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...:::Ansible:::...

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Tous les territoires de l'imaginaire, en vitesse supra-luminique. Chroniques sur le cinéma, la littérature, les jeux, séries TV, bandes dessinées.

bd

Publié le par Spooky
Publié dans : #BD

 

Il était une fois, Alphonse Tabouret. Il est né dans une forêt, avec le Monsieur, qui s’est un peu occupé de lui, mais pas très longtemps.


Un jour le Monsieur se fâche, pour une broutille de rien du tout, et laisse Alphonse tout seul. C’est là que son périple commence. Au fil des rencontres, il découvre des gens, bestioles, bidules, qui le font grandir un peu et lui font vivre des aventures chouettes et sans trop le vouloir vraiment. Le T.G.V. d’Alphonse Tabouret, c’est une promenade un peu naïve et tendre, avec parfois des trucs rigolos.

 

Quand j’ai eu le bouquin dans les mains, et que j’ai vu cette couverture, j’ai eu peur. Peur de quitter cette image magnifique, ce petit être tout simple en creux et en relief à la fois, entouré par un grand vide (celui du titre ?) et ces créatures étranges qui semblent l’attendre dans la forêt alentour. Et puis j’avais trop envie de voir ce qu’était cette petite fille aux longs bras, ce reflet seul dans une mare, à qui appartenaient ces pieds géants derrière la futaie… Embarqué dans le TGV d’Alphonse Tabouret, je me suis retrouvé à suivre les aventures de ce personnage naïf, mais si attachant, intelligent mais si seul… Car c’est là le vide d’Alphonse. Il se sent seul, il s’ennuie, il sait à peine qui il est… alors il se promène, il rencontre des gens, qui lui apprennent des choses… ou pas. Il y a des jeux de mots, des situations qui sont vraiment bien trouvés ; j’ai bien aimé par exemple l’histoire du saule pleureur, un fil narratif qui ne se dévoile qu’à sa toute fin ; ou encore un inventaire à la Prévert sur une certaine couleur, véritable trouvaille… Et puis cette langue si particulière à Sibylline, que vous ne pouvez connaître qu’en discutant avec elle, si unique, si déroutante et si jolie…

 

BD Le Trop Grand Vide d'Alphonse Tabouret


Le dessin de Jérôme d’Aviau, alias Poipoipanda, vaut à lui seul le détour. Son personnage tout simple, avec ses bras en fils, son visage lunaire et ses yeux minimalistes est d’une poésie rare, que l’on ne retrouve que dans certains albums de Lewis Trondheim, et les personnages qui l’entourent sont également d’une grande efficacité dans leur simplicité. Les décors, s’ils ne sont pas forcément fouillés, ont le mérite d’être aussi vivants que les personnages : l’omniprésence des arbres procure un sentiment de sécurité, mais aussi des possibilités narratives alléchantes. Il y a pas mal de pleines pages, où l’on trouve Alphonse en train de marcher dans la forêt, et il n’y a rien de plus universel.
Il faut aussi associer Capucine à cette belle réussite, puisque son lettrage délicat permet de suivre les dialogues tout à la fois absurdes et redoutables entre Alphonse et les gens qu’il rencontre. Ce livre est chatoyant.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #BD

 

 Alfred est un auteur un peu à part dans la BD franco-belge. Voici le texte que j'avais écrit il y a quelques années pour son site officiel (aujourd'hui disparu). C'est le seul texte, dans la masse de tout ce que j'ai pu écrire, dont je sois intégralement fier.




Alfred est un drôle d'oiseau.

Dans la vie, l'appréciation de l'autre peut prendre de drôles de chemins. Il y a des coups de foudre, des revirements, mais aussi des relations qui se construisent au long cours. Au départ, je n'aimais pas le dessin d'Alfred. Mais à l'époque, je suivais de près la production du scénariste Eric Corbeyran, qui un jour m'a dit : "je connais un petit jeune, Alfred, qui a beaucoup de talent". Ensemble ils réaliseront trois albums, sans compter le collectif Paroles de taulards. Et puis, comme j'aime la BD en général, et que je suis assez curieux, je me suis plongé dans le cas Alfred. On se laisse très vite prendre par l'atmosphère très fantasy (au sens large) distillée par ses albums.

