dans son intégralité. C'est la planète Nova Prime qui accueille les réfugiés, qui doivent se battre avec une race extraterrestre qui utilise les Ursas, des monstres énormes, pour lutter contre les envahisseurs. Aveugles, ces créatures ressentent les phéromones libérées par la peur de leurs proies pour les repérer. Mais au sein des Rangers de nouveaux combattants commencent à apparaître, des hommes qu'on surnomme les Effacés, car ils réussissent à éliminer la peur de leurs pensées. Parmi eux Cypher Raige (Will Smith) s'illustre particulièrement. Quelques années plus tard, en rentrant au foyer, Raige apprend que son fils Kitai (interprété par le vrai fils de l'acteur, Jaden Smith, qui s'est illustré dans le remake de Karaté Kid) n'a pas réussi son examen de Ranger.

 

Il décide toutefois de lui donner sa chance en lui proposant de l'accompagner sur son ultime mission. Mais l'Hesper, leur vaisseau, rencontre une pluie de météorites, et doit atterrir en catastrophe sur une planète inconnue, qui est en fait la Terre, retournée à l'état sauvage. Seules deux personnes survivent au crash : le père et le fils. Problème : le seul moyen d'appeler du secours est une balise présente dans la queue de vaisseau, laquelle a été séparée du reste de l'Hesper dans la descente sur Terre ; autre problème, Cypher est gravement blessé dans l'accident, et ne peut se déplacer ; et enfin ladite queue du vaisseau pourrait peut-être encore contenir un Ursa, retenu prisonnier pour des raisons de tests militaires. Du coup c'est le néophyte Kitai, 14 ans, qui doit traverser 100 km de terrain hostile, d'autant plus qu'il n'a aucune certitude que l'Ursa est mort dans le crash. C'est donc parti pour un survival doublé d'une course contre la montre dans un univers hostile (bien sûr le métabolisme des Humains a été modifié, et est moins compatible avec l'atmosphère terrienne).

 

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J'étais donc curieux, mais un peu échaudé par des films de Shyamalan récents à la qualité discutable. Ici le film est calibré, en bon blockbuster, pour en mettre plein la vue, mais il y a quand même des petites choses à signaler.

 

Parlons de l'histoire. Mon pitch est peut-être un peu laborieux, mais c'était pour vous indiquer les enjeux. Il est à noter que Will Smith est tout de même le maître d'oeuvre de l'ensemble : auteur de l'histoire originale, producteur, et acteur ; mais pas principal, puisqu'il s'efface rapidement derrière son fils Jaden, sur les épaules (encore un peu frêles) duquel repose le film. Le gamin, qui fêtera ses 15 ans début juillet, se révèle un peu tendre. Sur le plan physique, il tient à peu près la route, sa silhouette longiligne se prêtant pas mal à l'exigence de course de sa mission. Lorsqu'il faut jouer une séquence plus intimiste, son jeu d'acteur se révèle assez limité, sans profondeur. Il va fallloir que Papa Will lui donne quelques leçons. Celui-ci est lui aussi monolithique ; mais pour le coup cela se justifie, puisqu'il joue un super-soldat qui a banni la plupart des émotions de son registre, et qui se retrouve derrière une batterie d'écrans dans un vaisseau en miettes ; essentiellement, il doit montrer les stigmates de la douleur auquel il est soumis, ainsi qu'une pointe d'angoisse, puisqu'il est en liaison radio et video permanente avec son fils pendant son trekking.

 

Après, on peut se demander pourquoi l'histoire se déroule sur Terre, n'importe quelle planète du type terrestre aurait été crédible ; j'imagine que c'est symbolique. Heureusement le script (ou en tout cas le montage final) nous évite l'éventuelle et tentante rencontre avec des vestiges humains. Ici tout n'est que nature, bien qu'au final les distances parcourues soient presque dérisoires. Un bon point, donc.

 

Le film est donc l'occasion de voir de superbes paysages, l'essentiel du métrage se déroulant en décors naturels (parc naturel californien, paysages désertiques du Costa Rica...) ; film de SF oblige, il y a des effets spéciaux pour nous montrer Nova Prime, le vaisseau dans l'espace ou encore avec les Ursas et certaines créatures rencontrées sur Terre... L'occasion aussi d'une mise en abyme de la relation père-fils, le premier restant dans une posture de supérieur militaire, le second étant prêt à tout pour montrer sa valeur à son géniteur, étant traumatisé par la disparition de sa soeur aînée quelques années auparavant. Beaux décors, beaux sentiments, CGI impeccables, réalisation appliquée mais sans génie, que demander de plus ?

