Bastien Balthasar Bux a douze ans. Orphelin de mère, élevé par un père absent, il s’évade de son quotidien grâce à sa passion pour la lecture. Un matin, il entre dans une librairie et dérobe un livre ancien. Un livre pas comme les autres, qui décrit un monde peuplé d’elfes et de monstres… Mais le Pays Fantastique est rongé par un mal étrange et vit une lente agonie. Un héros, Atréju, est nommé par la Petite Impératrice, souveraine incontestée, pour accomplir une grande quête : trouver un remède afin de sauver leur monde. Et voilà que Bastien, irrésistiblement, passe de l’autre côté du miroir et entre dans l’histoire, l’Histoire sans fin…
La plupart des trentenaires ou des quadras ne connaissent cette histoire (sans fin, donc) qu'au travers du film éponyme de Wolfgang Petersen datant des années 1980 et considéré comme un classique de la fantasy. Mais avant le film il y eut un roman, lui aussi de nationalité allemande, écrit par Michael Ende et sorti en 1979. Cette lecture est une sorte de vieux fantasme pour votre serviteur, car j'ai toujours voulu approfondir l'univers qui se cachait derrière le(s) film(s) (car oui, il y a eu une suite, un peu honteuse, réalisée par George Miller en 1990, et qui reprenait en partie la deuxième partie du roman).
Le roman, en poche, approche les 500 pages, et dès les premiers passages évoquant le Pays fantastique (qui s'appelle aussi l'Empire Fantastique sur certains passages, ce qui me fait dire que la traduction n'est peut-être pas optimale), on se rend compte que l'imagination de Michael Ende est très fertile, à tel point qu'arrivé à peu près à la moitié du bouquin (qui correspond donc au film de Petersen), on se dit que ça suffit. Mais non, ça continue, Bastien continue son épopée au pays Fantastique. Le but n'est pas forcément de montrer ladite imagination fertile, mais plutôt de montrer l'influence qu'a le Pays Fantastique, ou plutôt Auryn, le bijou qu'offre l'Impératrice à Atréju, dont la vie est indissociablement liée à l'existence du Pays Fantastique. Un bijou qui lui donne des pouvoirs quasi illimités dans ce pays imaginaire, mais lui corrompt également l'esprit en rongeant peu à peu ses souvenirs d'"avant". Tout cela dans un monde peuplé de créatures fantastiques, très diverses.
Ah tiens, un élément qui m'a semblé intéressant ; un personnage du roman explique à Bastien que toutes les histoires ont été écrites avec 26 caractères, ceux de l'alphabet latin (ce qui n'est pas vrai, il existe d'autres alphabets, mais passons), et le roman est découpé en... 26 chapitres, chacun précédé de la lettre correspondante, et d'illustrations du contenu du chapitre en question.
Voici une de ces illustrations, dans l'édition originale (merci à Erwelyn pour l'image).
En bref, une lecture loin d'être désagréable, avec un univers foisonnant, mais un roman un peu long, malgré les implications du hors texte. Je pense que cela aurait mérité de faire un triptyque pour que le développement de l'univers, ainsi que le plaisir de lecture, soient optimaux.
A noter que l'illustration de couverture ici présentée est l'oeuvre de Fleurine Rétoré, dont je vous avais déjà un peu parlé ici.
Spooky