 

 
En lisant ces diverses BD, j'ai été frappé par plusieurs choses. D'abord le goût du jeune dessinateur pour les "gueules" impossibles de ses personnages, regardez la couverture de La Digue, remplie de faciès tous plus tourmentés les uns que les autres, digne d'une galerie d'outre-tombe et pourtant, inexplicablement, tellement vivants par la diversité de leurs expressions. Ensuite, parce que la plupart des récits illustrés par notre petit gars se déroule dans un univers que l'on taxerait facilement de fantastique, de prime abord, mais que j'appellerais décalé, car il n'y a pas forcément de place pour le surnaturel dans ces histoires. Plutôt un penchant pour l'absurde (La Digue), le conte (Octave), la dystopie (Le Chant du Coq) ou le torturé façon Tim Burton (Abraxas), au passage l'un des cinéastes préférés d'Alfred.

 

Serait-il donc un rêveur ? Au gré de quelques rencontres avec l'auteur, cette conviction a fini par se forger une consistance d'airain en moi. Pourquoi un rêveur ? Parce qu'il est un vrai poète de l'imaginaire, parce qu'un rêveur aime s'évader du quotidien (gris comme le rideau d'Abraxas) en planant, en voyageant, loin au-dessus de ses contemporains. Et quoi de mieux pour voyager qu'un oiseau ? L'oiseau, l'un des clins d'œil instaurés par Alfred dans ses albums... Vous ne comprenez pas ? Allons, ne me dites pas que vous n'avez jamais remarqué ce piaf en rebord de fenêtre (Le Chant du Coq), ces mouettes omniprésentes dans La Digue, au point d'en placer là où ils n'ont rien à faire (sur un chapeau dans La Digue), en seconde de couverture d'Abraxas... A croire qu'il ne peut se déplacer sans, comme en témoigne cet étourneau dessiné à la craie lors d'une mémorable photo pour le calendrier "Nu" des Editions Delcourt. On pourrait également relever ces corbeaux (plusieurs occurrences dans Abraxas), cet oiseau blanc (Abraxas encore, décidément une vraie volière), ce simulacre d'oiseau que l'on jette dans le feu dans cette même série...


Dans Un colt, qu'on en finisse !, l'oiseau (que nous avons appelé étourneau, faute de pouvoir l'identifier plus clairement) occupe une place privilégiée en tant que spectateur de la joute verbale à laquelle se livrent les deux protagonistes. On ne peut pas le louper, même s'il est au côté de deux charognards qui eux, ont tout à fait leur place dans cet album, attendant tranquillement la fin des deux personnages.
Dans un genre tout à fait différent, Alfred a dessiné un petit album d'humour, Monsieur Rouge entre en scène, aux Editions Petit à Petit ; pas d'oiseau dans cet album-là, et (peut-être est-ce lié, cet album me semble le moins intéressant dans cette bibliographie)...
La meilleure illustration étant selon moi cette petite mouette en (magnifique) couverture d'Octave et le Cachalot ; alors qu'il n'y a pas vraiment d'oiseau dans l'album, Alfred a quand même réussi à en placer un, et pas n'importe où !

Une autre constante chez Alfred, peut-être due à sa jeunesse : son intelligence éditoriale, sa soif d'évoluer. Nonobstant un style graphique complet qui n'appartient qu'à lui, il explore de nouvelles voies graphique en s'essayant au conte pour enfants (Octave) ou encore au strip humoristique (Monsieur Rouge), avec un bonheur me semble-t'il mitigé. Ce goût du semi-risque vient peut-être du passé d'Alfred qui, avant d'être auteur de BD, s'est lancé à l'âge de 18 ans dans l'expérience de la micro-édition avec la structure Ciel Ether. Une expérience qui, visiblement, lui a beaucoup servi. Ce jeune homme n'a peur de rien, et a décidé de se faire plaisir tout en faisant de la bande dessinée, ce qui est plutôt rare. La chanson dit qu'un oiseau vit d'air pur et d'eau fraîche... Alfred, lui, se nourrit du rêve des nuées, et son fluide nourricier est l'inspiration ; assurément, Alfred est un drôle d'oiseau.



