Avec la sortie récente de Cloverfield et mon envie irrépressible d'aller le voir tout en pressentant que ça va être nul, il est temps d'avouer un autre de mes péchés mignons, après l'achat compulsif de jeux moisis sous prétexte qu'ils sont pas chers : moi, les monstres géants qui rasent des villes, ça me fascine complètement. Et l'un de mes regrets en matière de jeu vidéo est de n'avoir jamais joué au mythique jeu d'arcade Rampage. Pourtant, en 21 ans, le titre a connu des portages, adaptations et suites sur à peu près toutes les machines de jeux existantes, et peut-être même sur Mac, c'est dire. Mais comme chaque fois, la presse spécialisée les descend, j'hésite à en acheter.
En tout cas, la longévité de Rampage hors des salles d'arcade est doublement étonnante, d'abord parce qu'il continue d'en sortir malgré des avis désastreux dans la presse, et ensuite parce que malgré le fait qu'il y ait visiblement un public de joueurs avides de jeux de monstres géants, la licence Rampage n'a quasiment aucune concurrence dans ce domaine. Certes, de par le passé il y a eu un Ultraman ou deux King of the Monsters, et de temps en temps débarque un Godzilla. Mais dans l'ensemble, très peu d'alternatives à la série de Midway.
Le jouissif War of the Monsters sur PS2 avait été une fort bonne surprise dans ce domaine, et j'étais assez curieux de tester également ce I Was an Atomic Mutant! Néanmoins, avec sa jaquette moche, sa sortie directement en gamme budget et sa descente dans des catégories de prix de plus en plus basses, généralement réservées aux merdes invendables, j'ai longuement hésité. L'ayant finalement trouvé à moins de 2 €, et le comeback sur PS2 d'Ultraman n'étant pas destiné à s'exporter hors du Japon, j'ai sauté le pas...
La 1ère chose qui frappe quand on lance le jeu, c'est que ses créateurs se sont donné du mal pour être à fond dans le trip "hommage aux films de monstres des années 50" au niveau de la présentation. Les menus, la musique, les fausses affiches et fausses bandes-annonces qui présentent chaque monstre, la possibilité de jouer comme si l'image était projetée sur un écran de drive-in, on sent le travail de vrais fans du genre, pas la petite merdouille bâclée par de pauvres informaticiens des pays de l'Est payés une misère pour produire à la chaîne des cacas destinés à sortir directement en gamme budget pour les supermarchés.
Malheureusement la partie ludique elle-même n'est pas franchement à la hauteur de cette présentation très réussie. Non pas que le jeu soit carrément mauvais, mais disons qu'il révèle très vite ses limites. Il n'y a que 4 monstres (la femme de 50 pieds, le lézard façon Godzilla, le robot et le cerveau flottant), chacun a relativement peu d'attaques disponibles, ils se jouent tous grosso modo de la même façon, il n'y a aucune nouvelle créature à débloquer, on ne peut pas jouer en multi contre d'autres joueurs contrôlant d'autres monstres, et le jeu consiste simplement à raser intégralement une ville par niveau sans se faire buter par l'armée. Et au début, c'est vrai que c'est amusant, malgré le gameplay basique et les graphismes moyens. Les contrôles sont simples et répondent bien, piétiner la foule et abattre les immeubles est défoulant, et l'hommage aux séries B/Z à l'ancienne continue de façon sympathique et humoristique. Mais c'est tout, et ça manque cruellement de variété. On rase une ville, on passe à la suivante, on démolit encore tout, en utilisant la même poignée d'attaques disponibles, on passe à la suivante, etc, jusqu'à être finalement terrassé par les attaques de tanks et d'avions, chaque niveau étant bien entendu plus difficile que le précedent. Ca aiderait s'il y avait plus de monstres, si les différences entre les uns et les autres étaient plus marquées, s'il y avait un objectif particulier à atteindre et pas seulement "faire le plus gros score possible avant le game over", mais hélas, ce n'est pas le cas.
Bref, un pur jeu d'arcade old school, bien fun, mais beaucoup trop répétitif. Ca reste un produit honnête et vu son très bas prix, l'amateur de monstres et de jeux d'arcade en aura pour ses 2 euros, le jeu procurant grosso modo autant de temps de divertissement que 2 euros dépensés dans une salle d'arcade, avant de lasser totalement.
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