 

Shyamalan, malgré sa position de mercenaire ou de yes-man, arrive tout de même à placer certains de ses motifs favoris ; comme l'écologie, évoquée massivement (à cause du décor) mais sans forcer le trait. Il y a aussi le jeu habituel sur les couleurs, ici cristallisé par les propriétés textiles intelligentes de la combinaison de Kitai Raige, laquelle change de couleur si un ennemi s'approche, ou si son porteur est sur la voie de la mort. Il y a aussi une séquence subtile, lorsque Jaden Smith court pour échapper au gel de la nuit, où l'on voit celui-ci gagner progressivement les végétaux entourant le jeune aspirant Ranger. Et puis, je ne sais pas à qui on doit l'échange de dialogues final, mais il est surprenant et drôle, alors qu'on s'acheminait vers quelque chose de typiquement américain, patriote et militaire. J'ai aussi ressenti de la surprise à une ou deux reprises dans le film. La patte Shyamalan ? Peut-être.

 

Par contre le film est un peu long ; bien sûr le périple de Kitai dure plusieurs jours, mais curieusement c'est lors d'échanges verbaux, donc a priori courts, qu'on sent ce problème de rythme. Et il y a, comme souvent dans ce genre de films, des éléments carrément incohérents : il me semble difficile de gravir un flanc de volcan alors qu'il est presque tapissé de lave liquide, ou encore de réaliser un pontage d'artère fémorale sans moyens chirurgicaux.

 

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Au final cet After Earth remplit assez honorablement son contrat : on se vide bien la tête, on voit de beaux paysages, c'est correctement filmé. Pas le film de SF de l'année (enfin, je n'en ai pas vu des masses, sinon aucun pour l'heure), mais j'ai passé un agréable moment, un brin longuet.

 

Spooky

 

EDIT : On me dit que le film présente pas mal de choses préceptes à la scientologie. N'y connaissant rien, je ne peux qu'en dire : "Ah bon ? Et alors ?"

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Publié le par Spooky
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Depuis les débuts des Ice Age (4 film à ce jour), le studio Blue Sky s'est peu à peu affirmé comme une alternative intéressante à la mainmise des studios Disney puis Pixar. Epic marque une nouvelle étape dans la progression de leur production, une étape en termes de technique et d'ambition.

 

Car Chris Wedge, co-président des studios Blue Sky et réalisateur de la plupart de leurs films, dont celui-ci, nous propose cette fois une histoire de grande ampleur, bien que se déroulant dans un cadre plutôt réduit. inspiré du livre pour enfant "The Leaf Men and the Brave Good Bugs", écrit par William Joyce.Dans nos jardins de petites créatures se livrent une bataille sans relâche : la nature, incarnée par les Hommes-feuilles sous le commandement de Ronin contre la pourriture, personnifiée par Mandrake, à la tête d'une horde de petites créatures maléfiques. Ajoutez à cela l'intrusion de Mary Katherine, une adolescente qui se retrouve projetée (et miniaturisée) en plein milieu de cette guerre...

 

Le principal atout du film est sa beauté formelle. C'est un festival de couleurs, une symphonie naturaliste qui n'est pas sans rappeler le magnifique Arrietty, le petit monde des chapardeurs (dont le sujet n'est pas si éloigné...). Blue Sky a mis le paquet, rajoutant la virtuosité technique au visuel soigné. En effet les scènes de poursuite à dos d'insectes ou d'oiseaux-mouche sont par exemple vraiment très bien foutues, tout en restant graphiquement très lisibles. Vous me direz que dans un monde d'insectes ce n'est pas forcément une gageure, au vu des moyens techniques d'aujourd'hui. Sauf que la plupart des personnages sont tout de même des humains ou des humanoïdes, qui sans être visuellement bluffants, sont assez convainquants. Les scènes permettent d'ailleurs des ambiances assez différenciées (et pour la plupart réussies).

 

Vous vous en doutez, le(s) message(s) délivré(s) par le film est/sont tout ce qu'il y a de plus classique(s) : respect et préservation de la nature, amour filial et parental, autonomie... Mais sans les asséner, Chris Wedge propose un long-métrage où l'action est omniprésente, à destination d'un large public (à voir à partir de 6 ans, même si je pense qu'on ne peut l'apprécier véritablement qu'à partir de 8 ou 10).

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

Quelques petites actualités sur les adaptations des oeuvres de Stephen King...

 

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Je vous vantais il y a deux ans les mérites du roman Dôme. Fort de ce succès, Stephen King a donné son aval pour une série TV, dont voici une première featurette.