Spooky.


 

Mise à jour : depuis l'écriture de cet article, Alfred a évolué vers un style plus adulte, avec des histoires parfois violentes sur le plan psychologique, et plus du tout ou presque d'osieaux. J'espère au moins que l'adolescent rêveur est devenu un homme épanoui, en même temps qu'un auteur accompli, avec cette évolution.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #BD

picsou_inception.jpg

 

 

Ahah il est un peu prétentieux mon titre non ?

 

En fait il reflète bien ce que je vais faire dans la présente note : vous dire quels sont les liens entre le blockbuster de Christopher Nolan et un récit en particulier de la série-star de Disney. Grâce à un collègue j'ai pu me procurer la chose.

 

picsou1

 

Le Rêve d'une vie (épisode 5 du recueil) est donc un récit où les Rapetou, ennemis séculaires de Picsou et de ses neveux, tentent d'obtenir la combinaison du coffre du multimilliardaire en s'immisçant dans ses rêves, après avoir subtilisé à l'inventeur Géo Trouvetou une machine destinée aux psychanalystes permettant de pénétrer dans le subconscient de leurs patients. Comme dans son rêve, Picsou ne peut s'empêcher de dire la vérité, cela semble du tout cuit. Mais c'est sans compter sans les neveux de ce dernier, et en particulier Donald, qui va devoir lui aussi pénétrer dans les rêves de son oncle pour mettre fin aux manigances des vils bandits.

 

picsou casque

 

Commence alors une course-poursuite dans le passé de Picsou -car tous ses rêves dans cet épisode sont en fait des moments-clés de son passé. C'est là que commence la différence avec Inception ; bien sûr, on a une machine capable d'endormir instantanément celui qui y est relié, bien sûr plusieurs personnes elles aussi reliées peuvent pénétrer le rêve de la victime. Ici les rêves sont limités dans l'espace, et dès que le rêveur s'éloigne, les limites de son rêve se déplacent aussi, élément absent d'Inception, où les rêveurs pouvaient bâtir des architectures monumentales, des paysages gigantesques entiers... Par contre lorsque quelqu'un se retrouve au-delà de ses limites, et tombe, la sensation de chute provoquant le réveil. Dans le film de Nolan aussi ; il s'agit en fait d'un état scientifiquement prouvé : lorsque vous tombez dans votre rêve, vous vous réveillez avant de toucher le sol, non ?

 

picsou chute

 

Autre différence fondamentale : dans Inception on passe d'un rêve à l'autre, mais ils sont enchâssés ; une personne rêve dans ce niveau, et les autres sont emmenées avec elle. Dans le rêve de Picsou, on passe d'un rêve à l'autre, mais le premier disparaît instantanément au profit du nouveau. Pas de risque de se retrouver prisonnier dudit rêve donc, on tombe ou on suit le rêveur dans le nouveau. Par contre, les "visiteurs" du rêve doivent en sortir avant le rêveur, sous peine de rester prisonniers à jamais de son esprit, et de rendre potentiellement fou celui-ci. Un peu comme dans les Limbes du film de Nolan, dont GiZeus et moi avons bien pris soin de ne pas parler...

 

Lorsque Picsou "change" de rêve, il perd le souvenir du précédent, y compris l'irruption des Rapetou et les explications de son neveu Donald à celle-ci. Le pauvre neveu gaffeur doit à chaque fois intervenir et réexpliquer -parfois dans des conditions très difficiles- pour que son oncle échappe aux malfrats, au moins temporairement. De plus Don Rosa ajoute des éléments cocasses -comme une pluie de tasses à café ou un tambour pour tenir les Rapetou à distance. Malin.

 

picsou transition

 

Picsou "revisite" des moments, heureux ou pas, de sa vie, et c'est là que se situe l'émotion de cette histoire, puisque Picsou -et, du coup, Donald aussi- a ainsi la faculté de revenir et de changer certains épisodes de sa vie. Pour en goûeter pleinement la saveur, il est indispensable de lire l'ensemble de la série La Jeunesse de Picsou (2 volumes), quasiment indispensable (quant à moi j'aimerais bien la trouver en VO à un prix raisonnable). Citons encore une fois Keno Don Rosa, considéré comme le meilleur, après Carl Barks, des auteurs du célèbre canard milliardaire irascible, dont le talent, indéniable, rend encore une fois ce récit très intéressant, mais sans grand lien, finalement, avec Inception, dont le scénariste et réalisateur a su proposer des éléments carrément novateurs : l'histoire de la femme de Cobb, les totems,  les architectes, les différents niveaux de rêve... 

 

Quant aux accusations de plagiat, soyons sérieux, Nolan a commencé à réfléchir à son film il y a une dizaine d'années. Le récit de Don Rosa date de 2004...

 

 

Spooky.

 

petit bonus : pour lire l'histoire en VO, c'est par là.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #BD

nd-dumont.jpg

 

Petit coup de pouce à Mathieu Myskowski, qui publie son premier album sur le site de manolosanctis, une société qui fêtera bientôt sa première année d'existence. C'est une étrange histoire d'exploration spatiale, pour l'heure queles quelques pages sont visibles, mais je suis curieux de lire la suite...

 

D'une manière générale, allez faire un tour sur ce site, il y a plusieurs albums "numériques" qui valent le détour.

 

Spooky.

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Publié le par Spooky
Publié dans : #BD

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ah ben ça caille aujourd'hui… Pas trop tôt, j'arrive dans mon petit café préféré… on y est bien : pas de musique débilitante qui vous broie le cerveau, un peu de blues c'est très bien pour ce que j'ai à faire. Une ambiance calme, du bon café et une barmaid aussi mignonne que sympathique. Allez, je me lance.
C'est que le père Spooky il rigole pas avec les articles de Ansible. Faut que ça tombe à l'heure, c'est pour sa mise en page qu'il dit…(Marv’ ! dans mon bureau ! ndlr) Bon, j'ai avalé mon premier expresso, le deuxième est en route. J'attaque. Euh, non pas la serveuse, l'article ! suivez un peu quoi…
Midnight Nation
. Déjà, rien que le titre, moi ça m'intrigue. Ah oui, vous ne connaissez peut-être pas, je fais les présentations. Il s'agit du titre d'une BD. Plus particulièrement d'un comics, vous savez le genre de bouquins où on voit habituellement des super-héros en collants moule-burnes se coltiner avec des méchants qui veulent conquérir le monde… Superman, Batman, Spiderman, les X-Men ça vous dit quelque chose quand même ? Et bien ma mission, c'est de vous parler des comics d'une autre façon, en évitant si possible les idées reçues et autres stéréotypes qui les accompagnent souvent.

Midnight Nation
, disais-je donc. C'est une mini-série de 12 épisodes de 24 pages tout droit sortie des studios Top Cow et éditée par Image. En France, vous trouverez cette BD soit en kiosque avec 2 épisodes par numéro, soit en librairie en albums de 4 épisodes chez Semic Books dès mars 2003.