 

 

 

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A côté de ça, une nouvelle adaptation cinématographique de Carrie, avec la prometteuse Chloe Grace Moretz (Laisse-moi entrer, Kick-Ass 1 et 2, Dark Shadows, Hugo Cabret) s'avance (sortie en décembre). Voici la bande-annonce officielle. A noter que le premier film, réalisé par Brian de Palma, est sorti en 1976, qu'une "suite" (Carrie 2, la haine) est sortie en 1999, et qu'une adaptation TV a été réalisée en 2002.

 

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Dernière rumeur en date, les studios Warner réfléchiraient à une préquelle du film Shining de Stanley Kubrick...

 

Vos avis ?

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

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Si vous suivez un peu l'actualité des adaptations d'histoires de super-héros au cinéma, vous savez peut-être que chez Marvel on planifie ces productions par phases. La première s'est conclue l'an dernier par le très réussi -de mon point de vue- Avengers, et la deuxième va commencer avec le prochain Iron-Man, le troisième de la franchise, qui sort d'ici quelques jours... Petit rappel de ces phases, la troisième étant encore aux tous premiers stades de développement dans la Maison des idées...

 

(note : le visuel mis en illustration ci-dessus est de mon fait, il est donc rigoureusement moche ; et oui, un visuel appartient à la Phase trois)

 

PHASE UN : AVENGERS ASSEMBLED
Iron Man - 2008
The Incredible Hulk - 2008
Iron Man 2 - 2010 (un deuxième avis ici)
Thor - 2011
Captain America: The First Avenger - 2011
Marvel’s The Avengers - 2012

 


PHASE DEUX :
Iron Man 3 - 2013
Thor: The Dark World - 2013
Captain America: The Winter Soldier - 2014
Guardians of the Galaxy - 2014 ; une bande-annonce
Avengers: Age of Ultron - 29 avril 2015

Ant-Man : 17 juillet 2015

 

Des avis sur tout ça ?

 

Spooky

 

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

Oui je sais, l'année est déjà bien entamée, un quart est déjà presque passé. Mais je n'avais pas trop de visibilité sur les films de l'imaginaire de l'année...

 

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Bon, on va commencer fort, avec Cloud Atlas, réalisé par les frère et soeur (ex-frère) Wachowski et Tom Tykwer (Cour Lola cours), avec cette adaptation d'un roman de David Mitchell, qui raconte une histoire sur plusieurs siècles, avec des acteurs (dont Tom Hanks, Halle Berry) qui jouent plusieurs rôles.

 

Sorti le 20 mars également, et très visible grâce à une campagne marketing agressive, Warm Bodies raconte l'idylle naissante entre une humaine "vivante" et un zombie... Adapté d'un roman dont je vous avais déjà parlé.

 

Le 17 avril une nouvelle version de Carrie, adapté du roman éponyme de Stephen King, sort sur nos écrans, avec l'adolescente qui monte Chloe Moretz (Kick-Ass) et Julianne Moore en mère fanatique.

 

Dans Oblivion, Tom Cruise incarne un soldat assigné par une cour martiale sur une planète déserte pour y détruire les derniers vestiges de traces de vie extra-terrestre... et qui va aller petit à petit au-delà des apparences.

 

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Iron Man 3, qui s'annonce plutôt comme un gros thriller technologique, avec à la barre Shane Black, ami personnel de Robert Downey Jr, est LA production Marvel de cette année (oui, l'affiche est moche). Sortie le 1er mai.

 

Un nouveau volet de la saga Star Trek débarque le 12 juin, toujours avec JJ Abrams à la barre de l'Enterprise. Ca paraît très très spectaculaire.

 

Dans After Earth, Shyamalan met en scène un film qui voit un père et son fils s'échouer sur une Terre devenue inhospitalière et hostile. Dans les deux rôles principaux : Will Smith et son fiston Jaden. Sortie le 5 juin.

 

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Après le semi-échec de Bryan Singer, la Warner tente de redonner une nouvelle à l'Homme d'Acier avec Man of Steel, dirigé par le roi de l'image léchée Zack Snyder, cornaqué par Christopher Nolan. Sortie le 19 juin.

 

Le 3 juillet, c'est Brad Pitt qui combat les zombies dans World War Z, adapté du best-seller éponyme de Max Brooks.

 

Le 17 juillet, dans Pacific Rim, Guillermo Del Toro orchestre ici la guerre entre les "Kaijus", des créatures gigantesques surgies des flots, et les "Jaegers", des robots géants pilotés par les humains. Un duel au sommet qui s'annonce peut-être comme LE blockbuster de l'été 2013.