Les auteurs sont plutôt ce qui se fait de mieux en ce moment dans les comics mainstream (grand public). Au scénario monsieur Joe Michael Straczynski, auteur entre autre d'une série télévisée à succès : Babylon 5. J'en parle parce qu'on m'a dit que c'est une très bonne série, mais je vous avoue ne pas en avoir vu le moindre épisode… Ça situe le bonhomme pour ceux qui connaissent. Depuis peu, Straczynski s'est mis aux scénarii de BD, et il a remporté de tels succès publics et critiques qu'il a vite été recruté pour redonner un coup de fouet ni plus ni moins à Spiderman en personne, l'un des comics les plus vendus au monde… Côté dessin, c'est l'excellent Gary Frank qui s'y colle et qui apporte son talent à l'histoire. Frank parvient à traduire de manière saisissante toute forme d'émotion sur les visages de ses personnages, et ceux-ci traversent bien vite la barrière de papier et d'encre pour prendre véritablement vie sous vos yeux. Voilà pour l'équipe créatrice, gage de qualité.


Passons à l'histoire… Ici pas de personnages aux super-pouvoirs, pas de costumes bariolés ni de menace planétaire à l'horizon. Juste un homme ordinaire et sa quête. L'homme en question, c'est David Grey, flic de son état, il vit à Los Angeles et fait son boulot du mieux qu'il peut. C'est au cours d'une de ses enquêtes que David va basculer dans un autre monde. Le monde des marcheurs. En fait, le monde des marcheurs est identique au nôtre, les lieux sont les mêmes. Mais pas les habitants. Tels des ombres, peut-être des fantômes, les marcheurs errent dans une dimension différente, les êtres humains ne les perçoivent pas. En tout cas, pas tant que les marcheurs ne le veulent pas.


Ça vous rappelle le film
Ghost ? Et bien oubliez ça, la comparaison s'arrête là. Ici, pas de Demi Moore à sauver d'un affreux comploteur, ou de Whoopi Goldberg pour amuser la galerie. Non, les enjeux sont très sérieux. Il s'agit pour David de reconquérir son âme, ni plus ni moins. Il dispose de 11 mois pour faire le chemin, à pieds, jusqu'à New York, lieu de sa possible rédemption. Moins d'une année pour faire le point sur lui, sur sa vie. Mais au fur et à mesure que le temps passe et que les kilomètres défilent, la personnalité de David cède à l'influence néfaste des marcheurs, créatures piégées dans ce monde entre les mondes, et dont la sauvagerie n'a d'égale que leur laideur. Pour ce voyage, David est accompagné d'une guide, en la personne de Laurel. Laurel est une jeune femme aussi belle que triste, condamnée à mener inlassablement les hommes sur ce long chemin qui les conduira à leur perte ou à leur rédemption. Elle fait partie des "règles du jeu", mais souffre à chaque fois avec ceux qu'elle guide. Laurel, c'est en quelque sorte un "Charon" en version féminine et rajeunie, à ceci près qu'il est inutile de lui offrir une obole pour le voyage.

Voilà, je viens de vous dresser le tableau, la trame de départ de
Midnight Nation. Attention, le thème a beau toucher à la rédemption et à l'âme des protagonistes, ici pas de bondieuserie, pas d'ange vengeur ou de diable à queue fourchue ! Juste un homme entraîné dans un jeu qui le dépasse, un monde dont il ne saisit pas toutes les règles. Vraiment, vous entrez dans Midnight Nation comme vous entrez dans un épisode de La Quatrième Dimension : sans savoir si vous en reviendrez, ni comment.

Une dernière chose, importante et appréciable : le dénouement de l'intrigue est à l'avenant du reste : original et sans concession. Ne craignez pas la déception d'une fin plate après une idée de départ excitante, Straczynski ménage son scénario de telle manière que tout au long des 12 épisodes la tension reste la même : pas de temps mort, pas d'inégalité d'intensité.


Vous l'aurez compris : j'ai adoré cette BD, qui est selon moi l'une des meilleures parues ces derniers temps aux USA.

Ouch ! déjà 13h50… Bon, j'avale ma dernière gorgée de café, et va falloir retourner bosser… Merde, j'ai plus un rond sur moi… Comment ? la maison ne fait pas crédit ? Et être citée dans le fanzine Ansible en guise de pub en contrepartie ? … ça ne vous intéresse pas… bon ok, c'est par où la plonge ? …


Marv’

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Publié le par Spooky
Publié dans : #BD

 

Abandonnés par leur mère, deux enfants sont envoyés dans un centre de réadaptation sur l’île de Hôzuki. Kokoro et sa petite sœur aveugle, Yume, découvrent que leur nouveau foyer compte seulement quatre élèves, pour autant de professeurs.

 

Petit à petit, les langues se délient. Les histoires des autres pensionnaires font froid dans le dos : à les en croire, meurtres, disparitions, visions fantomatiques et sombres machinations se succèdent sur cette île inquiétante…

Pour survivre, les enfants n’ont qu’un seul mot d’ordre : ne se fier aux adultes sous aucun prétexte.


Il y a beaucoup de choses à dire sur ce manga.

Tout d’abord, et même si cela ne renouvelle pas le genre, c’est un huis-clos un peu à la Agatha Christie, avec ce petit groupe isolé sur une île, des décès et des déplacements qui modifient le visage de ce groupe. Bien sûr nous sommes avec un groupe de pré-adolescents qui fantasment et affabulent un max sur le mystère de l’île, sur les pas d’un « novice » et de sa petite sœur aveugle. Ils sont avec quelques autres enfants, ayant tous des problèmes psychologiques plus ou moins graves (aphasie, orphelinat, mythomanie…). Face à eux, si j’ose écrire, un groupe d’adultes mystérieux. Ce sont tous des enseignants : le prof à l’allure BCBG qui a l’air très porté sur la chose, qu’elle soit faite avec une adulte ou une enfant (voire UN enfant ?) ; le gros pépère limite créature de Frankenstein, la prof de sport aux courbes somptueuses (dévoilées lors d’une scène de douche, hop un peu de fan service !), et enfin le vieux directeur, qui passe du temps à sarcler son coin de jardin et qui reste bien en retrait.
Et d’ailleurs, c’est quoi cette école ? Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’enfants et d’enseignants ? pourquoi les envoie-t-on sur cette île ? Quelle est vraiment la nature de cette île ? Y a-t-il des « Autres », comme dans Lost ? Pourquoi une partie des chambres est-elle murée ? Qui se trouvait dans le réduit sous l’escalier ? Et qui est cette jeune fille qui semble apparaître à point nommé pour aider les enfants ? Que de questions les amis, que de questions !

Eh bien malgré l’aspect « grand bazar » que pourrait laisser transparaître la première partie de mon argumentaire, je m’y suis laissé prendre. Les gamins ne sont pas super malins, ils cherchent à comprendre ce qu’il se passe. Les adultes gardent leur part de mystère, mais c’est normal puisque nous sommes du côté des gamins. Les discussions de ceux-ci ainsi que les comportements des adultes entraînent une situation d’inquiétude, et même de terreur latente du plus bel effet la plupart du temps, même si une fois ou deux j’ai trouvé le timing un peu décalé.
Le dessin de Sanbo et son équipe est un mélange agréable de Shôjô et de Shônen, et permet de suivre sans coup férir cette histoire étrange. J’ai un peu pensé à
Higanjima, l'île des vampires à la lecture, même si le gore y est –pour l’heure- moins présent. Et je me demande comment l’auteur a pu tenir le rythme de 4 tomes vu l’abattage –au propre comme au figuré- qui a lieu dès le tome 1.

C’est, à défaut d’être tétanisant, très prenant. J’attends la suite avec impatience.


Spooky.


BD L'Île de Hozuki

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Publié le par Spooky
Publié dans : #BD


Au sein d’une cité en ruine perdue dans un désert de dunes, vit un nécromancien. Seul, avec son chien et les cadavres de ses concitoyens qu’il réanime de temps à autre pour profiter de leur compagnie.

Un jour arrive dans la cité une étrange femme capable de détecter les sentiments d'autrui. Elle parvient à le convaincre de partir avec elle à la recherche d'autres êtres humains.