 

Le 24 juillet ce sont les origines de Wolverine qui nous seront racontées.

 

Un Matt Damon au crâne rasé plonge en 2159, alors que la population riche vit sur une station spatiale artificielle le reste de la population tente de survivre sur la Terre dévastée. Face à lui, on retrouvera Jodie Foster qui incarnera... une Française. Elysium sort le 24 août.

 

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18 septembre : La Cité des Ténèbres. Dès la sortie du premier tome en 2007 aux Etats-Unis, The Mortal Instruments de Cassandra Clare est devenue l’une des sagas littéraires les plus populaires chez les jeunes adultes. On y suit les pas de Clary (Lily Collins), témoin d'un meurtre commis lors d'une soirée. Elle est terrifiée lorsque le corps de la victime disparait mystérieusement devant ses yeux... Elle découvre alors l'existence d'un monde obscur et parallèle et y fait la rencontre d'un chasseur de démons. La jeune fille va alors se retrouver dans une guerre qui fait rage entre les chasseurs d'ombres et les forces démoniaques...

 

Le deuxième volet de la saga Hunger Games, l'Embrasement, devrait réchauffer les salles de cinéma au coeur de l'hiver prochain. Sortie le 27 novembre.

 

The Host 2 fait suite au film coréen de monstres qui avait secoué le box-office en 2006.

 

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Scary movie 5 : On ne prend (presque) pas les mêmes... et on recommence ! Emmené par Ashley Tisdale (qui remplace donc Anna Faris) et Simon Rex (vu dans Scary Movie 3 et 4), ce nouvel opus passe à la moulinette de la parodie des Black Swan, Paranormal Activity et autres Inception. Avec en guest-star le couple Charlie Sheen / Lindsay Lohan ! Oui, là encore, l'affiche est moche, mais ce coup-ci, c'est voulu.

 

Et vous, qu'en pensez-vous ?

 

Spooky

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Publié le par Spooky
Publié dans : #Films

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Oui, vous avez bien lu, les super-héros ont subi la censure... en France. Ce documentaire, acheté en librairie BD, retrace l'une de ces actions de censure. Après la seconde guerre mondiale, l'emprise politique et culturelle des Etats-Unis sur l'Hexagone était très forte. A tel point que les bandes dessinées américaines ont déferlé sur le pays. Afin de protéger nos chères têtes blondes (ok, ce sont nos parents maintenant), une loi fut votée en juillet 1949, assujetissant les publications destinées à la jeunesse à un certain nombre d'exigences. Une commission fut mise sur pied quelques mois plus tard. Ces deux instances sont toujours actives à l'heure actuelle, même si leur action est plus symbolique que dans les années 1950 et 1960.

 

Il faut savoir qu'à l'époque les associations d'obédience catholique, au premier rang desquelles l'UNAF (Union nationale des associations familiales) étaient plus influentes sur la vie politique. Et qu'elles en ont abusé, essayant de limiter l'arrivée de titres transatlantiques pour des motifs parfois farfelus. Ainsi Mandrake a-t-il été censuré car imprimé en Italie, et non pas en France. Ainsi Zorro et Flash Gordon se sont-ils vus retirer leurs masques dans les éditions françaises, car le masque, c'est le mensonge, et le mensonge, c'est pas bien. Ainsi certains épisodes de Tarzan n'ont pu être publiés à l'époque dans notre beau pays car on y montrait -par exemple- des gorilles trop proches de l'homme sauvage... Les robots, également, avaient mauvaise presse...

 

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Ainsi les Editions Lug, qui dans les années 1960 ont commencé à publier certaines histoires réalisées par les Editions Marvel, en ont fortement pâti. La revue Fantask a ainsi été menacée d'interdiction de publication en 1969, pour, je cite, "ses couleurs violentes, ses monstres impressionnants...". Lug a pris note de ces restrictions, a arrêté la revue qui s'est scindée en deux nouveaux titres, Strange et Marvel, pour lesquelles tout un atelier a été monté à l'époque. Traductrices, lettreurs, dessinateurs ont ainsi travaillé à rendre les comics de super-héros plus acceptables aux yeux de messieurs les censeurs. Jean-Yves Mitton et Reed Man, deux anciens de la maison Lug, témoignent en expliquant qu'il leur arrivait fréquemment de "gommer" des détails des planches (des armes, des perforations, du sang, les onomatopées, les expressions grimaçantes de certains personnages...). Les règles de publication pour la jeunesse obligeaient également les éditeurs à encarter des "reportages" n'ayant rien à voir avec le magazine (sur les trains, comment changer une roue...) ; bref, ça devenait un peu n'importe quoi, même si le talent des retoucheurs était réel et que leur travail n'empêchera pas plusieurs générations de jeunes lecteurs -dont votre serviteur- à parcourir émerveillé ces pages. Les équipes de Lug en étaient même arrivées à s'auto-censurer, à devancer les demandes de la commission de censure... Le documentaire montre d'ailleurs plusieurs exemples "avant/après" assez révélateurs...