Au fil des trahisons, des alliances et des nouvelles rencontres, leur marche les conduit vers les restes d’une ville, un havre de paix qui renferme une réponse inattendue à leurs questions.


Le roman graphique post-apocalyptique est un sous-genre aux frontières mouvantes, où il est facile de s’enliser ; mais il y a aussi des exemples de belle réussite, comme Walking Dead. Sans être du niveau de celui-ci, Havre constitue une belle et réelle surprise.
D’abord parce qu’il est écrit par Isabelle Bauthian, qui n’avait jusque-là réalisé que deux albums, dans des genres différents, même si l’éphémère anathème touchait au fantastique. Havre constitue une évolution remarquable. D’abord de par son ampleur. Certes, l’intrigue se passe dans un désert post-apocalyptique (post-atomique ?), mais elle implique plusieurs personnages aux personnalités très marquées, mais aussi des pouvoirs mentaux aussi diversifiés que balisés. Ces pouvoirs vont bien sûr impliquer fortement les relations entre les personnages. Même si le récit va se concentrer sur quelques personnages, les plus intrigants, à savoir les monstres, vont faire l’objet d’une nouvelle en fin d’album.
Même si j’avais pu voir des planches d’Anne-Catherine Ott (alias Aco) en avant-première, j’étais loin d’imaginer ce qu’elles seraient au final. Je suis réellement sous le charme du dessin. Il y a déjà de la recherche dans les cadrages, le découpage est lui aussi réussi. L’encrage a réussi à gommer certaines hésitations que j’avais cru discerner dans les crayonnés. Certes, il y a encore des choses à corriger, comme ces corps humains extrêmement minces sur certaines vues de face, ou des cases encore hésitantes (peut-être pas révisées par la dessinatrice ou son éditeur) ; mais dans l’ensemble c’est du tout bon. Les ambiances, les lumières sont bien posées, par exemple.

J’ai hâte de lire la suite.


Spooky.

BD Havre

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD



Vincent, un jeune garçon, va se réveiller dans une étrange forêt peuplée d'enfants. Dans quel monde est-il et comment y est-il arrivé ?
Vincent, un jeune garçon, ce réveil dans une forêt peuplée d’enfants. Une forêt hostile où ce petit peuple tente de survivre malgré les dangers, les piqueurs, des êtres aussi dangereux que méconnus. Leur but, atteindre les limites de la forêt. Vincent, lui, se pose des questions, pourquoi est-il ici, que lui est-il arrivé ? Aussi loin qu’il puisse remonter dans ses souvenirs, il y a cette jeune fille « Samantha » qu’il n’a cesse de revoir. Un accident de voiture, un hôpital, elle est déjà dans le coma… Le coma ? Voilà où se trouve Vincent ! Ces enfants font parties du même hôpital où les rêves se croisent.
Vincent va t-il arriver à s'échapper de ce monde hostile ?

Très bonne surprise cette BD !
Je dis tout de suite : c'est très décevant qu'elle se soit arrêtée de façon presque abrupte après le tome 3, car celui-ci annonçait un virage dans l'histoire qui aurait pu devenir également intéressante par la suite.

La première partie, qui comporte donc les deux premiers tomes, nous emmène dans un monde étrange, peuplé de créatures énigmatiques, les Piqueurs, au sein d'un groupe d'enfants qui se retrouvent avec une sorte de chef charismatique, Daddy. Les références sont nombreuses, j'ai pensé au Fléau de Stephen King, à Sa Majesté des mouches de William Golding... Tiens d'ailleurs, pourquoi seulement des enfants et des adolescents dans ce "monde"... ? Une zone d'ombre qui ne nous sera jamais expliquée...
On évolue donc aux côtés de Vincent, puis de Dana dans cette étrange atmosphère, et on est très vite happé. J'ai vraiment été surpris par la qualité de l'histoire, la façon dont elle était menée, les personnages qui sont bien campés... Steven Dupré faisait incontestablement du bon boulot (il en fait également pour Kaamelott, mais ce n'est pas comparable), et réussissait à installer de belles ambiances lumineuses.

L'ambiance change radicalement avec le tome 3, plus ancré dans la réalité, le présent, le quotidien. Le dessin semble moins affirmé, l'histoire bégaie un peu, bien que ce tome soit très dense. Ma bonne appréciation baisse un peu, car le récit prend une autre tournure, et j'aurais aimé avoir la suite. Malheureusement l'éditeur en a décidé autrement, et "Coma" ne connaîtra probablement jamais de tome 4...

Si vous devez découvrir la série, contentez-vous des deux premiers tomes, le troisième laissant malheureusement les lecteurs sur leur faim...


Spooky

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


Planète Altaïr-3 dans un futur lointain. Deux enfants, accompagnés de leur mère, viennent de faire un long voyage à bord d’une navette en provenance de la Terre. Ils sont là afin de rejoindre leur père mais celui-ci n’est pas présent à l’aéroport… Ils décident alors de partir à sa recherche, accompagnés par une créature extra-terrestre ressemblant à un crabe humanoïde – un Stepanerk- doué d’intelligence et à la force hors norme. Le voyage s’avèrera particulièrement périlleux…

Eh bien moi j'ai bien aimé le début de cette nouvelle série. Certes, on se retrouve dans un "univers" proche de ce qu'a créé Leo, et du coup les fans ne seront pas vraiment dépaysés. Par contre l'approche scénaristique me semble différente, plus... intime. Je parle bien du point de départ, car l'arrivée dans le récit d'une civilisation extraterrestre disparue va faire changer d'orientation au récit, peut-être dans une option plus "planet opera" ou "planet fantasy". Ce n'est pas pour me déplaire car j'aime bien ces récits où l'Homme est confronté à des énigmes xénobiologiques. Pour tout dire ça me manque depuis les romans d'Arthur C. Clarke...

Mais ce début me botte, avec ce personnage crustacé aussi énigmatique que plaisant et une planète qui renferme de nouveaux secrets. Le dessin d'Icar me semble... étrange, un peu décalé, même si il prouve une belle maîtrise de ce personnage et des designs technologiques.

Je suivrai la suite de près !

Spooky.

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Publié le par Ansible
Publié dans : #BD


Un vaisseau spatial, parti de la Terre, parcourt la galaxie à la recherche d'espèces extraterrestres inconnues. Sa mission : prélever un individu sur chaque nouveau monde, pour l'étudier et le classifier. Mais un jour, les cobayes doivent se rendre à l'évidence : tous les hommes ont disparu ! Commence alors, pour ces créatures arrachées à leur monde natal, une folle épopée à travers le cosmos...

Un one shot forcément sympathique.
"Forcément" parce que l'inventivité des "gueules" des protagonistes me semble déjà valoir le coup d'oeil. Bien sûr, comme l'opus est destiné à un public relativement jeune, il n'y a pas de faciès ou de morphologie véritablement effrayants (et en plus, les méchants sont les plus "mignons). En plus de ça, l'histoire, bien qu'un peu longue, est quand même bien sympa à suivre, grâce entre autres au découpage en chapitres, qui permet de sauter d'une sous-intrigue à l'autre.

L'intrigue est assez linéaire, c'est une sorte de huis clos spatial avec plein de personnages très différents. Détail amusant, on parle presque en permanence des hommes, mais on ne les voit jamais, ça m'a plu, ce trait narratif. Pour le reste, j'ai passé un très bon moment de lecture.

Les personnages sont donc "jolis", le dessin d'Olivier Texier plaira sans doute à beaucoup de lecteurs. En ce qui me concerne, j'ai apprécié, sans trouver que "Croisière Cosmos" soit vraiment inoubliable. Mais je lirai avec plaisir d'autres albums du même auteur.

Spooky.

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