 

Mais que voulez-vous, quand on reçoit un courrier avec en-tête du Ministère de la Justice menaçant d'une action en justice contre soi, ça fait peur, même si comme le souligne Bernard Joubert, qui a écrit un livre sur la censure envers les livres en France, il y avait peu de chances pour que cette menace aboutisse. A cette époque une seule maison d'édition, Artima, a été réellement interdite de publier.

 

Mais la commission de censure tenait à faire des soucis à Lug, car en février 1971, la revue Marvel se voit obligée de publier, dans son numéro 13, la lettre dont elle fait l'objet, toujours par rapport à son contenu, trop violent. Elle est ainsi interdite de publication aux mineurs... Essentiellement lue par les adolescents, elle va donc disparaître à terme. Les responsables éditoriaux, la mort dans l'âme, se résolvent à arrêter la publication, rendant le numéro 14 de la revue, pourtant annoncé, impossible à imprimer. Mais d'après Claude Vistel, responsable éditoriale (oui, c'est une femme) de Lug, il existait des épreuves de ce numéro 14, et peut-être même des deux suivants, car son équipe travaillait sur trois mois à l'avance. Lors de la vente du catalogue Lug à Semic, en 1998, les équipes et le matériel sont transférés de Lyon à Paris ; cela ne s'est pas fait sans remous, les anciens de Lug s'étant quelque peu révoltés contre leur nouvel employeur, et dans la confusion, il se pourrait que des documents aient été perdus ou même détruits. Ce qui explique que ce Marvel 14 ait acquis un statut de Graal pour les initiés... Des petits malins se sont d'ailleurs amusés à réaliser des faux Marvel 14...

 

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Anecdote amusante, dans ce n°13 de Marvel, la rubrique du courrier des lecteurs accueille un intervenant inattendu, Stan Lee lui-même. Le créateur de Spider-Man, des 4 Fantastiques, du Surfer d'Argent et des X-Men (entre autres) y exprime sa peine de voir la publication des comics US ainsi contrariée. Car les publications françaises étaient de grande qualité -malgré les caviardages dont je parlais précédemment- par rapport aux américaines, en termes de technique : aux petits points se substituaient alors des aplats de couleur. Là encore l'exemple d'un "avant/après" dans le docu est édifiant.

 

Un petit mot tout de même des deux co-réalisateurs, puisqu'ils font l'objet d'une interview filmée par Sci-fi Universe disponible en bonus du DVD du documentaire. Philippe Roure tomba un jour sur un article qui évoquait cette légende urbaine du Marvel 14, et eut l'idée d'en faire un court-métrage mêlant documentaire et fiction, à la manière d'une enquête. Il alla voir Metaluna Productions, dirigées par Jean-Pierre Putters (fondateur de Mad Movies, pour les amateurs de films de genre) et Fabrice Lambot, qui le mit en relation avec un scénariste, Jean Depelley, passionné par les comics et fan en particulier de Jack Kirby (créateur graphique des 4 fantastiques, de Hulk, des X-Men...). Tous deux partirent donc sur un documentaire de 52 minutes, avec une version raccourcie à 26. Leur témoignage me permit d'ailleurs d'apprendre comment Stan Lee fonctionnait avec ses collaborateurs : il donnait un pitch général au dessinateur, qui faisait seul le découpage, le scénario, avec des phylactères blancs, que Lee remplissait après coup, le résultat final étant souvent d'une troublante efficacité. Et voilà comment, un peu par hasard, votre serviteur comprend un élément essentiel qui lui avait échappé à la lecture d'un ouvrage sur les comics.

 

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Parmi les intervenants du documentaire, on trouve également Jean-Pierre Dionnet, fondateur de la revue Métal Hurlant, lui aussi dans le collimateur des censeurs pendant longtemps, et Alain Carrazé, journaliste et fan des comics de super-héros. Le résultat de tout ça est un documentaire franchement intéressant, mais trop court, j'imagine qu'une bonne heure et demie aurait peut-être permis de parler plus précisément de ce phénomène de censure en France dans les années 50 et 60, alors que ce n'était pas du tout le cas chez nos voisins européens...

 

Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, vous pouvez voir la version courte du documentaire (26') sur Youtube.

 

Spooky.

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